mardi 10 avril 2007 par Le Matin d'Abidjan

Depuis samedi dernier, le ministère de l'Education nationale a un nouveau patron en la personne de Gilbert Bleu Lainé, précédemment ambassadeur de Côte d'Ivoire en Inde. En urgence il devra faire face aux dossiers brûlants qui minent le bon fonctionnement de ce département.

Fini l'ère Michel Amani N'Guessan au ministère de l'Education nationale qu'il occupait depuis le coup d'Etat de décembre 1999. C'est-à-dire avant même l'avènement de la 2ème République. En effet, en application de l'accord de Ouagadougou, la Côte d'Ivoire a un nouveau gouvernement depuis samedi dernier avec M. Soro Guillaume, comme Premier ministre. L'ambassadeur Gilbert Bleu Lainé, précédemment en poste en République de l'Inde, devient ainsi le nouveau patron de l'école ivoirienne. De nombreux dossiers chauds qui minent la bonne marche attendent sur sa table.

La grève du MIDD
Le premier dossier brûlant que le ministre Gilbert Bleu Lainé devra gérer, c'est la grève illimitée du mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits (MIDD) déclenchée depuis le 02 avril 2007. Une énième grève liée à la prise du ''décret n°2007-80 du 14 mars 2007, portant modification et complément du décret n°93-880 du 17 novembre 1993 déterminant le droit de logement ou à une indemnité contributive du logement en faveur de certains fonctionnaires et agents de l'Etat. Il faut noter que la pomme de discorde entre les responsables du MIDD et le ministère de l'Education nationale est mentionnée dans le rapport de présentation liée au décret sus-cité, dans lequel il est stipulé qu'au titre de l'année scolaire 2006-2007, le ministère de l'Education nationale dispose de 53.838 instituteurs dont 699 bénéficiaires d'une indemnité contributive forfaitaire mensuelle au logement et 22.850 instituteurs logés dans les maisons d'astreinte soit 43% de l'effectif global des instituteurs. Selon le ministère de l'Education nationale 30289 instituteurs ne sont pas logés. Le rapport de présentation indique par ailleurs que la prise en charge de cette indemnité sera faite, à compter de la fin du mois de mars 2007 payable en fin septembre 2007. Non contents de cette mesure, des enseignants membres du MIDD, dès l'entame de ce mouvement de grève, ont délogé plusieurs instituteurs des établissements. Face à l'insécurité qui gagne les écoles, les enseignants avaient demandé au ministre Michel Amani N'Guessan de sécuriser les écoles dès le retour des congés de Pâques. Une mesure à laquelle le ministre Gilbert Bleu Lainé devra songer s'il veut que les cours se déroulent normalement au primaire public. Il devra faire preuve de fermeté.

Le respect du protocole d'accord ministère-SYNESCI et le SYDES
Autre dossier, c'est le respect du protocole d'accord entre l'Etat de Côte d'Ivoire représenté par le ministère de l'Education nationale, le SYNESCI et le SYDES. On se souvient que la signature de ce protocole est intervenue à la suite de la grève illimitée déclenchée par la Coordination des enseignants du secondaire de Côte d'Ivoire (CESCI) qui exigeait du gouvernement l'adoption d'un profil de carrière consensuel et l'augmentation des indemnités de logement des enseignants du secondaire à deux cents (200) mille F Cfa. Cette situation qui a paralysé l'école a débouché sur la signature d'un protocole d'accord entre les différentes parties en présence. Les négociations conduites par des associations des parents d'élèves et d'étudiants ont conduit à l'instauration d'une intendance dans les centres d'examen en vue du paiement intégral des indemnités et primes liées aux examens à compter de l'année 2007. Le gouvernement a accepté la prise du décret pour son adoption au plus tard le premier janvier 2008. En sa qualité de nouveau patron de l'école, il doit veiller à son application pour éviter une paralysie totale de l'enseignement secondaire.

Les problèmes de l'enseignement privé
Le paiement des arriérés des frais d'écolage des élèves affectés dans les écoles privées est l'un des problèmes auxquels le ministre doit faire face. Le non-paiement de ces arriérés avait entraîné une grève des fondateurs. A cette préoccupation s'ajoutent l'adoption et l'application au niveau de l'enseignement privé d'une nouvelle convention, la mensualisation du paiement des subventions et frais de scolarité et le paiement de l'intégralité des 14 milliards de l'UE. il faudra au nouveau ministre de lutter contre la prolifération des écoles boutiques.

GAS

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