jeudi 12 avril 2007 par Le Temps

"Si on me fait l'honneur de m'appeler au gouvernement, je ne cracherai pas là- dessus". Le disant à la presse au sortir d'un tête-à-tête à Bouaké avec le Premier ministre Guillaume Soro, M. Désiré Tagro n'a pas pour autant mis fin aux supputations des uns et des autres à propos de la liste des nouveaux membres du gouvernement "Soro". Jusqu'à ce que cette liste soit officiellement connue de tous. Si la présence de certains ministres dans l'équipe gouvernementale tient à la volonté de leur leader politique respectif, il faut chercher ailleurs, l'explication concernant l'entrée dans ce gouvernement de l'ex-porte-parole du Président de la République qui a représenté le chef de l'Etat lors des pourparlers de Ouaga. Il faut comprendre que s'il fait partie des 33 (trente trois) commandos du nouveau gouvernement, c'est bien parce que, comme il le dit lui-même, "je me trouvais au centre des discussions à Ouaga, et les signataires de l'accord ont tenu, je dirais exiger même à la limite, que je fasse partie de la nouvelle équipe ". Importante clarification. De la part de cet éminent juriste qui, semble-t-il, n'était pas demandeur. Obligé qu'il est de jouer au meneur de jeu, à l'instar d'autres négociateurs ayant pris part au dialogue direct initié par le Président Gbagbo, et ayant abouti à l'accord de paix de Ouaga. Contrairement aux autres ministres du Rhdp qui, par leurs attitude et comportement, pourraient reproduire des schèmes comportements négatifs observés sous les gouvernements Seydou Diarra et Charles Konan Banny, parce que n'ayant pas été des témoins privilégiés et surtout les acteurs de l'Accord de Ouaga, MM. Désiré Tagro et Konaté Siriki, pour ne citer que ceux-ci, seront amenés à faire respecter les balises que pose cet Accord de paix. Pour avoir suivi de bout en bout les négociations à Abidjan, Bouaké et Ouaga, ils sont à tous égards bien placés pour recentrer le débat, recadrer les choses chaque fois que leurs homologues, longtemps à la périphérie du dialogue direct et qui vivent l'accord de paix dans son étrangeté, seraient à côté de la plaque. Au risque de mettre à mal, les beaux résultats des pourparlers ivoiro-ivoiriens, obtenus au Burkina Faso. Ce qu'explique d'ailleurs l'ancien porte-parole de la Présidence de la république. Indiquant que c'est dans l'optique d'une application sans faille de cet accord que ses signataires et le facilitateur, le président du faso, SEM Blaise Compaoré, ont décidé que les acteurs principaux du dialogue direct qui a généré ledit accord entrent dans le gouvernement appelé à l'appliquer. Mission assignée : " Nous avons des accords à mettre en place. Il s'agit de réunifier le pays, achever l'identification et organiser les élections ", dixit M. Tagro. Dès lors que des courants contraires viendraient à ralentir le processus, il appartient donc aux nouveaux gardiens du temple, de ramener " les brebis égarées " dans le troupeau. Voici donc pourquoi MM. Désiré Tagro, Konaté Siriki, etc, sont entrés dans le gouvernement post Accord de Ouaga.
Douh-L.Patrice
pdouh@yahoo.fr

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023