mercredi 11 avril 2007 par Fraternité Matin

Initié par le Chef de l'État, le club Shalom? est en tournée pour exhorter la population à adhérer à ce processus. Quelles sont les raisons et le contenu des missions que vous effectuez à l'intérieur du pays? Nous sommes du Club Shalom qui regroupe les Ivoiriens qui ont bénéficié de formations en Israël. C'est un réseau mondial. Et, en Côte d'Ivoire, nous avons ce Club qui travaille pour la paix. Notre objectif, c'est de sensibiliser la population à ce que le Président de la République a initié, à savoir : l'instauration du service civique. Sur quoi portent, concrètement, vos messages au cours de la campagne de sensibilisation?
En nous appuyant sur Israël, qui est guerre depuis plus de 2000 ans, mais qui se développe au plan économique et social, nous expliquons à la population ivoirienne, la nécessité et l'importance du service civique initié par le Président Laurent Gbagbo. Nous leur disons surtout qu'il permettra de redonner espoir à la jeunesse et à la Côte d'Ivoire en général.
Les autorités compétentes ivoiriennes sont ?elles informées de cette mission que vous effectuez à l'intérieur du pays et de votre vision d'insertion de la jeunesse?
Nous avons déjà rencontré la Première dame, Mme Simone Ehivet Gbagbo et elle a apprécié notre démarche et notre méthode pour le succès dudit projet sur toute l'étendue du territoire national. Nous avons eu des échanges avec le coordonnateur du PNDDR, le ministre Banzio de la Jeunesse et des Sports, Alpha Blondy, Ambassadeur de la paix, l'état-major des forces de défense et de sécurité, l'ex-ministre Michel Gueu des Forces nouvelles
Nous avons également participé à plusieurs séminaires dans ce sens tant en Côte d'Ivoire qu'à l'extérieur du pays, dans le cadre de la coopération avec l'Etat d'Israël. Pour vous qui allez sur le terrain, comment la population a-t-elle accueilli cette idée du Président de la République dans les régions que vous avez déjà visitées?
Toute la population attend ce programme. Nous avons l'habitude de dire à des amis, à des experts israéliens qui viennent, avec qui nous travaillons en collaboration, de faire en sorte que ce projet ne reste pas beaucoup longtemps dans les tiroirs. Parce que la population en a besoin. Nous étions à Danané et à Man, il faut dire que tout le monde a bien accueilli ce programme. Les gens sont venus de Zouan-Hounien, Bouaké, Korhogo, Séguéla et Biankouma. Nous avons expliqué ce que c'est que le service civique. Pour le commun des mortels, le service civique national renvoie au service militaire. Quelle explication pouvez-vous donner? Fondamentalement, les gens se trompent un peu. Le service civique, ce n'est pas un service militaire. Parce que le service civique en lui-même doit être volontaire. C'est vraiment le volontariat. C'est peut-être la partie resocialisation, l'éducation qui apprend à respecter l'Etat, les Institutions, le drapeau que l'on peut considérer comme partie militaire. Mais ce n'est vraiment pas physique, c'est plutôt intellectuel. Votre collaboration avec l'Etat hébreu date de quand?
Depuis 2006. Nous avons développé ce programme quand nous étions en Israël. Nous avons commencé par un thème qu'on a appelé IDD (Insertion, Démobilisation et Désarmement) contrairement au DDR que nous pensons difficile à réaliser. Donc nous avons développé ce concept et nous avons été heureux quand le 19 décembre 2006, a été initié ce programme. Et nous pensons que nous ne sommes pas dans le faux.
Une question que se posent aujourd'hui dans la tête de nombre d'Ivoiriens: à quand la mise en ?uvre effective de ce projet?
Tout dépend du président du comité de pilotage, c'est-à-dire le ministre de la Fonction publique, de l'Emploi et de la Réforme administrative. Nous, nous sommes un club de la paix. Et nous sommes heureux parce que toutes les fois qu'il y a eu des séminaires dans ce sens, on nous a toujours invité et nous avons dit, expliqué un peu comment l'Israël a pu développer ce concept, après le sionisme. Et nous l'avons travaillé, adapté au cas de la Côte d'Ivoire. Nous attendons que les moyens nous soient donné pour mettre au profit des populations ce que nous avons appris.

Quels sont vos rapports avec le comité de pilotage que dirige le ministre de la Fonction publique, de l'Emploi et de la Réforme administrative?
Nous avons de très bons rapports. C'est vraiment fondamental. Il faut dire qu'avant de commencer nos démarches, nous avons rencontré toutes les sensibilités. Dans votre mission de sensibilisation, insistez-vous sur la frange de la population à laquelle le service civique national s'adresse?
Le service s'adresse à la jeunesse. Nous ne sortons pas du cadre tracé par l'Etat de Côte d'Ivoire à travers le Président de la république qui a donné une tranche d'âge de 18 à 35 ans. Dans ce cadre que nous menons nos sensibilisations, nos actions. Nous leur disons d'accepter d'entrer dans les centres qui seront bientôt ouverts par l'Etat de Côte d'Ivoire. Quelle sera, selon vous, la contribution des cadres, dans la réalisation de ce projet?
Au dernier séminaire du PNDDR, à Yamoussoukro, auquel les maires et les présidents des conseils généraux ont assisté, au même titre que nous, nous avons compris que tout le monde adhère à ce projet. En effet, avec le PNDDR, nous avons développé un peu, comment les communautés, les cadres, surtout les maires et les présidents des Conseils généraux doivent accueillir ces jeunes. Donc, tout le cadre a été tracé. Et nous disons à Monsieur le Président de la République et au Premier ministre que ce sont les moyens qu'il faut pour que le projet puisse démarrer puisque toute la population attend.

A l'approche des échéances électorales, ne craignez-vous pas que les actions du Service civique national ne soient détournées par des collectivités au profit d'intérêt politique?

En tout cas, nous sommes un Club de la paix, nous travaillons pour la paix, pour la Côte d'Ivoire. Je pense que c'est un appel qu'il faut lancer à la jeunesse, à savoir : ne pas se laisser entraîner dans d'autres considérations politiciennes. Il faut aller s'inscrire dans les centres que l'Etat de Côte d'Ivoire va ouvrir dans les différentes régions. Parce que c'est là que se trouve leur avenir. Israël l'a fait, il a réussi. En Allemagne, ça se fait. Nous avons son expérience. En France, ça se fait, ça réussit. Et c'est là une grande porte ouverte par l'Etat de Côte d'Ivoire pour les jeunes qui iront, comme nous aimons à le dire, dans ces centres pour avoir le miel.

L'atelier de Grand-Bassam avait proposé la création d'un Office rattaché à la Présidence de la République appelé: Office du Service civique national. Qu'en savez-vous aujourd'hui?

Comme, fondamentalement je vous le disais, je suis le président du comité de réflexion. A ce titre, j'appelle très souvent certaines personnes pour savoir un peu ce qui se passe. J'appelle très souvent l'Etat- Major des FDS pour savoir l'évolution des choses. Parce que nous, au Club Shalom, nous voudrions que ça aille vite.

Au plan national, y a-t-il des sites déjà répertoriés pour accueillir les bénéficiaires?

Avant le séminaire de Grand- Bassam, nous avions identifié des sites. Nous en avons parlé à la Première dame, à l'Etat- Major. Quand nous rencontrons toutes les autorités, nous leur disons que nous avons ciblé cinq sites expérimentaux et il nous manque seulement les moyens pour qu'on aille commencer. Et, après le séminaire de Grand- Bassam, comme c'est un travail d'intérêt national, nous attendons pour qu'on puisse nous confier quelque chose pour qu'on aille vite.

Quels sont ces sites?

Nous avions, avant le séminaire de Grand- Bassam, identifié Béoumi, Nassian, Boundiali, Biankouma et Agboville. Mais le séminaire de Grand-Bassam a développé un peu comment on va avoir les sites, quelles sont les régions qui vont accueillir ces sites là. Donc, nous sommes dans ce cadre-là.

Après la formation du jeune, le problème du suivi et de la réinsertion ne va-t-il pas se poser, en dépit des assurances données actuellement?

Au niveau du Service civique, si vous acceptez d'entrer dans un centre pour travailler, vous aller donner à l'Etat et vous donnez à l'Etat. Donc, l'Etat se doit de vous donner de quoi faire quelque chose à la fin des 18 mois que vous allez passer dans le centre. C'est dans ce sens là que nous avons développé un peu comment ça s'est passé en Israël où l'on parle de Moshav qui sont de gros villages dans lesquels vous créé votre école, votre coopérative, votre dispensaire et vous avez des constructions à moindre coût. Donc, fondamentalement, le problème du suivi et de la réinsertion ne doit pas se poser.A quel niveau se situe votre campagne, à ce jour?

Je heureux de vous dire que notre campagne de sensibilisation se trouve maintenant en zone Forces nouvelles pour expliquer que la seule condition du retour à une paix durable dans notre si beau pays, c'est l'insertion des jeunes en armes. Aussi, pensons-nous qu'il est urgent et nécessaire pour les jeunes d'accepter le Service civique proposé par le Chef de l'Etat, SEM Laurent Gbagbo, en décembre dernier.

Que dites-vous justement à ces jeunes en armes au cours de votre campagne?

Nous leur disons qu'il y a un temps pour faire la guerre, et un autre temps pour la paix. Un temps pour la détresse et un autre pour l'espoir. C'est ce dernier temps qui est arrivé maintenant. Nous disons à la jeunesse d'aller travailler pour la Côte d'Ivoire pour qu'il puisse gagner leur vie. Aujourd'hui, tout le monde veut faire de la politique, mais il y a mieux que ça. Pour mieux gagner sa vie, il faut entrer dans les centres pour avoir les moyens. Nous avons tout développé. Nous attendons le démarrage pour aller encore sur le terrain en vue de leur donner des conseils pratiques.
Rencontrez-vous aussi les chefs traditionnels pour évacuer dès maintenant les problèmes fonciers qui, nous en sommes certain, se poseront ça et là?
Nous, au Club Shalom, nous nous chargeons de la sensibilisation, de l'adhésion des jeunes. Il faut que les jeunes adhèrent à ce projet qui est un gage de paix et de développement durable pour la Côte d'Ivoire. Mais il faut noter que nous sommes en collaboration avec le PNDDR dont certains membres sont chargés du volet des chefs traditionnels. Et nous savons que les choses se passent bien sur le terrain. Le Service civique national peut-il, véritablement, répondre aux attentes de paix et de
développement dans un pays comme le nôtre qui sort d'une crise de près de cinq ans? Si les Ivoiriens veulent, si les autorités veulent, ça ne sera pas un rêve. Ca va se réaliser. L'exemple d'Israël est là, palpable, frappant. Les israéliens sont en guerre, mais ils travaillent. Et c'est ce que nous avons développé. Il faut que les jeunes acceptent de travailler pour eux-mêmes et pour la Côte d'Ivoire. Nous demandons aux membres du Club Shalom qui sont dans les différentes localités du pays d'aller partout, même dans les endroits les plus reculés. Pour expliquer à la jeunesse et lui demander d'entrer dans les centres qui seront bientôt mis en place par l'Etat pour leur permettre de bénéficier du lait et du miel qui couleront dans quelque temps, en Côte d'Ivoire. Nous prions le Tout-Puissant de faire en sorte que ce projet, grand espoir national, gage de développement durable et surtout de paix durable, soit mis en ?uvre le plus rapidement possible.

Interview réalisée par
Emmanuel Kouassi

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