mercredi 13 juin 2007 par Le Nouveau Réveil

Je voudrais, avant de commencer, exprimer ma reconnaissance au frère, le Président Gbagbo et aux membres du Cadre permanent de concertation, à la nation ivoirienne pour m'avoir donné l'occasion d'apporter ma contribution au processus de paix qui est en cours actuellement. J'ai déjà eu l'occasion de dire au Président Gbagbo toute mon admiration pour son courage et sa détermination à faire aboutir ce processus. J'ai déjà aussi salué le PM Soro qui a montré un grand esprit d'ouverture et aussi une disponibilité pour l'aboutissement heureux de ce processus. Le Président Bédié et le PM Alassane Ouattara ont été très spontanés dans leur disponibilité aussi. Et je tiens aujourd'hui solennellement à les remercier. J'ai été très heureux de constater au cours de nos entretiens qu'effectivement il nous fallait, et nous l'avons fait, féliciter le gouvernement. Qui s'est organisé magnifiquement pour faire bouger les choses efficacement, au regard de nos attentes qui, bien sûr, sont nombreuses et légitimes. Nous avons, comme vous, noté qu'il n'y a pas que des avancées qui sont plus importantes. Il y a aussi des retards tout simplement parce que le gouvernement, bien que nommé le 7 avril, devait s'organiser à la fois pour s'installer, pour définir ses attributions et parfois même pour prendre le pouls des réalités avant d'être opérationnel sur le terrain. Cela nous donne à peu près un mois et demi à 2 mois de retard. Mais nous avons donné des instructions au gouvernement et aux partis. Nous avons invité les uns et les autres à agir avec une plus grande célérité par rapport aux actions à venir afin que nous puissions rattraper ce temps perdu. Je ne doute pas que les dispositions qui vont être prises, les propositions que nous avons faites aujourd'hui vont aider l'action gouvernementale afin qu'elle puisse servir, dans les délais, nos attentes. Peut-on avoir une date, sinon une fourchette de temps dans laquelle on peut situer les élections qui seront l'aboutissement de ce processus de paix ?
Je dois vous dire que tout le monde a besoin d'élection en Côte d'Ivoire, surtout les élections présidentielles. A la fois pour rassurer la population ivoirienne, la sous région mais aussi les partenaires au développement qui attendent de venir au secours de ce pays et participer à son redressement économique.
Je dois vous dire qu'un chronogramme a été arrêté. C'est ce chronogramme que nous sommes en train de suivre aujourd'hui qui nous donnait des délais jusqu'au mois de décembre 2007. Comme je l'ai dit, nous avons 1 mois et demi à 2 mois de retard constaté dans nos activités. Il n'y a pas de doute qu'avec les efforts des uns et des autres, nous allons essayer de combler cela. S'il nous paraît donc probable qu'au plus tard dans les toutes premières semaines de 2008 ces élections se tiennent. Je pense qu'on peut mettre une limite pour ce 1er trimestre 2008 mais nous allons faire tous les efforts pour qu'au mois de décembre 2007 selon le chronogramme de base nous ayons mobilisé toutes nos énergies pour apurer le maximum des tâches. Votre venue ici en Côte d'Ivoire est en elle-même un évènement. Est-ce que cela scelle définitivement la réconciliation entre vos deux pays qui ont traversé des moments assez difficiles ces derniers temps ?
Je pense que dans l'histoire, tous les peuples du monde, les Etats avec leurs voisins ont eu des relations pas toujours faciles. Des moments d'incompréhension, des difficultés. Je pense que la Côte d'Ivoire et le Burkina ne peuvent pas se séparer. Même au plus fort de ces incompréhensions, je dois dire que nous continuions de maintenir des contacts, nous avons toujours échangé sur les voies et moyens de sortir de cette crise. C'est vous dire que ce que nous sommes en train de faire aujourd'hui, qui nous donne un environnement apaisé nous amène à penser que nous ne sommes pas très loin de cet objectif. Nous avons compris que l'intérêt de nos deux pays, c'est d'agir ensemble, de conjuguer nos efforts pour sortir de cette crise. Qui, je l'ai dit, nous a tous affectés.
La question des DG intérimaires de la RTI et de Fraternité Matin a-t-elle été réglée ou est-ce qu'ils vont rester à leur poste et travailler à ouvrir ces médias à l'opposition ?
Effectivement, comme la question des médias d'Etat semblait être une préoccupation pour l'ensemble des forces politiques, cette question a été abordée. Mais nous avons essayé d'indiquer qu'il fallait que le CNCA fasse d'avantage d'effort pour communiquer avec les partis politiques. Afin que les temps d'antenne soient mieux connus et mieux appréciés. Toutefois, nous avons aussi insisté sur la nécessité d'aller vers la mise en place des conseils d'administration afin que ces médias connaissent une vie qui soit régulière du point de vue des textes règlementaires en vigueur. Sur cette question, des dispositions seront prises pour améliorer à la fois la connaissance de ce qui se fait par les acteurs politiques et améliorer aussi les aspects institutionnels pour réconcilier ces structures avec la normalité. Les réserves à l'encontre du CPC, notamment par le Président Bédié, ont-elles été aplanies ? Comprend-on mieux aujourd'hui le rôle du CPC ?
Je pense que moi-même j'avais émis des réserves parce que je ne l'avais pas vu fonctionner. Tant qu'on ne s'était pas rencontré, on avait des appréhensions, l'intérêt que cela pourrait apporter au processus. Mais après cette réunion, je suis convaincu, le Président Bédié avec moi que c'est une structure, une instance qui avant tout est une autorité morale et de veille, qui peut, comme l'indique l'accord de Ouaga, apporter un plus à la cohésion nationale. C'est d'ailleurs pourquoi nous avons fait des propositions au Premier ministre pour qu'il nous dégage un cadre règlementaire pour fixer les modalités de travail du CPC, notamment la périodicité des réunions, le fonctionnement, les prises de décision. Et puis, l'expérience de ceux qui animent ce cadre, au regard de leur parcours politique, de leur engagement pour la Côte d'Ivoire, mais surtout pour leur ambition future pour ce pays. Je crois que c'est une institution qui a sa place et qui peut contribuer à appuyer le processus en cours.
Propos recueillis par
Akwaba Saint Clair

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