mercredi 11 avril 2007 par Le Front

Le département de la Culture et de la Francophonie en Côte d'Ivoire vient d'être confié à Augustin Kouadio Komoé. Le patron du 22è étage de la Tour E, s'il veut mener à bien sa mission a intérêt à s'attaquer aux problèmes cruciaux qui minent la vie culturelle. La rumeur qui circulait dans les couloirs du 22è étage de la Tour E était donc fondée. Mel Eg Théodore a été remplacé depuis samedi dernier (date de la formation du nouveau gouvernement) par Augustin Kouadio Komoé. Quels sont les projets de ce dernier pour insuffler une nouvelle dynamique à la culture ivoirienne ? Quelles vont être ses priorités ? Comment compte-t-il établir la confiance entre les différents acteurs culturels du pays ? Pour notre part, nous avons coché un certain nombre de problèmes dont il hérite et auxquels il doit faire face dès son installation effective après le passation des charges.
Dénouer la crise du Burida. Le Bureau du droit d'auteur (Burida), maison commune des artistes, est géré depuis plusieurs mois par une administration provisoire, dirigée par M. Sess Etienne. Celui-ci ne rendait compte qu'à Mel Eg Théodore. Ce qui n'a jamais été du goût des sociétaires car estimant que les fonds générés par l'institution étaient le fait du fruit de leurs créations. Et donc, il est inconcevable, selon eux, qu'un seul individu puise dans les caisses selon son bon vouloir. L'argent étant le nerf de la guerre, Augustin Kouadio Komoé devra s'investir la confiance, la paix et l'entente entre les sociétaires de l'institution du droit d'auteur. S'il parvient à faire taire les querelles au Burida, il bénéficiera du soutien et de l'appui indéfectible des artistes ivoiriens. Un autre point important, le ministre de la Culture et de la Francophonie doit coûte que coûte prendre connaissance du mémorandum rédigé par ces derniers, relatant les maux qui minent la vie artistique en Côte d'Ivoire. Eviter les nominations inopportunes
Certes, le nouveau ministre viendra avec ses hommes pour mener à bien sa mission. Mais cela ne devra pas donner lieu à une chasse aux sorcières qui provoquera des blocages dans les directions centrales rattachées au département de la culture et de la francophonie. Si une nomination peut apporter un changement notable dans une direction, ça sera tant mieux, dans le cas contraire il doit s'abstenir tout en imposant une ligne de conduite à ceux qui sont déjà en place. Voyez un peu le cafouillage que Mel Théodore a installé à l'institut national supérieur des arts et de l'action culturelle (Insaac). Depuis le décès du directeur Beugré Pierre, c'est la secrétaire générale qui assure l'intérim. La suite, vous la connaissez. Les grèves et les remous font partie intégrante du quotidien de cet établissement artistique. J'espère que le nouveau ministre ne viendra pas lui emboîter le pas , a confié un responsable dudit établissement qui a gardé l'anonymat.
Sortir la bibliothèque nationale de sa léthargie. S'il y a un établissement rattaché au ministère de la Culture et de la Francophonie qui n'a même pas le minimum pour subvenir au plus petit de ses besoins, c'est bel et bien la bibliothèque nationale de Côte d'Ivoire. En dehors des actions posées par le directeur d'alors, Clément Kouamé Kassy, notamment au niveau de l'étanchéité, de la climatisation des bureaux, de la création d'une salle informatique et de la mise sur pied d'une bibliothèque pour enfant, rien n'a été fait par son successeur, M. Agnereau. Les choses n'ont pas évolué depuis. Au grand désarroi des observateurs de la vie culturelle ivoirienne, ce temple de la connaissance universelle n'est plus que l'ombre de lui-même. Augustin Kouadio Komoé est donc interpellé. Favoriser la promotion de la lecture et des arts dits ?'mineurs''
Ne dit-on pas que la culture, c'est ce qui reste quand on a tout oublié ? Le tout nouveau ministre de la Culture et de la Francophonie doit mettre un point d'honneur à la promotion de la lecture, car ses prédécesseurs l'ont toujours reléguée au second plan. Il doit multiplier les initiatives allant dans ce sens pour inculquer l'amour de la lecture aux Ivoiriens. Autres faits non moins importants, il faudra également favoriser l'émergence des arts dits mineurs que sont les arts plastiques, la sculpture pour ne citer que ces exemples-ci car ces disciplines glanent beaucoup de lauriers pour la culture ivoirienne. Un coup de fouet à ce secteur artistique ne pourra que le redynamiser davantage. Alors Augustin Kouadio Komoé dont acte.



Patrick Méka (patrickmeka2002@yahoo.fr)

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