800 milliards de Fcfa de recettes : Un objectif à portée de paix. Ainsi s'exprimait hier mardi 10 avril 2007, le Directeur général des Douanes ivoiriennes, le colonel major, Gnamien Konan. Invité de la rédaction de Fraternité Matin, le DG des Douanes a exposé sur le thème : Enjeux et stratégies de la modernisation de l'administration des Douanes. M. Gnamien Konan, arrivé à la tête de ce département après appel à candidature en 2001, a souligné que pour 2007, sa structure compte, avec la réunification du pays, atteindre 800 milliards de Fcfa de recettes. Pourvu que la paix véritable soit dans le pays et qu'aucune barrière n'empêche la douane ivoirienne d'engranger de l'argent. Le colonel major qui a appelé de tous ses v?ux cette réunification a fait savoir que si la douane a réalisé en 2006, 696 milliards de Fcfa hors PVI et 708 milliards de Fcfa avec PVI, elle peut faire au moins une plus value de 50 milliards pour 2007. L'objectif des bailleurs de fonds sur ce chapitre est de 753 milliards de Fcfa. Mais avec la réunification du pays, les 800 milliards de Fcfa de recette pour 2007 sont à portée de main avec la paix, a précisé M. Gnamien Konan. Qui, pour l'année 2007 va insister davantage sur l'assainissement de la procédure des bagages aériens, le renforcement du rôle du bureau d'analyse de risque, le suivi des exonérations, le recrutement de spécialistes en comptabilité, le manifeste électronique, le scanner, la maîtrise du transit, des régimes suspensifs et des crédits de TVA. Ajouté à cela, Alix (logiciel) et l'interconnexion des systèmes ainsi que le Sydam world vers les systèmes communautaires. Mieux, pour Gnamien Konan, le bon à enlever douane en 3 heures peut être possible. Cependant, dans le cadre du redéploiement des services financiers de l'Etat, il a indiqué que tant que le désarmement n'est pas fait, les services douaniers ne pourront pas aller à Bouaké. La Douane est une administration fiscale, mais elle fera partie du dernier contingent qui se redéploiera à Bouaké. Surtout qu'il y a une douane parallèle à Bouaké et de l'autre côté, j'attends d'être situé. Car mes éléments qui iront là-bas devront travailler en toute quiétude, a dit en filigrane M. Gnamien Konan. Avant d'en arriver aux perspectives, le colonel major a révélé que tous les résultats des douanes ivoiriennes ont été possibles grâces aux différentes réformes qu'il a initiées. Les enjeux de ces réformes étant d'ordre fiscal (accroissement des recettes douanières, lutte contre la fraude), économique (facilitation des échanges, célérité des opérations de dédouanement) et problématique (contrôle / facilitation). A l'en croire, les réformes se sont articulées autour de la prise en charge des marchandises, les régimes suspensifs, les exonérations, la valeur, la sécurisation du recouvrement. Ces changements ont également pris en compte les aspects économiques (circuit blanc, bon à enlever en 48h) et l'informatisation. Ce dernier avait pour objectif de réduire les manipulations humaines. Toute chose qui a permis à la douane de réaliser des résultats flatteurs. A savoir, 624 milliards en 2002 ; 634 milliards en 2003 ; 696 milliards en 2004 ; 648 milliards en 2005 et 696 milliards en 2006. Le colonel major Gnamien Konan a fait remarquer que l'utilisation des NTIC tant prônée par lui s'est mise au service de l'efficacité et de la bonne gouvernance. La bonne gouvernance, ce sont des actions concrètes. Ces NTIC permettent de suivre les résultats et le déroulement des procédures. Nous n'avons pas dit que notre système est infaillible. Mais, il ne sera pas facile de frauder, a-t-il dit. Quant à l'épisode des déchets toxiques, le DG a souligné qu'il est clos, car tout a été dit. Il convient de situer les responsabilités aujourd'hui. La douane cependant tient à indiquer qu'elle n'est nullement responsable puisque le décret 94-331 du 09 juin 1994 désigne les administrations chargées des déchets dangereux. Ce qui me fait mal, c'est que l'on n'a pas accepté de nous écouter. Surtout que le mobile était l'argent. Alors que la douane a toujours donné l'image d'une administration qui a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. Heureusement que ce décret vient confondre nos détracteurs, a précisé M. Gnamien Konan.
Jean Eric ADINGRA