mercredi 11 avril 2007 par Le Patriote

Le Chef de l'Etat, Laurent Gbagbo n'a pas attendu longtemps après la formation du gouvernement de Transition, pour dévoiler ses intentions réelles. Le dimanche dernier, jour de la Pâques, à Bocanda, le leader de la refondation a affiché ce qu'il avait à l'idée, en lançant le dialogue direct avec la rébellion. A savoir, la tenue rapide des élections générales, notamment la Présidentielle. Nous allons demander aux organismes accrédités de commencer à mettre à jour les listes électorales et au bout de quelques mois, je prendrai un décret pour fixer les dates des élections , a t-il martelé. Non sans avoir remis au goût du jour, la suppression de la zone de confiance. Pour sûr, Gbagbo n'est pas à son premier essai. Déjà, en décembre dernier, lorsqu'il lançait son invite au dialogue direct, Gbagbo avait promis mettre tout en ?uvre pour tenir les élections en juillet prochain. On s'interroge sur la faisabilité d'un tel projet quand on sait que la question centrale de l'identification, qui constitue le lourd contentieux entre les protagonistes de la crise, n'a pas encore été réglée et nécessitera sans nul doute de nombreux mois. C'est à s'interroger sur les motivations du discours de Gbagbo. A n'en point douter, le sentiment est net que le Chef de l'Etat, candidat naturel du Front Populaire Ivoirien veut prendre de court ses adversaires, et se maintenir à la tête du pays. A défaut de ne pouvoir organiser la présidentielle sur l'ensemble du territoire national, l'initiateur du dialogue direct pourrait initier un autre cas de figure. De plus en plus, la menace du schéma angolais se fait jour dans l'esprit des idéologues de la refondation. En effet, au pays de Eduardo Dos Santos, l'allié et l'ami de Gbagbo qui lui a emprunté des techniques et stratégies au déclenchement de la guerre, a organisé, pendant longtemps, dans cette terre coupée en deux par la rébellion de l'Union Nationale pour l'Indépendance Totale de l'Angola, la présidentielle dans la zone contrôlée par les forces loyalistes. Tant que l'Angola restait divisée, Dos Santos ne s'embarrassait pas de fioritures, pour se faire élire dans sa République . Il a fallu, entre temps, préparer l'assassinat de l'opposant et rebelle, Jonas Malheiro Santos, pour reprendre définitivement les choses en main. Au sein du camp présidentiel, cette idée fait son chemin et ainsi, de façon régulière, des émissaires de Gbagbo vont régulièrement à Luanda, apprendre l'expertise et la stratégie d'approche de Santos. Pour tout dire, en ouvrant le dialogue direct, Laurent Gbagbo qui déclarait sans cesse être à la barre n'a pas dit son dernier mot. Il usera de tous les moyens pour reprendre l'initiative perdue depuis septembre 2002.

Bakary Nimaga

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