mardi 10 avril 2007 par Nord-Sud

Avec les portefeuilles de la Défense, de l'Intérieur qui combine la Sécurité et l'Administration du territoire, des Mines et Energie, de l'Education nationale, le chef de l'Etat Laurent Gbagbo se présente comme le grand gagnant du gouvernement formé par le Premier ministre, Soro Guillaume, le samedi dernier. Il s'est approprié l'ensemble des portefeuilles qui revenait au chef du gouvernement sous l'équipe précédente, hormis la Communication. Certes, à l'Economie et aux Finances se trouve Charles Diby Koffi présenté comme un technicien de l'administration, mais l'actuel argentier du pays doit tout, ou presque au régime du Front populaire ivoirien qui l'a nommé à la Direction générale du Trésor. C'est de là qu'il a accédé sous Charles Konan Banny au portefeuille délégué à l'Economie et aux Finances. Une première ascension qui s'est faite sous insistance et pression du palais. Laurent Gbagbo tient les portefeuilles sensibles. Il a les forces de défense et de sécurité sous sa coupe et détient l'essentiel des pompes à sous. Commentaire d'un observateur de la scène politique ivoirienne, le chef de l'Etat a repris l'essentiel de ses pouvoirs. Autant dire que le Premier ministre est dans une posture assez délicate. Sa marge de man?uvre semble réduite au regard de la configuration de son équipe. Mais la situation ivoirienne appelle à observer la plus grande prudence. Les répartitions au sein du pouvoir exécutif avaient par le passé donné les portefeuilles en question à des personnalités de la société civile dans les faits, pourtant le chef de l'Etat est resté seul maître à bord. C'était sous le Premier ministre Seydou Diarra. Pour renverser la balance, la communauté internationale sous le règne de Charles Konan Banny a rattaché les ministères de la Défense, de la Sécurité, de l'Administration du territoire, des Finances et de la Communication au chef du gouvernement. La recette a montré toutes ses limites. Et en quinze mois de gouvernance, l'échec a été patent. Avec les répartitions faites dans ce nouveau gouvernement, la realpolitik est apparue au grand jour. Les affectations des postes collent à la réalité du jeu. Reste au Premier ministre d'imprimer sa marque à cette équipe et à dissiper les inquiétudes nées de la formation de son équipe. Il est attendu sur les résultats.

D. Al Seni

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