Après avoir usé deux Premiers ministres, propulsés par la France - Seydou Diarra (2003) puis Charles Konan Banny (2005) -, le président Laurent Gbagbo s'est choisi son? chef de gouvernement : Guillaume Soro. L'ancien camarade? de la FESCI (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire) devenu le chef de la rébellion - et qui soufflera ses 35 bougies le 8 mai prochain - va désormais aider à la réélection du grand frère? D'autant que la phase électorale qui s'annonce va être supervisée par le nouveau super? ministre de l'Intérieur, Désiré Asségnini Tagro. Ce dernier a été au c?ur des négociations secrètes du dialogue direct? avec le président Blaise Compaoré et Guillaume Soro. Cousin de Gbagbo, Désiré Tagro est aussi quasiment le beau-père de Soro puisque sa nièce a épousé le Premier ministre.
Dans le nouveau gouvernement, formé le 7 avril, le vrai perdant est Charles Konan Banny CKB? dont tous les proches ont été limogés. En revanche, tous les ministres PDCI d'Henri Konan Bédié HKB? et RDR d'Alassane Dramane Ouattara ADO? ont été reconduits. Ainsi, Patrick Achi (PDCI) conserve le fauteuil stratégique des Infrastructures économiques et Hamed Bakayoko (RDR) celui des Nouvelles technologies de l'information et de la communication. Tous deux forment, avec le nouveau ministre des Transports, Albert Toikeusse Mabri, leader de l'UDPCI, un trio qui s'entend bien avec Guillaume Soro. C'est la New Afro- Generation
De son côté, Laurent Gbagbo contrôle toujours les caisses? du pays, en particulier celle des revenus pétroliers avec le ministre des Mines et de l'Energie, Léon- Emmanuel Monnet, qui rempile. Et le chef de l'Etat est depuis longtemps en osmose avec le nouveau ministre de l'Economie et des finances, Charles Diby Koffi, qui était venu, au mois de mars, faire un tour de chauffe à Paris, en particulier chez Bolloré.
(Source : LC nº514).