Le président de République, M. Laurent Gbagbo, se rendra, dans deux semaines, à Bouaké, à Man et à Korhogo. Il a donné la nouvelle, hier, aux femmes baoulé qui ont fait le déplacement à sa résidence. Lundi prochain, les militaires français et les militaires de l'ONU vont quitter la zone de confiance. Ce sont nos militaires qui vont surveiller la zone. L'autre semaine qui suit, je vais à Bouaké, à Man et à Korhogo pour brûler les fusils. J'ai demandé au Premier ministre Guillaume Soro de travailler dans ce sens? A annoncé le chef de l'Etat à ses hôtes, des femmes baoulé, danseuses d'adjanou, des leaders d'opinion résidant dans les communes d'Abidjan. Elles n'ont pas boudé leur joie quand le président Gbagbo leur a fait cette annonce. Toutes de blanc vêtues, visage badigeonné de kaolin, elles ont bruyamment manifesté leur joie. Le président de la République leur a fait savoir : Dès que la guerre a éclaté, on a voulu m'enlever le pouvoir?. Avant d'expliquer que la paix n'est pas vite venue, parce que, selon lui, tous les plans de sortie de crise ont été imposés. Pour le chef de l'Etat, l'accord de Ouaga marche parce qu'il est le produit des Ivoiriens. Il a déclaré que la guerre est finie et a invité les Ivoiriens à essuyer leurs larmes et à aimer leur pays. Après cette guerre, les Ivoiriens vont se conduire différemment. Nous sommes dans la même pirogue ; celui qui la renverse tombera lui aussi dans l'eau?, a conclu Laurent Gbagbo, venu aux côtés de son épouse qui recevait les femmes baoulé débauchées du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) par le député-maire de Mankono, Mme Enise Kanaté Namizata. La Première Dame, Simone Ehivet Gbagbo, a souligné, pour sa part, que la Côte d'Ivoire compte une multitude d'ethnies qui sont condamnées à vivre dans l'entente. Elle a demandé à ses visiteuses de se départir de l'ethnie dans leur choix politique. La politique, le pouvoir n'est pas une affaire d'ethnie. Celui qui veut gouverner va solliciter les voix de la population. Si la politique est faite comme ça, il ne peut pas avoir la guerre. Pour que Laurent Gbagbo arrive au pouvoir, il n'a pas pris les armes?, a-t-elle déclaré. Simone Ehivet Gbagbo a, pour finir, exhorté ses hôtes à travailler ensemble avec celle pour changer le pays, car selon elle, le temps du PDCI est passé et Dieu a voulu que le temps de Laurent Gbagbo arrive. Il n'est pas le plus beau, il n'est pas le plus riche, mais il a la solution pour développer le pays. Demain, Dieu peut choisir une autre personne?, a fait remarquer la Première Dame.
Dans son exposé de motif de cette visite au couple présidentiel, Mme Enise Kanaté, député-maire de Mankono, a indiqué que, depuis qu'elle a déposé sa valise au Front populaire ivoirien (FPI) et est sortie du Rassemblement des républicains (RDR), elle a pris son bâton de pèlerin pour mobiliser ses parents à soutenir le président Laurent Gbagbo. A cet effet, a-t-elle poursuivi, elle a créé Les Electrices du Nord?. Mais elle a élargi son action au Centre du pays d'où sont originaires ses parents maternels. C'est dans sa croisade, a-t-elle expliqué, qu'elle a débauché les femmes baoulé natives les unes de Sakassou, Béoumi, Diabo, les autres de Bouaké, Brobo résidant en majorité dans la commune d'Abobo. Madame Simone Gbagbo, nos mamans sont là devant vous. Elles ont compris qu'elles ont été longtemps manipulées, elles ont compris que le temps de faire jurer des gens pour voter est révolu. Madame, les Amazones sont là, elles ne sont pas comme les autres Amazones ; elles sont les Amazones de la Côte d'Ivoire?, les a-t-elle présentées à Simone Gbagbo. Parlant au nom de ses s?urs, Mme Ahou Kouadio a dit que la Côte d'Ivoire a besoin de Laurent Gbagbo. Des libations ont été faites, les femmes baoulé ont remis de beaux pagnes à la Première Dame pour marquer, selon elles, ce nouveau départ. Simone Gbagbo leur a remis, au nom de son époux, une enveloppe de 3 millions FCFApour mener les activités de leurs différentes associations.
Benjamin Koré
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