Le bouleversement tant attendu par les Ivoiriens n'a pas eu lieu. Malgré tout c'est une équipe gouvernementale de commandos qui doit mettre fin à la crise nationale.
Chose promise, chose due. Soro Guillaume a présenté samedi son gouvernement. Le bouleversement de l'équipe sortante tant attendu n'a pas eu lieu. C'est une équipe de 33 ministres où on retrouve nombre de vieux chevaux. Ils sont, en effet, nombreux les ministres qui ont conservé leur fauteuil. La palme de l'immobilisme est revenue au Pdci Rda et au Rdr. Ces deux leaders de l'opposition n'ont rien voulu changer. Ils n'ont fait appel à aucun nouveau cadre de leurs partis respectifs pour figurer dans le gouvernement, aucune permutation de poste n'a été possible. A contrario, Laurent Gbagbo et son parti le Fpi qui se sont taillé la part du lion, ont fait des réaménagements et procédé à des nominations essentiellement orientées vers les prochaines échéances électorales.
Les caractéristiques du gouvernement
Le très stratégique ministère de l'Intérieur a été confié à Désiré Tagro. Un directeur de campagne de Gbagbo dans le Zanzan, en l'occurrence Augustin Kouadio Komoé a été affecté au ministère de la Culture et de la Francophonie. Pour accroître sa présence dans l'Ouest Gbagbo a bombardé Gilbert Bleu Lainé à l'Education nationale. Pour le compte des Forces nouvelles, on enregistre l'arrivée de Konaté Sidiki au Tourisme et à l'Artisanat.
Des permutations et de nouvelles affectations ont été opérées. Amani Nguessan a été déplacé de l'Education nationale pour se retrouver à la Défense tandis que Mabri Toikeusse quitte l'Intégration pour les Transports. Pendant que Mel Eg Théodore, lui, abandonne la Culture au profit d'un autre ministère. Dossso Moussa et Youssouf Soumahoro, eux ont permuté.
Le nouveau gouvernement a des caractéristiques propres. Il présente un seul ministère d'Etat qui est revenu à Bohoun Bouabré. Les ministères délégués auprès de Premier ministre chargé de l'Economie et des Finances et celui de la Communication sont érigés en ministères plein exercice. Ils ont respectivement été confiés à Charles Diby Koffi et à Ibrahim Sy Savané. On enregistre trois nouveaux départements. Ceux de l'Intérieur par la fusion de la Sécurité et de l'Administration du territoire. La Justice et les Droits de l'homme fusionnent pour donner le ministère de la Justice et des droits de l'Homme. Ce portefeuille a échu à Koné Mamadou. Le vieux projet du Fpi de créer un ministère de la Ville vient de voir le jour. Il est confié à Mel Eg Théodore.
Le ministère d'Etat chargé de la Reconstruction et de la Réinsertion change de statut et devient un ministère ordinaire. Il revient à Mme Bamba Hamza du Mfa. Le ministère de la Fonction publique, de l'Emploi et de la Réforme administrative devient le ministère de la Fonction publique et de l'Emploi. Hubert Oulaye reste fidèle à ce poste. La Jeunesse, l'Education civique et les Sports deviennent le ministère de la Jeunesse, du Sport et des Loisirs.
Les partants
Dagobert Banzio garde ce portefeuille légèrement modifié. Le ministère de la Coopération et de l'Intégration africaine devient le ministère de l'Intégration africaine
Les secrétariats d'Etat à la Bonne gouvernance et à la Protection civile disparaissent.
Samedi matin lorsque la presse notait avec une grande curiosité l'arrivée des ministrables au palais présidentiel, elle a été frappée par l'absence des ministres proches ou supposés proches de Charles Konan Banny. Tous ont cédé leurs fauteuils. Le ministre de la Sécurité Joseph Dja Blé, malgré son bilan largement positif, a manqué à l'appel. Tout comme Aphing Kouassi de la Défense, Bamba Cheik Daniel de l'Administration du territoire, Aziz Thiam du Transport, Martine Coffie Studer de la Communication, Ginette Yoman du secrétariat d'Etat à la Bonne gouvernance et Yao Noël de la Protection civile. Joël N'Guessan, ministre des Droits de l'homme a également rendu le tablier.
Traoré M. Ahmed