"Quand on aura levé la zone de confiance, moi-même, j`irai brûler les fusils qu`on a ramassés. J`irai brûler les fusils à Korhogo, à Bouaké, à Man. Et puis je vais faire une tournée à travers la Côte d`Ivoire pour vous montrer que physiquement que je suis à Korhogo, à Katiola, à Ferkéssédougou, à Man, à Danané, à Gagnoa, Daloa. Je suis partout. Donc si vous voulez vous promener, suivez-moi. On avance vers la paix". C`est ce qu`a déclaré, selon des journalistes invités par les organisateurs, Laurent Gbagbo, le jour de pâques à Kouadioblèkro, dans le département de Bocanda. Cette déclaration d`un Laurent Gbagbo qui prend toujours le soin de "téléphoner ses coups" (terme utilisé au karaté) avant de frapper, incite à déceler les non dits de ce qui a été dit. "J`irai brûler les fusils à Korhogo, à Bouaké, à Man". On remarque au passage que c`est uniquement dans les zones FN que Laurent Gbagbo veut aller brûler les fusils. En clair, ce sont uniquement les fusils "ramassés" des rebelles qu`il veut brûler. La logique voudrait qu`il en brûle à Guiglo, à Abidjan, à Duékoué, ces villes situées en zone gouvernementale où pullulent des miliciens armés. "Et puis je vais faire une tournée () à Man, à Danané, à Gagnoa, Daloa". Ainsi donc, après qu`il eut terminé de brûler les fusils des rebelles dans leurs zones, Laurent Gbagbo compte visiter des villes aussi bien au nord, qu`au sud. A la lecture entre les lignes de ce discours, on découvre avec horreur que l`option de la guerre n`a pas encore été abandonnée par le camp présidentiel. Brûler les armes et avec eux ceux qui les tenaient pour jouer le Napoléon des temps modernes, tel n`a-t-il toujours pas été le rêve secret de Gbagbo ?
Prince Beganssou