Situation tendue, hier. Véritable imbroglio...
Il est 7h30, hier, lorsque les employés arrivent par petits groupes à la Société de développement forestier (SODEFOR). A leur grande surprise, ils rencontrent des hommes en armes, aux couleurs de la Garde républicaine, aux abords et dans la cour de l'entreprise. Effrayés, certains s'enferment dans leur bureau.
Quelques instants plus tard, M. Yao N'Goran, ex-directeur général de la SODEFOR, arrive accompagné de son avocat. Et au dire de certain la Garde républicaine serait venue pour le réinstaller.
Selon nos sources, ce dernier, qui dénonce le non respect des procédures, détiendrait une copie d'un courrier envoyé, il y a plus d'un mois, par le directeur de cabinet de la Présidence de la République, à M. Ahizi Daniel, ministre de l'Environnement, des Eaux et Forêts. Pour lui demander de surseoir à l'exécution de toutes décisions prises par le conseil d'administration.
Face à la situation qui prévalait, hier matin à la SODEFOR, des dispositions ont été prises par M. N'Guéttia Venance, actuel directeur général, nommé le 17 mars dernier par le conseil d'administration, afin d'interdire l'accès de l'entreprise à M. Yao N'Goran. Les agents du 30è arrondissement se sont déportés sur les lieux, pour prêter main forte aux éléments de la police forestière. La cour de la SODEFOR a été, en moins de 15 jours, le théâtre d'échanges houleux entre FDS. Ce qui a conduit, M. Yao N'Goran a rebroussé chemin. L'atmosphère est restée extrêmement tendue durant plus de deux heures. Au point que certains agents ont arrêté le travail. "Quelqu'un doit clarifier cette situation. Car nous sommes, non seulement, exposés au danger, mais nous glissons lentement vers l'asphyxie de l'entreprise", a indiqué un employé qui a souhaité garder l'anonymat. "Toute la campagne de reboisement, de même que les autres activités risquent de ne pas être exécutées cette année. Ce serait une grande catastrophe pour l'industrie forestière", craint-il. Et de poursuivre, qu'une véritable chasse aux sorcières est organisée à la SODEFOR. En moins d'un mois, quatre conseils d'administration, sur les six qui doivent se faire par an, se sont tenus, a-t-il précisé. Vers 10h 15min, M. Simon Pierre Ekanza, président du conseil d'administration (PCA) arrive à la SODEFOR. Il s'en suit une rencontre avec le directeur de la police forestière, le commissaire du 30è arrondissement et ses collaborateurs.
Nous avons tenté, en vain, d'entrer en contact avec la présidence du conseil d'administration pour en savoir davantage sur cette situation. Lorsque nous quittions les lieux, la police forestière occupait toujours l'enceinte de l'entreprise et les éléments du 30è surveillaient ses abords.
Jean-Rock K-Kiriné