mercredi 11 avril 2007 par Fraternité Matin

Vingt et un ans de colère sourde, de frustrations et de malentendus ont plombé le développement du village de Kpapékou, à cause de la guéguerre entre trois de ses fils et non des moindres Henri Dacoury, administrateur pour la Côte d'Ivoire à la BAD, Jérôme Bro Grébé, ancien cadre à la retraite de la BCEAO et aujourd'hui représentant du gouverneur de la BCEAO à l'Uemoa pour la Côte d'Ivoire, et Gnagno Kadji Joachim cadre de la Poste de Côte d'Ivoire. Lundi de Pâques, sur initiative de Jean Louis Michel Dacoury-Tabley qui, de novembre 2005 jusqu'à 20 mars 2007 a organisé 10 rencontres pour rechercher les voies et moyens d'aplanir les malentendus, une journée de réconciliation a eu lieu à la salle des fêtes de l'hôtel Ivoire. Le Président de la république, qui s'est saisi de ce difficile contentieux, a commis le ministre Sébastien Dano Djédjé, ministre de la Réconciliation et des Relations avec les institutions de la république, pour aider les populations de Kpapékou à réapprendre à vivre ensemble dans l'harmonie. Il y avait pour la circonstance Gomé Gnohité Hilaire, conseiller du Président de la république et représentant le président de la cérémonie, M. Ottro Zirignon Laurent, le PCA de la SIR. Ces émissaires, aidés du directoire qui a préparé cette cérémonie de réconciliation, ont accepté de 11h30 à 17h 22 de demeurer sous l'arbre à palabres. Et respectant toute la structure et les exigences du règlement de la palabre africaine, ils ont laissé les antagonistes se livrer à une opération de catharsis.
En substance, les récriminations de MM. Bro Jérôme et Gnagno Kadji Joachim contre leur frère Henri Dacoury-Tabley, président de l'Union de développement économique de Kpapékou, sont un chapelet de frustrations mal digérées. Ils ont demandé une gestion collégiale des actions de développement du village, puis se sont élevés contre toutes les actions de sabotage initiées par l'Udesco contre toutes les activités de développement qu'ils ont eu à réaliser pour le bénéfice des populations de leur village. Henri Dacoury-Tabley, le président de l'Union de développement économique de Kpapékou, que visaient tous ces griefs, a subtilement restitué les faits dans leur contexte.
Le ministre Dano Djédjé , servi à la fois par ses différentes expériences de règlement des conflits comme à Tabou et même dans la région bété, puis par sa connaissance de la culture et des coutumes bété, a réussi avec une certaine habilité et beaucoup de tact à rapprocher les positions. Il a, grâce aux concertations constantes avec Gomé Hilaire et les membres du directoire, réussi à faire comprendre aux antagonistes que l'on se trouvait plus à une rencontre de famille que dans un tribunal. Il a été suivi dans cette voie car les trois cadres ont accepté de mettre en avant l'intérêt du village. Et ils ont scellé dans une longue étreinte qui a arraché une salve d'applaudissements aux ressortissants de Kpapékou, la paix. Dans la pure tradition bété, le président de l'UDESCO, Henri Dacoury-Tabley, a offert à ses deux frères ennemis de la boisson comme pour faire amende honorable avant de prendre tous les trois l'engagement d'aller dans les prochains jours au village annoncer la bonne nouvelle de leur réconciliation à leurs parents. Le ministre Dano Djédjé a annoncé la création d'un comité de réconciliation et de paix, qui est présidé par Jean-Louis Michel Dacoury-Tabley, le facilitateur. Il devra comprendre les représentants des cinq familles qui composent le village de Kpapékou. Tenant compte des spécificités de Kpapékou, il a recommandé que la vie dans le village et les activités de développement soient conduites et gérées dans le respect des différences des familles. Mais il n'a pas manqué de rappeler que, de façon historique, l'honneur d'aucune famille ne saurait transcender ni occulter les intérêts d'une communauté villageoise ni d'une société. Trois motions ont sanctionné cette cérémonie de réconciliation qui ont salué l'engagement du ministre de la Réconciliation, le Pr Dano Djédjé, et du PCA de la SIR, M. Ottro Zirignon, ainsi que la grande sollicitude du Président de la République. Qui avec le dialogue direct a donné une nouvelle chance de paix à la Côte d'Ivoire. Il a exhorté tous les Ivoiriens non à la paix des braves mais à une réconciliation vraie.
Franck A. Zagbayou

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