samedi 18 août 2007 par Le Nouveau Réveil

Depuis environ trois (03) mois, les prix des produits de première nécessité (vivriers, riz, viande) connaissent une augmentation fulgurante. Et ce, au grand dam des consommateurs qui se sentent, complètement abandonnés par l`Etat. La Côte d`Ivoire est-elle vraiment gouvernée ? Sommes-nous tenté de nous demander. Tant la désolation est grande au sein de la population dont se réclament ses gouvernants. Qui, à chacune de leur sortie ne manquent pas de déclarer leur amour fou (?!) Pour le peuple qu`ils se plaisent pourtant à abandonner dans une situation de paupérisation sans précédent. En effet, la scène qui a lieu dans les marchés et boutiques à Abobo, à Yopougon, à Cocody, à Marcory à Adjamé etc. traduit, sans crainte de se tromper, "la démission du gouvernement ivoirien" devant la grosse crise des prix des denrées alimentaires et autres produits de grande consommation. De fait, la situation à laquelle tous assistent dans les espaces précités présentent plusieurs raisons. De la démission de l`Etat
Le gouvernement ivoirien, dans cette crise des prix des produits de première nécessité "fuit ses responsabilités" comme le soutient Doukoua Godé, président de la Fédération des associations des consommateurs de Côte d`Ivoire (FAC-CI). De son avis "la loi 91-1999 fixe les prix des produits sur le marché ivoirien régi par le libre jeu de la concurrence. Cette loi dit en son article 2, que lorsque le pays est en difficulté, les prix peuvent être bloqués par un décret du chef de l`Etat ou du gouvernement ivoirien". Et Godé de poursuivre pour dire : "Nous avons écrit au ministère du Commerce pour qu`une enquête soit menée afin d`amener le Président de la République à prendre un décret pour le blocage des prix et amener les contrôleurs de prix à suivre de près les produits de première nécessité surtout. Malheureusement, cette procédure n`a pas été respectée. Nous sommes intervenu sur les radios, dans les journaux, jusqu`à ce jour, pas de réponse et pourtant nous avons écrit au chef de l`Etat. Pour l`informer de la situation des prix sur le marché". Doukoua ajoutera : "Nous sommes désolé parce que l`une des missions premières de l`Etat, c`est d`assurer aux populations un bien-être économique et social. Mais, nous constatons un certain mépris de la part de l`Etat pour les consommateurs. C`est désolant, nous sommes inquiet. Nous avons l`impression que les gens nous ignorent. Ceux qui sont chargés de nous protéger nous maintiennent dans cette paupérisation." Selon Ouattara Lamine, président du Conseil fédéral des commerçants, le premier facteur de cette majoration des prix, c`est l`absence de structure de régulation. Il dit ne pas comprendre que "depuis trois (03) mois, le ministère du Commerce ne travaille pas." Par ailleurs, il estime que "l`Etat doit faire face aux charges qui sont les siennes. Le politique dont l`objectif est de sauver son régime ne peut être réceptif. C`est une lecture sérieuse et réaliste de la situation. Aujourd`hui grâce à Dieu, le chef de l`Etat et le Premier ministre ont déclaré la fin de la guerre, il faut aller à l`organisation. Quand il y a la hausse des prix, qui doit protéger le commerçant ? Qui doit protéger le consommateur ? C`est bien l`Etat, mais on ne voit pas l`Etat dans son rôle de régulateur, d`arbitre" Catégorique, le président de la Fédération des syndicats des commerçants et opérateurs économiques de Côte d`Ivoire (FESYCOCI), Julien Mabi déclare que "l`Etat de Côte d`Ivoire a démissionné. Il y a certes la guerre, mais l`Etat ne fonctionne pas. Un pays, ce n`est pas seulement la politique, c`est aussi l`économie. Il y a problème et l`Etat ne réagit pas". Hormis la fuite en avant du gouvernement, d`autres facteurs expliquent cette augmentation fâcheuse des prix. Le racket, la facture
normalisée
Les tracasseries routières sont de l`avis de Ouattara Lamine et Julien Mabi, des motifs majeurs qui expliquent fort bien cette hausse. Pour le premier, la guerre est finie, rien n`explique donc le comportement des forces de défense et de sécurité (FDS) sur les routes. "La femme qui est allée dans la forêt prendre des vivriers pour venir les vendre à Abidjan est obligée de majorer ses prix du fait des tracasseries douanières et autres. Nous pensons que les FDS doivent respecter la tenue qu`elles portent. Il importe donc aujourd`hui de régler le problème à la base. Mais surtout, il faut faire comprendre aux FDS qu`elles doivent garder leur sens républicain. Parce que leur attitude fait perdre beaucoup à l`économie ivoirienne". Julien Mabi renchérit en indiquant que "le racket n`arrange guerre la Côte d`Ivoire, au contraire, c`est une honte pour le pays". Il faut ajouter à ce facteur, ceux du coût des transports, du carburant, de la moindre fréquentation des zones de grande production de vivriers du fait du même racket. Pour les produits importés, il "incrimine" les frais d`achat et de transport et au niveau local, les intrants devenus chers. Ouattara Lamine n`écarte par l`application de la facture normalisée qui est à l`origine de la hausse des prix dans les magasins. Pour lui "les commerçants sont des vaches à lait pour l`Etat. Après la signature du protocole d`accord en 2005, entre les commerçants et les Impôts, des réunions informelles ont eu lieuMais aucun mécanisme ne s`offre pour accompagner l`application de la facture normalisée. Il faut trouver un comité de suivi, c`est notre cri du c?ur. Il faut une concertation entre le ministère du Commerce, les Impôts, les Douanes, les FDS, pour essayer de sauver cette situation. Sinon le mal va perdurer" Des propos qui traduisent le péril économique qui s`annonce et dont parle Jules Anéhoua.

Parfait Tadjau

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