ABIDJAN, 10 avr 2007 (AFP) - La formation du nouveau gouvernement ivoirien de transition constitue une victoire pour le président Laurent Gbagbo qui a obtenu de "larges concessions" de son Premier ministre Guillaume Soro, issu de la rébellion, estimait mardi la majorité de la presse locale.
"L'on se perd en conjectures en se demandant pourquoi le Premier ministre a fait de telles concessions au chef de l'Etat", écrivait le quotidien Soir Info (indépendant), à propos du gouvernement constitué samedi et où figurent 11 ministres de la mouvance présidentielle (contre huit auparavant) et huit rebelles sur un total de 33.
"Soro rend les armes à Gbagbo", écrit le quotidien 24 heures (proche de l'opposition), qui estime que "Laurent Gbagbo et (son parti) le Front populaire ivoirien (FPI) ont réalisé un véritable coup de maître".
"Au total, Guillaume Soro et les FN (Forces nouvelles, rébellion) se
trouvent complètement désarmés, désormais à la solde de Laurent Gbagbo qui a tous les ministères de souveraineté", poursuit le journal.
L'Evénement, proche de l'ex-Premier ministre Charles Konan Banny, estime que "Soro a mouillé (fait profil bas) face à Gbagbo". Le Premier ministre "a dû froisser son projet initial de constituer un gouvernement de technocrates" et ne dispose que d'un "pouvoir très limité", estime-t-il.
Le Matin d'Abidjan, également proche du pouvoir, se réjouit du fait que le président Gbagbo "en plus de se tailler la part de lion, a opéré un choix stratégique dans la formation du nouveau gouvernement dans la perspective des élections dont il veut se donner les moyens de l'emporter".
Le Patriote (opposition) se réjouit de son côté que l'opposition ait gardé le même nombre de portefeuilles qu'auparavant (13) et espère que M. Soro "sera un Premier ministre fort".
"La rébellion a fait un choix. Si elle doit rougir de n'avoir pas obtenu
certains portefeuilles, le régime Gbagbo peut en faire autant pour n'avoir par réussi à marginaliser l'opposition dans ce gouvernement", écrit le quotidien.