mercredi 11 avril 2007 par Le Temps

Formé samedi dernier, le gouvernement Soro a un nouveau porte-parole. Son nom, Koné Amadou, ancien ministre du Tourisme et membre actif du MPCI. Cette nomination démontre bien la dimension de la confiance entre les signataires de l'Accord de Ouaga. Parce que Guillaume Soro, Premier ministre et chef du gouvernement qui a pour porte-parole un autre membre de l'ex-rébellion, il faut le faire pour montrer à ceux qui sont encore sceptiques que le processus qui vient d'être lancé est bien parti. La toute première leçon que chacun doit savoir, c'est que quand on rentre dans un gouvernement on se soumet à l'étique et aux règles de fonctionnement de la République. Toutes les décisions que le porte-parole fera connaître à la population ne devraient pas être perçues comme émanation ou volonté du bord politique du chef du gouvernement ou de ce porte-parole. Cela obéirait plutôt à l'exécution des tâches liées à une fonction précise. A titre d'exemple, sous l'ère Gbagbo, l'on a connu des porte-parole issus de partis politiques de l'opposition : M. Patrick Achi et M. Kobenan Kouassi Adjoumani, tous deux, militants du PDCI et Mme Victorine Wodié du PIT. Aujourd'hui, ce poste échoit à M. Koné Amadou du MPCI. Il doit se faire l'obligation de suivre les traces de ses prédécesseurs qui, malgré tout ce qu'on peut leur reprocher, n'ont confondu les décisions gouvernementales avec celles de leurs formations politiques respectives. A ce poste, il y a eu également M. Hubert Oulaye, militant actif du FPI. Mais jamais il n'a fait de confusion entre les décisions du gouvernement qu'il fait connaître aux populations ivoiriennes et la volonté de son parti politique. Tout cela pour dire que , la confiance que les uns et les autres placent aujourd'hui, aux autorités de l'ex-rébellion, doit être confirmée sur le terrain par les actes qu'elles poseront vis-à-vis de la République. Parce qu'à certains postes de responsabilité au niveau de l'Etat, on doit forcément avoir un ventre profond pour l'intérêt supérieur de la Nation. N'est-ce pas ce qui explique la consigne du Président de la République à la nouvelle équipe gouvernementale ? A celle-ci, le Président Gbagbo a instruit d'?uvrer avec la plus grande responsabilité et l'efficacité nécessaire à la réussite de sa mission. C'est une marque de confiance inestimable qui doit guider les pas du nouveau porte-parole du gouvernement en tout lieu et en toute circonstance.

Pierre Legrand
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