L'une des grandes innovations du gouvernement Soro Guillaume en fonction depuis le samedi dernier est la création du ministère de la Ville et de la salubrité urbaine, confié à Mel Eg Théodore. Un ministère en charge de la ville et de la salubrité urbaine pour quelles autres tâches à côté des missions confiées au district d'Abidjan, au ministère de l'Environnement, au ministère de la Santé et de l'hygiène publique ? Est-on en droit de s'interroger. La dénomination de ce nouveau ministère que le président de l'UDCY a en charge, porte en lui des germes conflictuels. La question de la salubrité de la ville est en effet du domaine des mairies. Dans les grandes agglomérations telles Yamoussoukro et Abidjan, elle est l'affaire du district. Déjà même à ce premier niveau de responsabilités, l'on a constaté des chevauchements de compétence avec les ministères de l'Environnement et de l'Hygiène publique. Le nouveau ministère de la Ville et de la salubrité urbaine aura-t-il pour compétence d'avoir sous sa coupole, les tâches qui revenaient au district et à l'hygiène publique ? Il serait souhaitable, pour ainsi éviter les conflits de compétence tels que ceux qui ont été connus dans le passé, que soient déterminés, de façon claire et nette, les domaines de compétence de chacun. L'on doit savoir, qui fait quoi et jusqu'où il le fait. Il est dit de ce gouvernement qu'il est de mission. C'est-à-dire qu'un bilan sera demandé au bout de leur mission, à chacun des ministres récemment nommés ou confirmés. Aussi, importe-t-il que chacun connaisse parfaitement son champ d'action. Avec le scandale des déchets toxiques, les Ivoiriens ont compris l'importance et la nécessité d'un département ministériel qui a la charge exclusive de ce domaine. Le même constat s'est fait avec les ordures ménagères qui, du fait de la fermeture de la décharge d'Akouédo, avaient envahi la ville d'Abidjan. Si c'est pour remédier à ce fait que ce ministère a été créé, il est bon que cela soit dit et clairement dit.
Paul Koffi