mercredi 11 avril 2007 par Fraternité Matin

Les Nations unies se félicitent et sont satisfaites de la formation du nouveau gouvernement en Côte d'Ivoire. C'est ce qu'a indiqué, hier, au ministre des Affaires étrangères, le sous-secrétaire général des opérations de maintien de la paix de l'ONU. Heidi Annabi, qui entamait ainsi une mission multisectorielle de haut niveau de l'ONU à Abidjan, a estimé que la publication de la nouvelle équipe gouvernementale dans le temps prévu par l'Accord de Ouagadougou est un signe très, très encourageant qui témoigne de la détermination des parties à mettre en ?uvre cet Accord. Le diplomate onusien a confié au ministre Youssouf Bakayoko qui le recevait à son cabinet, que les Nations unies sont particulièrement heureuses des conclusions du dialogue direct entre Ivoiriens. Le chef de la mission a rappelé que le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exprimé publiquement sa satisfaction de cet Accord, non sans le dire au Président Laurent Gbagbo, au cours d'une conversation téléphonique. Nous sommes sincèrement très, très heureux de ce développement après ces années de difficultés dans la recherche d'un processus de paix fiable. D'autant que, a-t-il expliqué, les Nations unies ont toujours préconisé le dialogue. On ne fait pas la paix avec ses amis, a-t-il poursuivi, on la fait forcément avec ses adversaires. Car pour se réconcilier, il faut se parler. Et de se féliciter : Nous sommes très heureux que les Ivoiriens aient décidé de prendre le taureau par les cornes.
Heidi Annabi a expliqué que l'objectif de la mission qu'il conduit est de consulter, écouter toutes les parties prenantes au processus de paix pour pouvoir déterminer la manière dont les Nations unies peuvent appuyer ce processus, appuyer et accompagner la mise en ?uvre de l'Accord et aider (la Côte d'Ivoire) à aller vers l'organisation d'élections libres, ouvertes, démocratiques. Selon ses précisions, il s'agit pour la mission de recueillir le sentiment de toutes les parties, de savoir ce qu'elles attendent de l'ONU pour la mise en application de l'Accord de Ouaga. Les conclusions de cette mission devront servir à arrêter des recommandations sur le rôle de l'ONU que le Secrétaire général devra soumettre au Conseil de sécurité avant le 15 mai, a-t-il précisé. Pour ce faire, il rencontrera le Président Laurent Gbagbo, le Premier ministre Guillaume Soro, les chefs de partis, les responsables de l'ONUCI mais aussi le Président Blaise Compaoré du Burkina, facilitateur du dialogue direct. Le chef de la diplomatie ivoirienne a indiqué à ses hôtes que le soutien et l'aide de la communauté internationale sont incontournables dans la mise en application de l'Accord de Ouaga. Si le règlement politique de la crise revient au premier chef aux Ivoiriens eux-mêmes, a relevé le ministre Youssouf Bakayoko, les concours techniques, logistiques et financiers pour la mise en ?uvre des mesures préconisées (par l'Accord) ne peuvent venir que de la communauté internationale, et notamment de l'ONU et de tout son système. D'autant que, a expliqué le ministre des Affaires étrangères, la sortie de crise nécessite également une action collective de consolidation de la paix et de la reconstruction du pays. M. Bakayoko a saisi l'occasion pour rappeler aux émissaires de l'ONU les préoccupations majeures du dialogue direct : identification, désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) des ex-combattants, redéploiement de l'administration, désarmement et démantèlement des milices, création d'une nouvelle armée nationale et républicaine et organisation d'élections démocratiques. La délégation de Heidi Annabi comprend entre autres, Abou Moussa, chef de l'ONUCI par intérim et Gérard Stoudman, représentant du Secrétaire général pour les élections.
Pascal Soro

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