jeudi 12 avril 2007 par Nord-Sud

Ils sont 12 sur le starting-block. Ils veulent s'installer à l'Elysée dans le fauteuil que Jacques Chirac quittera le 17 mai à minuit. Nous avons décidé d'ouvrir une lucarne sur Arlette Laguiller, Philippe de Villiers, Olivier Besancenot, Frédéric Nihous, Gérard Schivardi, Marie-George Buffet.

1) Arlette Laguiller (Gauche)

Candidate de Lutte ouvrière à la présidentielle pour la sixième et dernière fois, Arlette Laguiller défend depuis 32 ans avec une conviction inébranlable le camp des travailleurs face au patronat exploiteur. Sa fidélité aux idées qu'elle proclame sa proximité réelle avec la classe ouvrière pourraient lui permettre d'améliorer son score de 2002 (5,3% des suffrages). En trois décennies de battage médiatique, son discours et ses slogans n'ont pas davantage varié que sa coupe de cheveux à la garçonne. L'ancienne dactylo du Crédit Lyonnais, née le 18 mars 1940 aux Lilas (Seine-Saint-Denis) dans une famille modeste, dénonce l'exploitation de la classe ouvrière, défend le communisme, avenir du monde, stigmatise nantis et capitalistes. Ce ne sont pas les patrons en tant que tels que je combats, c'est le capitalisme, ce système complètement fou basé sur la spéculation, affirme Mme Laguiller, qui a été députée européenne de 1999 à 2004.

Elle propose notamment une hausse du Smic tout de suite à 1.500 euros nets par mois, une hausse de salaire de 300 euros pour tous, la construction de 1,2 million de logements sociaux, l'interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des gros profits. Sur les retraites, elle veut revenir en arrière sur toutes les réformes Raffarin, Fillon et Balladur.

Arlette Laguiller plaide aussi pour une hausse des impôts sur les bénéfices des grandes entreprises et sur les revenus des plus riches, une forte baisse de la Tva, voire sa suppression sur les produits de consommation courante, la transformation de tous les contrats précaires en contrats à durée indéterminée.

2) Philippe de Villiers (Droite)

Le président du Mouvement pour la France (Mpf) Philippe de Villiers, chantre de la souveraineté nationale et croisé anti-européen qui s'affirme comme l'homme du patriotisme, présente pour la deuxième fois sa candidature à l'Elysée.

A la peine dans les sondages qui le laissent sous la barre des 2%, le vicomte vendéen Philippe Le Jolis de Villiers de Saintignon affirme qu'il a trois adversaires, dans l'ordre, le mondialisme, le socialisme et le communautarisme.

Sa précédente candidature en 1995, où il n'avait pas passé la barre des 5% (4,74%) l'avait étrillé financièrement, l'obligeant à un appel public télévisé aux dons.

Pour tenter de se faire une place face à Jean-Marie Le Pen et Nicolas Sarkozy, M. de Villiers propose un projet de droite patriotique de gouvernement. Il fait campagne notamment contre l'islamisation de la société, après la publication au printemps 2006 d'un livre-choc, et très controversé, Les mosquées de Roissy.

Il met également en avant les réussites économiques de la Vendée, dont il préside le conseil général depuis 1988, exaltant les vertus des Pme enracinées Il prône notamment l'immigration zéro, une Europe des nations, une protection européenne pour garrotter l'hémorragie des délocalisations, la fin des 35 heures, un référendum sur l'euro, le rétablissement de l'autorité de l'Etat face à tous les communautarismes, une politique de francisation avec un service patriote obligatoire de six mois.

3) Olivier Besancenot (Gauche)

Olivier Besancenot est né le 18 mai 1974. S'il devient président de la République le 22 avril, il aura 33 ans au début de son mandat, et 38 ans à la fin, en 2012.

Olivier Besancenot a été le candidat de la Ligue communiste révolutionnaire pour la présidentielle de 2002. Le jeune "facteur-candidat" a rapidement su faire mentir ceux qui ne voyaient en lui que l'instrument d'Alain Krivine, son mentor. Il doit son score (4,25 %, le meilleur jamais réalisé par la Lcr), à ses talents de débateur, et à sa proximité non feinte avec la "France d'en bas".
Fils d'un professeur de collège et d'une psychologue scolaire, Olivier Besancenot est titulaire d'une licence d'histoire de l'université Paris X. Depuis 1997, il travaille en tant que facteur à Neuilly-sur-Seine. Aux côtés d'Alain Krivine et de Roseline Vachetta, il est l'un des trois porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (Lcr), une formation d'extrême gauche. Olivier Besancenot se définit lui-même comme 'communiste libertaire, altermondialiste'. En avril 2002, Olivier Besancenot est, à 27 ans, le plus jeune candidat à l'élection présidentielle et remporte 4, 25 % des suffrages soit un million trois cent mille voix. Ses priorités: une autre répartition des richesses, l'augmentation générale des salaires et des minima sociaux, l'interdiction des licenciements pour les entreprises qui font des bénéfices ou encore la taxation des profits et des capitaux spéculatifs. Un projet qu'il soutient encore pour les élections de cette année. Classé dans la catégorie des "petits" candidats à la succession de Jacques Chirac à l'Elysée, Olivier Besancenot, connaît un bond de popularité, selon le baromètre Ifop pour Paris Match rendu public mardi 10 avril. Le candidat de la LCR obtient 62% d'opinions favorables (+11), selon le baromètre Ifop pour Paris Match.

4) Frédéric Nihous (Droite)

Le candidat de Chasse pêche nature Traditions (CPNT), Frédéric Nihous, peine à imposer son nom et son programme, bien loin de la notoriété qu'avait connue le candidat de Cpnt de 2002, le truculent Jean Saint-Josse.

Juriste de formation, originaire du Nord où il a été vice-président de la fédération départementale des chasseurs, Frédéric Nihous veut faire la campagne des campagnes et défendre la ruralité, oubliée du débat politique selon lui.

Je n'accepte pas d'avoir 20 kilomètres à faire pour trouver un bureau de poste, répète le candidat, qui réclame un moratoire sur les fermetures de services publics en zone rurale, une fiscalité attrayante pour les entreprises s'installant dans ces zones, la défense des marchés traditionnels.
Son programme refuse l'Europe fédérale et libérale, et dénonce l'intégrisme écologiste, au profit d'une écologie incitative et d'équilibre.

Mais il est surtout précis sur la chasse et la pêche, prônant notamment le retour aux dates de chasse traditionnelles pour les oiseaux migrateurs, la réduction du prix de permis de chasser, ou un moratoire sur l'interdiction du plomb dans les cartouches.

5) Gérard Schivardi (Gauche)

Gérard Schivardi, qui a été le premier des candidats n'appartenant pas à une grande formation à annoncer le dépôt de plus de 500 parrainages, se présente comme le candidat des maires avec le soutien du Parti des travailleurs (PT, trotskyste).

Cet artisan maçon de 56 ans, maire de Mailhac (Aude) et conseiller général de Ginestas, est jusqu'à présent largement inconnu du grand public, même si le PT qui le soutient était déjà présent il y a cinq ans dans la course à l'Elysée. Gérard Schivardi n'est pas novice en politique. Ancien membre du PS, celui qui se proclame l'un des derniers vrais socialistes est maire de sa commune depuis 2001. Il a démissionné du PS en 2003, lorsqu'il s'est fait élire conseiller général contre le candidat investi par le PS.

A l'époque déjà, ce descendant d'immigré italien s'est fait le porte-parole des maires qui bataillent, au nom de la libre administration des communes, contre l'intercommunalité forcée mais aussi pour garder leurs services publics.

C'est à Mailhac qu'il participe en 2002 à la création du comité de défense des communes et des services publics, avec des élus et des responsables du PT.

6) Marie-George Buffet (Gauche)

Secrétaire nationale du Parti communiste français (Pcf, antilibérale) depuis octobre 2001, elle est réélue lors du 33éme congrès le 26 mars 2006. Députée de Seine-Saint-Denis (4ème), elle a été ministre de la Jeunesse et des Sports du gouvernement Jospin de 1997 à 2002.

Tirant les leçons des échecs de Robert Hue notamment du naufrage électoral du Pcf à la dernière élection présidentielle, Marie-George Buffet prend une position clairement anticapitaliste, et refuse catégoriquement de s'allier au Parti socialiste pour l'élection de 2007.

Suite à l'échec des négociations entre les différents partis de la gauche anticapitaliste ayant fait la campagne du non à la Constitution européenne, Mme Buffet est la candidate du Pcf. Fille de Paul Kosellek, d'origine polonaise, et de Raymonde Rayer, elle a épousé le 29 juin 1972, Jean-Pierre Buffet, Directeur général de mairie. Licenciée en histoire-géographie, elle est employée à la mairie du Plessis-Robinson. Marie-George est tombée dans le marxisme à 20 ans, âge auquel elle entre au Parti communiste français. Depuis, elle continue à tenter de moderniser le collectivisme-en fédérant les acteurs sociaux issus du milieu associatif. Ce qui veut dire : tenter de réseauter les alter mondialistes. Les communistes partent à nouveau seuls à la bataille aux présidentielles et sont crédités de moins de 5 % des intentions de vote.

Bakayoko Youssouf

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