lundi 9 juillet 2007 par Nord-Sud

Cacao, pétrole, énergie, banquesLa mission du Fonds monétaire international (Fmi) et de la Banque mondiale qui a séjourné à Abidjan dans la première quinzaine du mois de mai n'a occulté aucun dossier.

Entre Abidjan et ses principaux bailleurs de fonds, c'est plutôt la politique des petits pas. La dernière mission conjointe du Fonds monétaire international (Fmi) et de la Banque mondiale n'a pas dérogé à la règle. Certes, une réelle volonté d'avancer a prévalu tout au long de la revue des dossiers. Mais, aucune déclaration dérangeante à la fin des travaux. Ni aussi de recommandation sèche pour les autorités ivoiriennes, notamment sur les mesures sectorielles, comme c'est le cas depuis plusieurs années. Il est vrai que le gouvernement ivoirien a donné des gages. Au plan global, il s'est engagé à assurer la sécurité, promouvoir la réconciliation nationale, réunifier le pays, relancer l'économie et réduire la pauvreté . Selon une source proche des discussions, Abidjan a accepté de s'engager un peu plus sur la voie de la transparence dans la gestion des finances publiques. Des informations précises seront ainsi transmises régulièrement aux bailleurs de fonds sur les grands dossiers. En ce qui concerne les mesures structurelles demandées par la Banque mondiale, les deux parties se sont accordées sur la mise en place d'un reporting régulier standardisé qui sera un processus permanent de transfert d'informations à la banque.





Promesses de transparence





Au niveau du secteur de l'énergie, la Côte d'Ivoire a rassuré les experts de la Banque mondiale sur son acceptation de l'initiative Itie (Transparence dans les industries extractives). Elle s'est engagée à boucler effectivement pour le mois de juin les audits en cours. Ces audits ont été demandés par le gouvernement Banny et financés par la Banque mondiale. Mais, les cabinets internationaux retenus pour les mener ont rencontré quelques difficultés dans l'accès à des informations jugées stratégiques par nombre d'observateurs. Sans préjuger de leur issue, il convient de noter que le nouveau gouvernement de transition s'est engagé à transmettre régulièrement au Fmi et à la banque les six tableaux mensuels retraçant les flux physiques, financiers et fiscaux du secteur. Un rapport trimestriel validé par le Comité pétrole sera transmis au Conseil des ministres.

Pour le cacao, autre secteur à la gestion opaque, un calendrier a été prévu pour la transmission d'informations aux partenaires que sont l'Union européenne, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (Bad). Chaque trimestre, ces bailleurs de fonds doivent recevoir un rapport sur le recouvrement et l'emploi des redevances parafiscales et les soldes des comptes bancaires pour les comptes Fdpcc-investissement et Frc-investissement. Le même rendez-vous est pris pour les états d'exécution budgétaires de fonctionnement de l'Autorité de régulation et de contrôle (Arcc), du Fonds de développement et de promotion des activités des producteurs de café et de cacao (Fdpcc), de la Bourse du café et du cacao (Bcc) et du Fonds de régulation et de contrôle (Frc). De même, Abidjan a promis donner les chiffres relatifs aux redevances parafiscales (fonctionnement, sacherie, investissements) et les comptes bancaires des structures, sur la période 2000-2005. Un grand chantier en perspective ! Car, toutes les tentatives précédentes se sont révélées vaines. Qu'elles soient internes (Inspection générale d'Etat) ou externes (sur financement de la Commission de l'Union européenne). Les portes et livres de comptes sont restés clos aux différents enquêteurs qui ont dû boucler leurs rapports avec des estimations.

Les promesses du gouvernement trouvent leur explication dans la nécessité d'obtenir un réengagement des bailleurs de fonds pour faire face aux dépenses nécessaires à la fin de la crise (programme Ddr notamment) et à la reconstruction. Il aura ainsi besoin de ressources estimées à 2% du Pib pour apurer les arriérés et normaliser ses relations avec la Banque mondiale et la Bad. Les arriérés vis-à-vis de la banque devraient atteindre 480 millions de dollars (environ 231 milliards de Fcfa) à fin juin. L'institution a accepté de pré financer en partie l'apurement par un don de 120 millions de dollars (57,770 milliards de Fcfa). Un geste de bonne volonté posé pendant les assemblées de printemps. Et le conseil d'administration de la banque devrait plancher sur le Projet d'assistance post-crise (Papc) d'ici la fin du mois en cours. Il faudra aussi boucler un programme d'assistance d'urgence post-conflit (Aupc) avec le Fmi.









Kesy B. Jacob

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