mercredi 11 avril 2007 par Le Patriote

Ce n'est pas fortuit. Chez Gbagbo rien ne l'est. Nous allons demander aux organismes accrédités de commencer à mettre à jour la liste électorale, et, au bout de quelques mois, je prendrai un décret pour fixer la date des élections, a déclaré le Chef de l'Etat le week-end pascal dans le centre du pays. Ce n'est pas une déclaration à la volée. Le faisant Laurent Gbagbo entend se positionner comme le grand patron du processus électoral, le principal inspirateur. Il s'agit ni plus ni moins que de marginaliser la Commission électorale indépendante (CEI), le vrai patron des élections. Autrement rien ne justifie cette sortie précipitée du Chef de l'Etat quelques heures seulement après la formation du gouvernement de Transition. Laurent Gbagbo déclare qu'il va prendre un décret pour fixer la date des élections. Ce qui est pourtant dévolu à la CEI selon l'article 2 du règlement intérieur de cet organe. Il s'agit donc, à terme, de dépouiller cet organe chargé de l'organisation, de la gestion et du contrôle des élections de ses principales prérogatives. Par ailleurs, le Chef de l'Etat indique qu'il va demander aux organismes accrédités de commencer à mettre à jour la liste électorale . Le terme mise à jour n'est pas prononcé au hasard. Cette Option toujours préconisée par le régime Gbagbo n'a jamais fait l'unanimité. Auparavant il s'agissait de refonte totale de liste électorale sans tenir compte de la liste électorale de 2000. Ouagadougou a trouvé une solution médiane. () La CEI procèdera, sur la base de la liste électorale de 2000, à un recensement électoral () , stipule le point 1 de l'accord de Ouagadougou. Il ne s'agit donc pas d'une simple mise à jour . Mais reste à venir le débat de la qualité de la liste électorale de 2000. Parce que trop de suspicions légitimes existent sur le compte de l'Institut nationale des statistiques (INS) qui détient cette liste. Ce n'est pas un procès d'intention de penser que cet organisme fidèle au candidat Laurent Gbagbo pourrait proposer une liste purgée de noms supposés favorables aux adversaires de l'actuel Chef de l'Etat. Tout cela pourra être canalisé si la Commission électorale indépendante reste maître du jeu électoral sous la haute supervision des Nations Unies. C'est justement ce qui déplait à Laurent Gbagbo qui déjà veut préparer les esprits à sa future main basse sur le processus de paix.

KIGBAFORY Inza

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023