lundi 16 avril 2007 par Notre Voie

L'Union des fédérations ouest-africaines de football (UFOA) va vivre des moments très difficiles les prochaines semaines. Et pour cause. Un groupe de dissidents de cette institution réuni en assemblée générale extraordinaire à Accra a placé à la tête de l'UFOA le Nigérian Amos Adamu, en remplacement de Jacques Anouma, le président en exercice.
Initialement prévue au Plaza hotel, la rencontre a finalement eu lieu au Golden Tulip hotel pour cause d'occupation du lieu sus-cité par un groupe de rosicrusiens qui devaient tenir les assises de leur organisation. A 10h20, la presse est autorisée à entrer dans la salle de conférence du réceptif hôtelier. A 10h30, Badara Sène du Sénégal, le maître de cérémonie, s'empare du micro. Il justifie la régularité et la légitimité de cette assemblée générale extraordinaire élective. Il charge le comité exécutif de l'Union qu'il accuse de graves dysfonctionnements (sans les nommer) et d'incapacité à organiser des compétitions. Ce qui aurait occasionné, à l'en croire, un retard considérable dans le développement du football sous-régional par rapport aux autres zones.
Le 27 février 2007, 13 fédérations se sont donc retrouvées à Lagos, à la demande du docteur Amos Adamu, pour apprécier la situation. Selon Badara Sène, elles ont décidé que se tienne une assemblée générale élective extraordinaire. Elles auraient pour cela demandé que le président en exercice, Jacques Anouma, convoque ladite assemblée le 14 avril à Accra. Puis, il regrette l'absence de celui-ci qui présidait le même jour à Abidjan une réunion du comité exécutif de l'Union. Il propose ensuite que le président de la Fédération béninoise de football, Anjorin Moucharaf, préside les travaux des assises. Ce qu'acceptent sans aucune difficulté les délégués venus du Ghana, du Nigeria, de la Mauritanie, du Mali, du Bénin, du Liberia, du Niger, de la Guinée- Conakry et du Togo. Le Togo avait le statut d'observateur. Le Nigérien Abdou Sani fait office de rapporteur.
Quelques instants plus tard, Seyi Mémène, premier vice-président de la CAF, monte au créneau. Trahi par son subconscient, il tient des propos qui font clairement penser que cette assemblée générale extraordinaire est une grossière machination du patron de la Confédération parachevée à Accra par ses hommes de main. Au nom du président Hayatou, je tiens à remercier tous les délégués ici présents... Issa Hayatou aurait bien voulu être des vôtres, mais d'autres missions l'ont attiré ailleurs. Nous sommes fier de le représenter... Ce congrès extraordinaire est une bonne chose. C'est une action légitime et légale... Je salue la responsabilité de ceux qui ont décidé de la tenue de cette A.G... Le président de la CAF vous invite à prendre vos responsabilités... Si vous échouez, nous allons vous condamner, dit-il avant de déclarer les travaux ouverts.
Il intervient une pause à 11heures. Les journalistes, les cameramen et les reporters photographes sont priés de quitter la salle afin de permettre le déroulement des assises de cette parodie d'AGE. Anjorin Moucharaf leur donne l'assurance qu'ils y reviendront une heure plus tard pour avoir connaissance des résolutions prises par les délégués.
C'est finalement à 13h15 qu'ils retournent dans la salle de conférence. Abdou Sani se fait alors fort de leur dévoiler le contenu des résolutions, trois au total. L'assemblée décide de l'annulation des arriérés de cotisation avec effet immédiat, de la fin du mandat du comité exécutif et de celui de tous les membres des commissions permanentes, et enfin de nommer Jacques Anouma et le premier vice-président de l'UFOA, Conateh, membres d'honneur de cette institution.
L'activisme du Nigérian Amos Adamu est payant car il est bombardé président de l'UFOA par les délégués à l'issue des travaux. Mais le rapporteur Abdou Sani se garde de dire comment il a été choisi.
Visiblement heureux, Seyi Mémène félicite le nouvel élu. C'est avec plaisir que la CAF félicite Amos Adamu après les travaux conséquents et réalistes... Connaissant vos compétences, nous sommes persuadés que vous ferez un bon travail... Merci au nom de la CAF et à bientôt.
Amos Adamu a, pour sa part, déclaré : Nous savons que notre mission est une mission de sauvetage... Je vous assure que vous allez avoir un changement positif rapidement... Nous n'avons rien contre personne mais plutôt contre un système qui ne nous permet pas d'avancer dans notre zone... Le football au niveau de l'UFOA sera une réalité. Nous irons vers les pays qui ne sont pas présents aujourd'hui. Après discussions, je suis convaincu qu'ils rejoindront le bateau.
Après les travaux, un journaliste béninois, qui était visiblement mécontent de ce qu'il a été filmé aux côtés d'Anjorin Moucharaf, s'en est pris à Ambroise Amessan, le cameraman de la RTI. Fou de colère, il a voulu casser son instrument de travail. L'auteur de ces lignes a volé au secours de l'agent de la RTI pour éviter que son matériel soit détruit. De fait, la presse ivoirienne dont la présence était inattendue n'était pas vraiment la bienvenue. Témoin du putsch, elle a effrayé les sbires des conspirateurs.







Roger Okou Vabé envoyé spécial à Accra

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