jeudi 26 avril 2007 par L'intelligent d'Abidjan

Alors qu`aucun mot ne le nommait dans la brève d`un confrère, un autre, dans le bois sacré peut-être, a dévoilé Zémogo Fofana, Secrétaire général adjoint du Rassemblement des Républicains chargé des Relations extérieures, comme le militant visé par l`accusation. Pour sûr, le ``fidèle parmi les fidèles`` du mentor des Républicains devrait franchir le pas, tant les choses semblent se passer autrement pour le député-Maire de Boundiali. Fofana Zémogo refuse-t-il d`assumer son destin ? C`est la question que se posent, depuis hier, nombre de militants du Rdr qui nous ont approchés après lecture de la réponse du bouillant membre de la haute direction du parti d`Alassane Dramane Ouattara.
Pour ces derniers, le ministre Zémogo, pendant qu`il est encore temps, devrait prendre ses responsabilités, pleines et entières. Certains affirment que son aura personnelle le prédestine à un destin national, quand les autres rappellent ce qui fonde la conviction des premiers. Déjà, au début des années 90, au moment du retour au multipartisme, alors jeune cadre, Fofana Zémogo faisait l`unanimité autour de son nom au sein de la jeunesse Boundialika. Généreux à souhait, il ne manquait aucun rendez-vous de la jeunesse de tout le département, faisant parler son c?ur à chaque occasion. Tournois de football, journées socioculturelles, rassemblements pour le développement de Boundiali, Zémogo en faisait son affaire. C`est ainsi que, lorsqu`il s`est agi de sélectionner un candidat du Pdci-Rda à l`élection législative, le choix des militants de base de cette contrée s`est porté sur sa personne. Ce que n`a pas apprécié le Professeur Saliou Touré, alors ministre de l`Enseignement supérieur et délégué départemental de ce parti à Boundiali. Et, au cours de la dernière rencontre pour le choix du candidat par consensus, il refuse la parole à ``ce jeune homme`` qui veut ravir la place aux vieux. C`est la goutte d`eau qui fait déborder le vase. Zémogo sort de la salle, avec lui tous les militants qui ne juraient que par son nom, laissant une salle vide au délégué départemental.
Il venait de prendre rendez-vous avec son destin, puisque quelques jours plus tard, lorsqu`il dépose ses valises au Rassemblement des Républicains, il est aussitôt désigné candidat de ce parti à ces élections. Il bat, à plate couture, le candidat du parti qu`il vient de quitter, le Front populaire ivoirien n`ayant qu`une poignée de militants dans cette circonscription électorale, à cette époque. Depuis ce temps, Fofana Zémogo reste, et demeure, le leader incontesté de Boundiali, obligeant adversaires et partisans à se mettre d`accord sur sa popularité. Militant zélé du Rdr, il ne ménage aucun effort pour porter à bout de bras ce parti au Nord. Très vite, il est coopté pour intégrer les instances dirigeantes du parti créé par feu Djéni Kobinan Georges, alors qu`il n`avait que quelques mois de militantisme. Reconnu pour sa modération, Fofana Zémogo est resté en dehors de toutes les turbulences qui ont secoué son parti pendant ``les années Bédié``.
Coopté par ce dernier pour faire partie d`un de ses gouvernements, Fofana Zémogo, alors qu`il a la compétence nécessaire, décline l`offre, et laisse seul Adama Coulibaly, dit ``Adama Champion``, affronter le courroux des militants, du Secrétaire général Djéni Kobinan et du mentor Alassane Dramane Ouattara. Il ne participera pas à ``la marche pour la libération des responsables du Rdr`` incarcérés à la Maison d`arrêt et de correction d`Abidjan au début de l`année 1999, suite à ``une marche pacifique`` qui s`est, très vite, transformée en une escalade de violence. Dès lors, il est ménagé par les régimes successifs. Pressenti en 2000 pour une candidature de substitution, au cas où le président du Rdr, taxé d`étranger, ``visé mais pas concerné`` par le ``et`` introduit dans la Constitution venait à être recalé, comme cela l`a été en fin de compte, par la junte au pouvoir, Fofana Zémogo n`a pas jugé utile de prendre, cette fois-là, son destin en main. Nommé ministre suite à l`accord de Linas-Marcoussis en Mars 2003, Fofana Zémogo était pressenti pour occuper la primature après le vote de la Résolution 1633 du Conseil de Sécurité des Nations Unies en Octobre 2005. C`est ici que l`homme ``se désolidarise`` de son destin, définitivement, peut-être. Il argue que, militant fidèle, il ne peut que suivre le mot d`ordre de son parti. Aujourd`hui encore, là où ``des rumeurs`` font de lui le président d`un parti en gestation, voici l`homme qui crie au loup. Pourrait-il, enfin, croire en son destin, et prendre ses responsabilités ?
Laurent Nahounou
laurentnah@yahoo.fr

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