mercredi 11 avril 2007 par Le Patriote

Le dimanche 08 avril dernier, à Kouadioblékro, village situé dans la sous- préfecture de Bocanda, Laurent Gbagbo a fait une déclaration pas du tout anodine. Nous allons demander aux organismes accrédités de commencer à mettre à jour les listes électorales et au bout de quelques mois, je prendrai un décret pour fixer la date des élections , a-t-il affirmé sur un ton de confiance absolue. Gbagbo a parlé et ses propos ne doivent pas être perçus comme une phrase qui vient agrémenter un discours. Loin de là. Le chef de l'Etat a levé le secret sur ce qu'il prépare pour les mois à venir. Selon des sources officielles, proches de la présidence ivoirienne, Laurent Gbagbo mûrit le projet d'organiser des élections anticipées. L'Accord politique de Ouagadougou, paraphé le 04 mars dernier, a fixé un délai de dix mois à compter de la date de sa signature pour exécuter les chantiers et organiser les élections. Ce délai qu'il a lui-même approuvé en apposant sa signature au bas de l'accord ne rencontre plus l'adhésion de Laurent Gbagbo. Le chef de l'Etat veut prendre de court ses adversaires politiques en organisant des élections avant le terme convenu dans la capitale burkinabé.
C'est pourquoi, alors que l'accord de Ouaga prévoit l'enrôlement en vue de l'inscription sur la liste électorale, un mois après les audiences foraines qui elles mêmes débutent deux semaines après la formation du gouvernement et durant trois mois, Laurent Gbagbo décide autre chose. Il s'octroie la latitude de demander aux organismes accrédités de commencer à mettre à jour les listes électorales .
Deuxièmement, selon l'article 2 de la Commission électorale indépendante (CEI), c'est à cette structure qu'il revient de fixer le calendrier électoral. Contre toute attente et en violation flagrante des textes qui régissent cette institution, Laurent Gbagbo qui est un acteur politique veut prendre un décret pour fixer la date des élections .
Pour mettre à exécution son plan, le Chef de l'Etat compte sur la suppression de la zone de confiance prévue le 16 avril prochain. Dès lors que les Forces impartiales auront quitté leurs positions, Laurent Gbagbo pourra arguer que le pays est réunifié et profiter de l'occasion pour organiser, comme il l'a indiqué, la mise à jour de la liste électorale avant de fixer la date des élections qui interviendra avant les dix mois prévus par l'accord de Ouaga.
Le vice dans le projet de Gbagbo, c'est qu'il foulera aux pieds les étapes principales que sont l'Identification et le recensement électoral. Des étapes sans lesquelles aucune élection ne peut être crédible. Dès le 19 décembre 2006 d'ailleurs, il avait annoncé les couleurs. Nous pouvons organiser l'élection présidentielle dès le mois de juillet 2007 , avait-il déclaré. C'était quelques trois mois avant la signature de l'accord politique de Ouagadougou. Il s'agit donc d'un vieux projet. D'ailleurs depuis de longs mois des experts angolais séjournent en Côte d'ivoire pour l'aider à réussir son coup.
Ferdinand Yao

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