jeudi 12 avril 2007 par Notre Voie

Les populations de Yoho, village yourê situé à 22km de Bouaflé en venant de Yamoussoukro, menacent de marcher sur la prison civile de Bouaflé pour exiger la libération de leur chef résident et de quatre de leurs frères ainsi que pour revendiquer l'arrestation de l'assassin d'une fillette du village. Nous ne laisserons pas indéfiniment notre chef et nos frères croupir en prison. Nous sommes convaincus que l'assassin de notre fille est dehors et notre chef et nos frères sont en prison. C'est une injustice que nous n'accepterons pas sans réaction. Nous allons marcher sur la prison de Bouaflé pour exiger leur libération et l'arrestation du meurtrier?, a déclaré le 3 avril N'Guessan Michel, un jeune homme de Yoho, au cours d'une assemblée villageoise présidée par Raphaël Bindé Kouéti, un sage faisant actuellement office de chef du village.
L'histoire remonte au 6 février 2006. Ce jour-là, une fillette de deux ans répondant au nom de Koffi Grâce Christelle disparaît. Ses parents, aidés des autres villageois, la recherchent pendant des heures. Aux environs de 22 h, ils retrouvent son corps sans vie au marché du village. Son sexe a été ôté et emporté. Non loin de son corps, ils retrouvent les pièces d'identité de Soumaïla Ouédraogo d'origine guinéenne, commerçant et marabout résidant à Zoukoussou, un village contigu à Yoho. Dans la broussaille environnante, ils aperçoivent le nommé Drissa, man?uvre à Yoho. Ils mettent la main sur lui. Révoltés, les jeunes du village vont saccager la case qui sert de boutique à Soumaïla. Ils récupèrent son véhicule et sa moto qu'ils déposent chez le chef Sahouré Marcel. Selon le sage Bindé, ce sont les gendarmes de Bouaflé qui ont demandé que ces objets soient gardés chez le chef pour éviter que les jeunes les détruisent. Mais Soumaïla, qui entre temps, avait pris la clé des champs est allé porter plainte pour sa boutique saccagée. Les gendarmes sont alors allés à Yoho et ont arrêté le chef résident, son fils Sahouré Gadou Eric, le jeune Kouamé Brou et Promo Okou Appolinaire, président des jeunes patriotes de Yoho. C'était le 13 mars 2007. Quelques jours après, les jeunes et quelques adultes parcourent à pied les 22 km qui séparent leur village de Bouaflé et se rendent à la prison civile. Quand les jeunes sont arrivés là-bas, les responsables de la prison ont libéré momentanément les prisonniers, leur demandant de repasser le lendemain prendre leur ticket de libération. Quand ils sont revenus, ils ont été conduits chez le procureur qui a décidé de les garder encore en prison. Aujourd'hui, tout le village est prêt à marcher de nouveau sur la prison?, a souligné le sage Bindé Kouéti. A Yoho, les habitants ont dit que le nommé Drissa a été aperçu avec la fillette quelques instants avant l'assassinat de celle-ci. Incarcéré, il aurait dans un premier temps, avoué avoir donné la mort à Grâce Christelle avant de révélé qu'il a remis la fillette à Soumaïla qui aurait commis le crime. Les villageois ont indiqué que les autorités militaires et judiciaires de Bouaflé ne veulent pas tenir compte de cette seconde version. Aussi, le sieur Soumaïla est-il libre de ses actions. Nous refusons cette injustice. Nous en appelons aux cadres de Bouaflé, mieux au président Gbagbo, homme de justice, pour que justice soit faite, qu'on libère notre chef et nos enfants?, a plaidé le sage Bindé.



Dan Opéli

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