mercredi 11 avril 2007 par Le Front

Dans l'acte 4 de notre dossier sur les transhumants de la politique ivoirienne, nous évoquons les cas Danièle Boni Claverie et de Denis Bra Kanon, deux anciens ministres sous le régime Pdci, qui ont aujourd'hui basculé dans le camp de la refondation. Avec ces deux personnalités, la politique ne vaut que par la trahison, le reniement, les volte-face et surtout l'incroyable cupidité. Si Bro Grébé Geneviève est perçue comme la patronne des renégats féminins de la politique ivoirienne, Danièle Boni Claverie, l'ex-ministre de la Communication sous Henri Konan Bédié, pourrait bien être son second. Fille d'Alphonse Boni, un ancien baron du Pdci, Danièle Akissi Boni Claverie, cette dame à la beauté angélique, s'est particulièrement illustrée par son goût prononcé pour la trahison et le reniement. Jeune dame de la communication, speakerine puis journaliste à la Rti, Boni Claverie sera par la suite bombardée, Dg de cette institution, avant d'être promue ministre de la communication. Mais, bien avant cette ascension, elle a été désignée par l'Etat de Côte d'Ivoire pour représenter la Rti à Paris. Danielle Akissi Boni Claverie devient donc la seule journaliste ivoirienne accréditée à l'Elysée. Cependant, dans l'Hexagone, les mauvaises langues rapportent qu'Akissi (qui ne sait pas prononcer un seul mot baoulé), va s'illustrer de la mauvaise manière qui soit. Elle entretient donc des relations douteuses avec l'ex-président Valérie Giscard d'Estaing. Au point qu'Houphouet-Boigny, alerté, rentrât dans une colère noire. Mais, en politicien habile et rusé, le bélier de Yamoussoukro la rappelle au pays pour la nommer ministre de la Communication. Lorsque Boni Claverie sent la fin du père de la nation ivoirienne, elle se rapproche d'Henri Konan Bédié (qu'elle n'avait jamais aimé auparavant), mais qui se présente comme le successeur putatif du vieux . Akissi fait les yeux doux à N'zuéba et conserve son poste de ministre de la communication à la mort d'Houphouet. Elle parcourt ainsi tous les coins et recoins du pays pour vanter les mérites du sphinx de Daoukro. Et Bédié lui aussi, soutient-on, n'hésitait pas à lui rendre l'ascenseur. En tant que porte-parole du gouvernement (avant la nomination d'Akoto Yao), Danièle Boni Claverie se présente comme l'un des plus farouches défenseurs du prince des Nambè . Mais, coup de théâtre ! Au lendemain de la chute de Bédié, Claverie Boni bascule dans le camp du général Guéi et de ses jeunes gens . Elle fait allégeance au natif de Gouessesso et décoche des flèches assassines contre son ancien patron. On raconte, à cet effet, que c'est Danièle Boni Claverie, en compagnie de Paul Akoto Yao qui est allée présenter la candidature du général aux militants du Pdci à Cocody. Ce jour-là, Akissi, révèle-t-on, a échappé à un lynchage en règle de la part des militants du vieux parti ulcérés par son attitude. Il n'empêche. Danièle Boni Claverie maintient sa position et s'affiche aux côtés de la junte militaire. Mais, dès que Guéi a chuté, la charmante Claverie rejoint immédiatement le camp des refondateurs, qu'elle n'avait d'ailleurs de cesse de vilipender sous la transition militaire. Cependant, en vrai renégat politique, elle ne
Elle tente un retour au Pdci ! rompt pas définitivement les amarres avec le Pdci. Puisqu'au lendemain du retour du président Bédié de ses 22 mois d'exil dans l'Hexagone, Akissi entretient des démarches pour un éventuel retour au Pdci. Bédié, offusqué, oppose un refus catégorique. L'ex-ministre de la Communication, certainement par vengeance, rallie le camp de Fologo. A l'Udpci où elle militait, Boni Claverie se présente comme le plus grand diviseur commun. Alors même que ses escapades nocturnes avec le Fpi sont connues de tous, elle refuse cependant de quitter le parti. Avec l'appui de bien d'autres déstabilisateurs dont Kahé Eric, Bleu Laîné Gilbert, Oulé Tia Séraphin. Boni Claverie sème perpétuellement la pagaille au sein de l'Udpci qu'elle tente en vain, de récupérer pour faire plaisir à Gbagbo. Il a fallu la promptitude et la ténacité des jeunes de ce parti, conduits par Jean Blé Guirao, pour éviter la seconde mort de Guéi Robert. Coincée, Danièle Akissi Boni Claverie décide de créer l'union pour la république et pour la démocratie (Urd), un parti politique dont les militants ne peuvent faire le plein d'une chambre à coucher. A la vérité, Danièle Boni Claverie, par son incroyable cupidité, son sens élevé du revirement et son goût prononcé pour la trahison, est une grosse déception de la politique ivoirienne. Elle incarne l'exemple achevé de l'échec de la femme dans l'art de la politique. Boni Claverie est donc une grande honte dans l'establishment politique et ne devrait pas servir d'exemple aux générations futures ! Avec elle, la politique a perdu son sens de recherche d'un idéal pour se muer en acte de félonie, de volte-face et de calculs purement mesquins. Boni Claverie, cette dame à la beauté angélique. Bra Kanon ou la trahison à double vitesse. n'est en réalité, qu'un véritable succube. Dommage !
L'autre renégat politique dont le cas mérite d'être évoqué, est incontestablement celui de Denis Bra Kanon, lui aussi ancien ministre d'Houphouet. Jeune cadre fougueux, titulaire d'un diplôme d'ingénieur agronome, cet originaire de Daloa attire, très tôt, l'attention d'Houphouet-Boigny. A la fin de ses études, il est nommé directeur général de la Satmaci. Son ardeur au travail et son sens de dévouement, amènent Houphouet à lui confier de département de l'agriculture. Informé de sa future nomination, Denis Bra Kanon fait imprimer (déjà !) des cartes de visite en mentionnant ministre de l'agriculture, alors même qu'il n'est pas encore nommé. Alerté, Houphouet pique une crise d'urticaire et jure d'avoir la peau de Bra Kanon. Le jour de la formation du gouvernement, point de Bra Kanon sur la liste des ministres. Il est donc dribblé par le ?'cerveau politique de premier ordre''. Qui estime qu'il est trop pressé. Bra Kanon se fâche et décide de brader une bonne partie de la forêt pour lui-même. Houphouet perçoit le danger et décide enfin de le nommer ministre de l'agriculture. Mais, l'homme a déjà eu un goût prononcé pour les billets de banque ! Il crée un circuit de vente de sacs d'emballages tout en manoeuvrant avant la Caistab et la Satmaci pour brasser plusieurs milliards de nos francs. Denis Bra Kanon devient donc un multi-milliardaire en un temps record. Avec cette manne financière, il rachète l'hôtel Sofitel d'Abidjan. Mais, bien avant, il a fait défricher en tant que ministre de l'agriculture, ses propres plantations avec les engins de la Motoragri. A l'époque, Bra Kanon assurait aussi les fonctions de premier magistrat de la commune de Daloa. L'homme profite donc, selon certaines sources, de cette position pour assécher les caisses de la mairie. Les populations de Daloa, outrées et indignées par son attitude, décident de mettre un terme à ses gesticulations de lutin. A la future élection, Bra Kanon est battu à plate couture par son adversaire. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, il perd aussi son poste de délégué départemental Pdci de Daloa au profit de Me Séry Kossougro. Cela n'affecte pas pour autant Denis Bra Kanon. Un homme poursuivi par le malheur qui détient un empire financier digne des grands collaborateurs d'Houphouet Boigny. Malgré cette richesse enviée de tous, Bra Kanon semble traîner un lourd boulet qui s'apparente à un délit de faciès. En 1985, il perd son épouse dans des conditions abracadabrantes. Quelques années après, c'est son fils aîné qui est, lui aussi, rappelé à Dieu. Depuis lors, le malheur ne cesse de s'abattre sur le dinosaure'' et sa famille. Au point qu'à Daloa, les langues ont commencé à se délier pour indiquer que ce malheur trouverait son fondement dans l'enrichissement vorace de Bra Kanon. Vrai ou faux ! Toujours est-il que nonobstant cette immense richesse, l'homme a du mal à s'épanouir. Bref ! Denis Bra Kanon, collaborateur d'Houphouet pendant longtemps, n'a, semble-t-il, jamais eu d'accroc avec le président Bédié. Qui l'a d'ailleurs nommé délégué Pdci de Daloa. Or, à la chute de Bédié, Denis Bra Kanon est de ceux qui se sont précipités dans les bras du général Guéi. Au moment où, au sein du parti cinquantenaire, l'on n'hésitait plus à marteler qu'on ne donne pas sa mère à celui qui a tué son père , d'autres pontes du parti, comme Bra Kanon, Fologo, Ahoua N'guetta proposaient au Pdci de porter son choix sur le général Guéi. Si les autres personnalités susmentionnées ont, souventes fois, agi à visage découvert, Denis Bra Kanon, lui, a préféré travailler dans l'ombre pour le général. Cependant, le natif de Daloa n'a pas hésité à rejoindre le Fpi, au lendemain de l'insurrection populaire qui a eu raison de Guéi Robert. Depuis lors, il est un partisan féru de Laurent Gbagbo. Bra Kanon devient donc l'un de ceux que, le chef de l'Etat consulte régulièrement avant la prise des décisions d'envergure. Il est aussi devenu l'homme des missions secrètes du chef de file de la refondation. Au nom donc de la fibre ethnique, voire tribale, Denis Bra Kanon, tout comme Séry Gnoleba, a décidé de voler au secours de Gbagbo. Son absence prolongée aux réunions du Pdci en plus de ses cotisations qui ne rentrent plus dans les caisses du vieux parti, montrent bien qu'il a définitivement tourné dos au parti créé par son maître Félix Houphouet-Boigny. En Côte d'Ivoire, le cas Bra Kanon continue d'alimenter les conversations. Comment un homme qui a déjà une assise financière peut-il se comporter ainsi ; qu'a-t-il encore besoin pour se jeter dans les bras de ceux qui ont vilipendé son bienfaiteur d'hier ? Sans doute, les réponses à ces différentes questions permettent de cerner la vraie nature de l'homme.



JJ

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