mardi 17 juillet 2007 par Le Nouveau Réveil

Monsieur le Premier Ministre,
Cher Grand Frère Soro,
Sur les ruines de l'espoir né à la suite de l'accord du 04 mars 2007 à Ouagadougou, entre les protagonistes de la crise ivoirienne, et suite à l'attentat non encore élucidé contre le Fokker Présidentiel qui transportait la délégation gouvernementale à Bouaké, l'incertitude renaît encore en nous face à l'avenir de notre pays, déstructuré et désorganisé à tous les niveaux, et sur la capacité réelle des acteurs de la crise à s'inscrire sérieusement dans une dynamique de paix, au détriment des querelles de leaderships et des intérêts égoïstes. Force est de constater que s'échafaudent laborieusement des man?uvres dangereuses, injustifiées par des personnes tapies dans l'ombre, éprises certainement de frustrations, de haine, et de violences, qui ne s'y reconnaissent pas, à la lumière des faits dans cet accord, ni dans le fond, ni dans la forme de même que sur le ton. Dès lors, ne faudrait-il pas rechercher les causes et les raisons profondes de ces agissements funestes, qui ne profiteront jamais, ni aux auteurs, ni aux acteurs encore moins à la Côte-d'Ivoire, sinon qu'à moyen terme. Je dis simplement oui. Et je me souscris entièrement à cette idée sans aucune réflexion préalable. D'ailleurs, je pense que vous êtes la personne la mieux indiquée pour mener cette démarche. En votre qualité d'ancien chef Rebelle, pardon d'ancien chef des frustrés (je veux parler des anciens militaires déserteurs ou frustrés qui sont à l'origine de la rébellion), saviez-vous jusqu'où, l'accumulation de la frustration peut mener et les conséquences qui peuvent en découler. C'est pourquoi, ne pouvant plus me confiner dans une attitude de spectateur face à la violence qui a attient un point culminant et face à la déconstruction progressive des biens de notre pays, mon devoir et droit de citoyen m'invitent à m'adresser à vous, en vous suppliant de tout c?ur de prendre contact avec les militaires déserteurs à l'intérieur comme à l'extérieur du pays. Tout en commençant par celui qu'on accuse à tort ou à raison d'être votre ennemi numéro un : Le Sergent Chef Ibrahim Coulibaly dit IB. A mon avis, c'est la seule alternative pour vous, de pourvoir régler définitivement la crise Ivoirienne et non de penser pouvoir la gérer éternellement. Ce qui est une chimère. Difficile de satisfaire à une telle requête, me direz-vous ? Au vu de vos relations exécrables. Tout en oubliant que vous êtes des frères et que des loups ne peuvent pas se manger entre eux. Quoique l'on dise, Ibrahim Coulibaly et vous, Monsieur Soro Guillaume, êtes des frères. Généalogiquement parlant : Soro=Coulibaly=Soro.
En scellant une paix de braves entre vous, jeunes du nord, nul doute que vous vaincrez toutes sortes d'adversités. Aujourd'hui, vous êtes l'incarnation, l'espoir d'un grand ensemble géographique de la Côte-d'Ivoire, reconnu comme des hommes vertueux, rassembleurs, honnêtes et travailleurs. Monsieur le Premier Ministre, que faites-vous de cette qualité qui vous a porté à la tête de la rébellion ? Intelligent, charismatique et poli. Son Excellence Maître Abdoulaye WADE, Président de la République du Sénégal, n'a-t-il pas dit au lendemain de votre " prise d'armes " contre le pouvoir d'Abidjan, qu'il était impressionné par votre discipline, votre grande capacité à écouter, respecter ?
Monsieur le Premier Ministre, Cher grand Frère, sachez qu'un avenir meilleur vous attend. Mais il dépendra de votre aptitude à savoir pardonner, rassembler, créer une synergie entre vous et vos frères et s?urs du Nord. Vous le saviez sans doute mieux que quiconque, que lorsque l'on se fait trancher le doigt par son propre couteau, l'alternative qui nous reste, est de nettoyer le sang qui s'y colle, tout en le remettant plié dans sa poche. Je pense à mon humble avis, que c'est seulement à ce prix, que l'avenir radieux qui s'est ouvert à vous, vous l'atteindrez. Et j'insiste pour dire qu'il n'y a en cela aucune prétention de voyance! Rien que la logique face à l'objectivité de la situation.
Monsieur le Premier Ministre, qui pouvait imaginer une tentative de destruction d'un avion dans notre pays ? Personne ! À part les auteurs dudit attentat. Alors rétrospection et vigilance. Le pire peut survenir à tout moment, si vous feignez d'ignorer les vertus fondatrices du contrat social : le sens du dialogue, du compromis et du partage auquel je vous invite. Je compatis à la douleur des familles de nos valeureux compatriotes morts sur le champ de la paix et j'associe religieusement mes prières à celles du peuple ivoirien pour le repos de leurs âmes, et que Dieu les accueille parmi ses esclaves vertueux. Et face à la monstruosité criminelle des ennemis de la paix, je ne peux que compatir à votre douleur et à la souffrance que génère la perte d'un compagnon, et vous encourager à aller jusqu'au bout de vos convictions. Je m'insurge et condamne fermement cette lâche, ignoble tentative d'assassinat contre votre personne et vos compagnons de lutte, au moment où notre pays veut se relever après tant d'années de guerre et acquérir sa juste place au sein des nations, désire avant tout se reconstruire, voilà que les esprits des ténèbres, machiavéliques s'activent à le rédetruire et à remettre totalement en cause cette dynamique de paix. C'est pourquoi, aujourd'hui, demain et plus tard, les instigateurs et les exécutants de cet attentat seront considérés comme de véritables assassins, assoiffés de sang humain et qui cherchent toujours à déranger l'ordre harmonieux des choses pour mieux assouvir leurs sadiques desseins. Assassins qui savent pertinemment que de tels actes ne peuvent qu'entrainer des malheurs : un encouragement de fait des actes terroristes et leurs horreurs. Nous espérons que ces assassins et leurs instigateurs seront identifiés, démasqués à la suite d'une rapide, sérieuse enquête. Sans entrave, nous exigeons que les commanditaires de ces actes soient soumis à une véritable justice et punis d'une manière exemplaire. Un vrai procès de Nuremberg, afin que de tels actes ignobles et barbares, ne soient plus envisageables chez nous. Monsieur le Premier Ministre, Cher grand Frère, d'ici la tenue de ce procès, toutes les hypothèses sont permises, mais une chose est sûre : la bataille des clans et des leaderships se poursuivra. Sournoisement et dangereusement. Chercher une entente parfaite entre les frères ivoiriens tel doit être désormais votre premier défi. A défaut, nous serons la risée de nos détracteurs. Car, ils sont nombreux autour de nous. Veuillez agréer, Monsieur le Premier Ministre, Cher grand Frère, mes sentiments de profonde inquiétude face à l'avenir de notre beau pays. Unis, nous triompherons. Et je vous assure que la jeunesse ivoirienne vous soutiendra dans cette noble et difficile mission.
Une voix ivoirienne à l'extérieur
Ouattara BILLON, Dakar (Sénégal)

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