jeudi 12 avril 2007 par Le Matin d'Abidjan

Depuis samedi dernier, Désiré Tagro est le nouveau ministre de l'Intérieur. Pourra-t-il réussir à mobiliser ce corps de métiers, qui est aussi au c?ur de la crise politico-militaire qui secoue le pays depuis septembre 2002 ?

Depuis mardi 10 avril dernier, Désiré Tagro, ministre de l'Intérieur dans le gouvernement Guillaume Soro, a officiellement pris fonction. Et ce, après les passations de charge qui se sont déroulées avec ses prédécesseurs, Bamba Cheick Daniel et Joseph Dja Blé, respectivement, ministre de l'Administration du territoire et ministre de la Sécurité sous Banny. La formation de ce nouveau gouvernement répond à la volonté du chef de l'Etat et de la rébellion d'aller à la paix après cinq années de guerre. Désiré Tagro, le nouveau promu, aura la lourde tâche de gérer les agents de la police nationale dont l'image est ternie.

Le racket
L'un des problèmes auquel le nouveau ministre de l'Intérieur devrait faire face, c'est celui du racket auquel les agents de la police nationale s'adonnent à c?ur joie. Face à ce mal endémique aura-t-il la poigne nécessaire pour sanctionner les agents indélicats ? Là reste posée la question. En tout état de cause, le premier responsable des policiers devra y songer, lui qui a pour mission d'assurer la sécurité des populations. Le racket s'il n'est pas sévèrement réprimé pourrait passer dans l'opinion comme une des prérogatives dévolue aux agents des Forces de l'ordre dans l'accomplissement de leur mission.

Le retour du port des matricules
Le port du matricule par les policiers a disparu depuis quelques années. La raison fondamentale est ignorée de tous. Et pourtant cette mesure permettait aux concitoyens de signaler un policier en tenue qui s'illustrerait de la plus mauvaise manière. Aujourd'hui avec la disparition de cette disposition, ces agents s'adonnent à des actes répréhensibles. A titre d'exemple la confiscation des pièces de véhicule de certains automobilistes sans motif réel. Autre chose à laquelle, le ministre devra veiller c'est la réglementation des policiers qui doivent faire les contrôles routiers. Afin d'éviter que n'importe qui arrête les véhicules, sans pouvoir remettre un papillon à l'automobiliste qui se serait rendu coupable d'infraction.

Le concours d'entrée à la police
Il est vrai que l'une des plaies qui mine la police nationale est le racket mais il faut aussi noter que des pratiques mafieuses ont cours lors du concours d'entrée dans cette institution. Sur la question, ce sont d'importantes sommes d'argent qu'il faut débourser pour avoir son nom sur la liste définitive des personnes admises. Le ministre Désiré Tagro devra y réfléchir pour mettre un terme à ce fléau qui gangrène ce corps de métier, afin de promouvoir l'excellence et non la médiocrité. On se souvient que l'année dernière un sergent de police qui croupit depuis lors en prison a tenté de remettre au ministre Dja Blé plus 200 millions Fcfa, pour qu'il use de son autorité pour inscrire des candidats sur la liste définitive des élèves pouvant faire à la formation policière. La police, notre police, est malade de ces genres de pratiques honteuses et le ministre devrait réagir en toute fermeté et avec promptitude. Le temps est venu de faire passer la formation des élèves policiers d'un an à deux ans comme c'était le cas auparavant, avant l'avènement de la refondation. Ce, dans un souci de mieux les former. Le ministre de l'Intérieur doit savoir que les Ivoiriens attendent qu'il procède à de telles reformes afin de moraliser cette corporation et donner à la police ivoirienne une bonne image.

GAS

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