jeudi 12 avril 2007 par Le Matin d'Abidjan

Bye, bye Martine Coffi Studer! Bienvenue à Sy Savané Ibrahim, le nouveau patron du milieu de la presse, des médias et de la communication sur les bords de la lagune Ebrié. Beaucoup de dossiers ont été mis en chantier par la ministre Studer. Mais beaucoup reste à faire sûrement !

Donner à César ce qui est à César ! Arrivée avec fracas à la tête de la communication avec notamment le problème qu'elle a eu avec le journaliste Ben Zahui de la télévision, Martine Coffi Studer a néanmoins marqué son passage à la tête de la communication par diverses actions fort remarquables. Les professionnels des medias, et de la communication très critiques d'habitude sont formels. Amos Béonaho (Président de l'Union des journalistes), Eugène Dié Kacou, président du CNP, conseil national de la presse et Diégou Bailly du CNCA (conseil national de la communication audiovisuelle) reconnaissent l'impulsion que dame Studer a donnée à la mise en ?uvre de la loi numéro 2004-643 du 14 décembre 2004, portant régime juridique de la presse. Au cours de la cérémonie de la présentation des v?ux du nouvel an au ministre de la communication, qui a eu lieu à l'hôtel Tiama courant janvier dernier, les structures sous tutelle, les associations et syndicats de la presse et des médias n'ont donc pas tari d'éloges à l'endroit de leurs "patron". De fait, les lois portant régime juridique de la presse et de la communication audiovisuelle ont posé des balises pour favoriser un environnement sain qui doit permettre l'avènement d'une presse et des médias plus professionnels et plus crédibles. A ce titre là, des structures comme le CNCA, le CNP ont un rôle important à jouer. La ministre Studer a été l'interlocuteur idéal des journalistes auprès du gouvernement pour que des mesures administratives et techniques soient prises. Entre autres, les décrets portant organisation et fonctionnement des structures comme la CNP et le CNCA. Un exemple, le décret N° 278-2006 du 23 AOÛT 2006 relatif au Conseil National de la Communication Audiovisuelle. La carte nationale d'identité des journalistes a en outre été l'une de ses préoccupations. Des séminaires, et diverses rencontres n'ont pas manqué. Une commission multipartite regroupant journalistes et autres professionnels a planché sur les préoccupations touchant à cette carte. De source proche du ministère, la question était vraiment avancée. Par ailleurs, aujourd'hui, même si tout n'est pas entièrement ficelé sur la question du fonds d'aide à la presse, il reste que c'est un des acquis majeurs des médias ivoiriens. Doté d'une enveloppe d'un milliard de FCFA pour cette année, ce fonds doit aider les entreprises de presse légalement constituées à différents niveaux. On le voit donc, la ministre Studer n'a pas chômé à son passage à la tête du département de la communication. Mais beaucoup reste à faire pour le nouveau patron des médias et la communication en terre ivoirienne : Ibrahim Sy Savané. Entre autres la mise véritablement sur orbite du fameux fonds d'aide et de développement de la presse. Comment faire pour que les organes de presse et de médias soient de véritables entreprises ? Quels traitements salariaux ? Quelles conditions de travail dans ces médias privés autant de préoccupations qui attendent SY Savané. En outre, la presse écrite ivoirienne a été constamment mise au banc des accusés. On lui reproche son manque de professionnalisme. Le volume des lecteurs ne cesse de décroître, comme le montrent souvent l'Olped et l'Unjci. Par ailleurs, actuellement la télévision et la radio ne sont pas diffusées sur une bonne partie du territoire national. A cela, il faut ajouter la distribution partielle des journaux sur une partie territoire ivoirien. Autant de problèmes laissés en suspens par Martine Studer. Des défis assurément que doit relever le nouveau locataire du ministère de la communication, un des spécialistes de l'économie de la presse et des médias en Côte d'Ivoire.

Marcel APPENA

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