Au sein de la section départementale du RDR de Divo une crise sévit depuis un certain temps entre les différentes structures de ce parti. Cette situation a abouti à la naissance de deux clans. D'un côté, les commissaires politiques, la présidente départementale du RFR et le président communal du RJR ; de l'autre, le secrétaire départemental, le délégué régional du RJR. Conséquences de cet état de fait, ces différentes structures connaissent des difficultés dans leur fonctionnement à Divo. C'est ainsi que pour mobiliser les militants, des organisateurs de manifestation diffusent de fausses informations. Ce fut le cas d'une réunion de sections au Dialogue. Au cours de laquelle, l'on a annoncé que des sacs de riz devraient être distribués. Les militants venus qui, avec des brouettes, qui avec des récipients sont retournés bredouilles et déçus. Le jour de l'investiture de la présidente départementale du RFR, la même situation a été vécue. Ce jour-là, en effet, puisqu'on leur avait annoncé l'arrivée de Mme Dominique Ouattara et de l'artiste Mathy Dollar, les militantes étaient venues en grand nombre. Elles ont dû rentrer à la maison, déçues. Pour fustiger cette escroquerie politique, un collectif des militants du RDR du quartier Libanais a adressé une lettre de protestation le 28 mai 2007 au Secrétaire départemental du RDR, Amadou Diallo. Dans cette correspondance, le collectif traite certains militants d'opportunistes, sans dignité aucune, d'individus égarés par l'ignorance. M. Kouakou Kouassi Benjamin, président communal du RFR, considère que cette lettre de protestation anonyme est un tract. Et qu'il a pour instigateur son vice- président, Doumbia Moussa. Pour lui, le RJR est divisé depuis l'époque de Lacina Koné, qui, aujourd'hui nommé délégué régional du RJR, est fâché. Mieux il a créé Génération, Ado?. Il dit ne pas être contre la nomination de ce dernier qui était membre de son bureau. A chaque fois qu'on approche des élections, des responsables du parti commencent à nous diviser?, affirme le président communal du RDR, très amer. Pour lui, le combat c'est l'élection d'Alassane Dramane Ouattara. Ouattara Yaya, commissaire politique RDR de Divo sous-préfecture, affirme qu'il existe bel et bien des clans au sein de son parti. Et que cela date de l'an 2000 au moment du choix des candidats aux législatives et aux municipales. Cette crise est la principale cause de la débâcle des candidats RDR?, dit-t-il. Et d'ajouter : C'est cette même lutte que mènent MM. Koly Kanté, conseiller politique d'Ado et Amadou Diallo, secrétaire départemental du RDR de Divo qui veulent écarter tous ceux qui ne les ont pas suivis en 2000?. Au nombre desquels, lui-même. Il soutient que Amadou Diallo et Koly Kanté sont à l'origine de la création des clans à Divo. Un clan Kouassi Yao, commissaire politique Divo commune et un autre Amadou Diallo, tous deux candidats au poste de secrétaire départemental. Pour Ouattara Yaya, cette crise est due au fait que Amadou Diallo, le secrétaire départemental élu, veut s'accaparer tous les pouvoirs. Oubliant l'existence des commissaires politiques. Il veut faire le travail de ceux-ci à leur place pour être populaire et être choisi comme candidat. Il s'est même permis de convier les secrétaires généraux de section qui dépendent des commissaires politiques, à une réunion sans nous?, affirme M. Ouattara Yaya. Quant à M. Kouassi Yao, commissaire politique RDR commune de Divo, responsable d'un clan, il indique que tout allait bien avant les élections départementales de 2007. C'est à partir de là que l'existence des clans a commencé à être une réalité. Il soutient que bien qu'il fût candidat malheureux aux élections, il a accepté sa défaite et même félicité Amadou Diallo, élu du reste avec un score très serré de 26 à 24.
Ce que je condamne, c'est la méthode du départemental de gérer les militants. Nous les commissaires politiques, ses premiers collaborateurs, ne sommes pas associés, au profit d'un cabinet qu'il a mis en place?, soutient M. Kouassi Yao. Pour preuve, il affirme que le secrétaire départemental Amadou Diallo a établi un programme de tournée sans les commissaires politiques. Ce sont Amadou Diallo et son groupe qui créent des problèmes au RDR à Divo et non nous?, conclut-il. Mme Kouassi Korétoum, président, départemental du RFR, soutient qu'il n'y a jamais eu de clan jusqu'à sa nomination. Elle dirige le RFR communal de Divo depuis 1999. C'est avant son investiture le 26 mai 2007 que Amadou Diallo lui a demandé de désigner une militante qui devrait la remplacer au poste de présidente communale du RFR. Mais aussitôt après mon investiture, déplore-t-elle, j'apprends que Diallo et Koly Kanté ont décidé que des élections se fassent pour désigner mon successeur .La supervision a été confiée à Dadié Benjamin, inspecteur du parti. A trois jours des élections, Amadou Diallo informe que la présidente nationale du RFR demande de surseoir aux-dites élections, sous prétexte, a-t-il dit, qu'elle a été interpellée par trois militantes de Divo, Kady Kamissoko, Fanta Coulibaly et Madègbè Sylla pour lui dire qu'elle est en train de créer des sections fictives pour que sa candidate, Chérif Mariam, soit élue?, a-t-elle déclaré. Faux?, a-t-elle poursuivi et d'indiquer: Finalement, le secrétaire départemental a informé les femmes que la présidente nationale a décidé que Mme Madègbè Sylla, la vice-présidente du bureau sortant, assure l'intérim. C'est le premier problème qui mine le RFR. Le deuxième c'est une affaire de sous entre le RFR et le RDR?. Pour elle, la secrétaire à l'organisation Kady Mariam Kamissoko et Chérif secrétaire administrative du bureau communal entretiennent des relations amoureuses avec Laciné Koné, le délégué régional du RJR. Mme Chérif Mariam, secrétaire du bureau communal, quant à elle, accuse Amadou Diallo, secrétaire départemental et Laciné Koné, délégué régional de vouloir tuer le RDR à Divo.
Ils roulent pour le FPI, dit-elle. Et de prévenir: Bientôt je ferai des révélations dans ce sens.? Déjà, elle accuse Amadou d'avoir reçu du FPI 500 mille francs pour battre sa campagne aux élections départementales. Il n'en fallait pas plus pour qu'elle demande au président du parti, Alassane Ouattara, de faire le ménage autour de lui. Car, dit-elle, il a des conseillers politiques qui ne sont pas RDR. Le délégué régional du RFR, Lacina Koné, indique qu'il existait des problèmes avant sa nomination au RJR à Divo. Le problème de clan n'est qu'un prétexte, argure-t-il. Le 23 juillet, il a été nommé par le bureau exécutif national du RJR, délégué régional. Une manière, poursuit-il, de confondre ses détracteurs. Comme ils n'y arrivent pas, ils l'ont opposé au président communal du RJR. Des velléités de clan existent au RDR à Divo. Moi, le jour où je ne pourrai plus rendre service au RDR je démissionnerai. Pour Amadou Diallo, il n' y a pas le feu à la maison. C'est un sentiment de dépit amoureux?. En sa qualité de secrétaire départemental, il n'a de problème avec personne. Seulement il demande : Que chaque structure respecte sa feuille de route, selon les textes du parti?. Le mal du RDR, à Divo affirme-t-il, c'est l'hypocrisie des militants et le nombre important d'analphabètes engagés qui se laissent manipuler par des suiveurs. Pour lui, ceux qui disent que les élections de 2000 ont divisé le RDR sont des malhonnêtes. Il affirme ne pas se reconnaître dans un clan et qu'il ne se réclame d'aucun clan. Il déclare ne travailler qu'avec tous les animateurs du parti. Même s'il ne comprend pas l'attitude de certains commissaires qui créent un cabinet, convoquent de surcroît une réunion pour présenter les membres dudit cabinet, sans son accord préalable. Le secrétaire départemental ne voudrait pas qu'il y est interférence entre ce cabinet et le conseil départemental qu'il préside. Et s'inscrit en faux contre toutes les allégations portées contre lui.
Soumaïla Bakayoko
correspondant régional