mardi 10 avril 2007 par Notre Voie

Je suis heureux d'être ici parce que c'est la Côte d'Ivoire que nous voulons. Nous sommes ici, rassemblés, à l'occasion d'une fête des Baoulé qui est devenue une fête nationale. Aujourd'hui, tout le monde connaît ??Paquinou'', tout le monde fête ??Paquinou''. Je suis particulièrement heureux de saluer tous les voisins immédiats qui sont venus de Bongouanou, de Dimbokro. Ceux qui sont venus du N'Zi-Comoé. Je suis heureux de saluer aussi ceux qui sont venus d'ailleurs. De loin. Les Attié avec Léon Emmanuel à leur tête, les Bété de Téhiri. C'est la Côte d'Ivoire que nous voulons. Une Côte d'Ivoire digne où nous pouvons avoir des contradictions, mais nous finissons toujours par les régler. C'est cette Côte d'Ivoire-là où, demain, les enfants de Kouadioblékro peuvent aller se promener à Téhiri, à Bayota, à Ouragahio, à Mama et qu'eux aussi peuvent venir se promener ici, dormir, sans inquiétude. C'est cette Côte d'Ivoire que je veux bâtir avec vous. C'est pourquoi je me suis battu longtemps. Je voudrais d'abord dire au chef de village de Kouadioblékro, à toute la notabilité et à tous les chefs qui sont venus, merci de cet accueil. Merci de cet accueil chaleureux et généreux. Merci pour tous les efforts que vous avez faits pour me recevoir. Merci pour toutes les réunions que vous avez faites pour préparer cette rencontre fraternelle et amicale. Mais moi, je suis au travail. Mon travail, c'est de venir vous voir. C'est de venir vous rendre visite. Vous avez posé quelques doléances, notamment la route. Je le disais tout à l'heure au préfet dans la voiture qui me disait qu'il croyait que je viendrais en hélicoptère. Je lui ai dis non ! Je vais retourner en hélicoptère, mais je vais voir la route. Et je voulais voir l'état de la route. Parce que dans un pays, le Chef de l'Etat agit comme un médecin. Même s'il n'a pas de médicaments, il sait au moins de quoi souffre le malade. Si vous ne savez pas de quoi souffre le malade, vous ne pouvez même pas commencer à le soigner. Il fallait que je vois au moins l'état de la route. Maintenant, si, demain, je n'ai pas les moyens de la faire, je ne peux pas dire que la route est très bonne. Nous devons tous constater que cette route est mauvaise, elle est gâtée et qu'elle a besoin d'être reconstruite. C'est ce que nous devons faire comme constat. Donc j'ai constaté, j'ai vu la route et je suis d'accord avec ce que vous avez dit, Monsieur le chef, sur l'état de la route. Je suis aussi d'accord avec vous quand vous dites qu'il faut relier Bocanda à Yamoussoukro en passant par Didiévi, parce que c'est la route qui précède le développement. Quand vous ne donnez pas à quelqu'un les moyens d'aller là où on prend les décisions le concernant, vous le laissez dans le noir. Là aussi, je suis d'accord. Mais on verra comment le faire. La bonne nouvelle d'aujourd'hui, c'est que bien sûr nous avons mis le courant ici et que nous allons le mettre sous tension tout à l'heure. Mais, l'autre bonne nouvelle, c'est que vous avez été érigé en sous-préfecture et en commune. Trois villages de ce département ont été érigés en sous-préfecture. Je suis venu avec les sous-préfets. J'ai signé les décrets de nomination des sous-préfets hier ; ils sont là avec moi. Ils sont même-là avec leurs voitures de service. Nous allons commencer par Kouadioblékro. Sous-préfecture de Kouadioblékro, est nommée sous-préfet Mlle Aka Hortense. Elle est administrateur civil et elle était précédemment en service à la Direction générale de l'Administration du territoire. Monsieur le directeur de cabinet du ministre de l'Administration du territoire est avec moi ; il les a accompagnés. Pour la sous-préfecture de Bengassou, M. Djako Joël est nommé sous-préfet. Il est lui aussi Administrateur civil et était précédemment en service à la Directeur général de la décentralisation et du développement local. Pour la sous-préfecture de Zékrézessou, est nommé sous-préfet, M. Allah Yao Alain. Il est lui aussi Administrateur civil, précédemment en service à la Directeur général de la décentralisation et du développement local. Messieurs les chefs de village, voici vos administrateurs. Monsieur le préfet de Bocanda, Monsieur le préfet de région du N'Zi-Comoé, voici vos sous-préfets. Installez-les rapidement ; qu'ils commencent à travailler. On n'a pas besoin d'avoir tous les équipements pour commencer à travailler. On commence à travailler avec ce qu'on a. Qu'ils commencent à travailler avec ce qu'ils ont. Qu'ils se mettent à la disposition du peuple, car le peuple les attend depuis longtemps. Messieurs les sous-préfets, voici le peuple au service de qui nous vous avons affectés. Il faut que le peuple soit heureux avec vous, sinon c'est grave.
Voici la deuxième nouvelle qui est bonne après l'électrification et que je vous annonce.
La troisième nouvelle, c'est que la paix est proche. Hier (ndlr : samedi), nous avons formé le gouvernement qui s'est réuni. Dans les accords de Ouagadougou, il est dit que une semaine après, on doit lever la zone de confiance. Les responsables de l'ONUCI sont donc venus me voir pour dire que le 16 avril, à minuit, on démantèle la zone de confiance. Vous pourrez, en ce moment, aller à Bouaké et venir, aller à Ferkessedougou, aller à Man. Vous pourrez vous promener partout. A partir du 16 avril, à minuit, vous aurez la liberté de circuler sur toute l'étendue du territoire. Nous avançons vers la paix. Quand on aura levé la zone de confiance, moi-même, j'irai brûler les fusils qu'on a ramassés. J'irai brûler les fusils à Korhogo, à Bouaké, à Man. Et puis, je vais faire une tournée à travers la Côte d'Ivoire pour vous montrer que, physiquement, je suis à Korhogo, à Katiola, à Ferkessedougou, à Man, à Danané, à Gagnoa, Daloa. Je suis partout. Donc si vous voulez vous promener, suivez-moi ! On avance vers la paix.
Dans le même temps, nous allons demander aux organismes accrédités de commencer à mettre à jour les listes électorales et, au bout de quelques mois, je prendrai un décret pour fixer la date des élections. Chers frères, chers amis, chers camarades. Vous tous, je voudrais vous dire que ce pays a été blessé, mais il n'a pas été tué. Ce pays a été blessé, mais il n'est pas mort. La Côte d'Ivoire reste debout parce qu'elle est la Côte d'Ivoire. Elle a les moyens de rester debout. Donc elle est débout. Ici, nous avons connu la crise pendant plus de quatre ans, mais jamais les salaires ne sont venus en retard. Les fonctionnaires ont été payés, les primes ont été payées, les accessoires de salaires ont été payés. C'est votre pays, la Côte d'Ivoire, qui l'a fait. Soyez fiers de ce pays. Soyez fiers de notre mère patrie qui ne nous a pas abandonnés. Pendant les années difficiles, nos terres ne nous ont pas abandonnés, le Trésor ne nous a pas abandonné, l'agriculture ne nous a pas abandonnés, la Douane ne nous a pas abandonnés, les industries ne nous ont pas abandonnés. Nous avons vécu difficilement, avec amertume, mais nous avons tenu bon. Ce n'est pas maintenant où nous voyons les lumières s'allumer que vous allez vous décourager.
Tenez bon ! Le 16 avril, dans huit jours exactement, ce pays ne sera plus divisé.
Je voudrais remercier toutes les populations de Côte d'Ivoire à partir d'ici. Les remercier d'avoir tenu. Mais quand j'irai à Korhogo, à Ferkessédougou, à Bouaké, depuis Bouaké je ferai un grand discours en direction du peuple. Je ferai un grand discours pour remercier ce peuple qui ne s'est pas aplati, qui ne s'est pas ébranlé.
Peuple du Centre, peuple de Kouadioblékro, voici ton pays à nouveau réuni. Vas où tu veux aller, reviens où tu veux revenir. Tu trouveras toujours partout des frères à Téhiri qui ont les bras ouverts pour t'accueillir. Peuple baoulé, ce pays est le tien. Mais il est aussi celui des Abron, des Agni, des Bété, des Néo, des Sénoufo, des Malinké, etc. N'oublions jamais que sur cette terre, nous sommes nombreux. Et donc nous devons nous battre pour créer une seule nation, une même terre.
Je vous remercie pour cet accueil chaleureux.
Vive la Côte d'Ivoire !?


Propos recueillis par Augustin Kouyo

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