Une rencontre a eu lieu, la semaine dernière entre le maire et les occupants du grand marché incendié. M. le maire de la commune de Yamoussoukro, il y a environ 9 mois qu'une partie du marché dont vous êtes le premier gestionnaire a brûlé, causant beaucoup de dégâts, laissant ruines et désolation, fragilisant ainsi des foyers. Votre propre personne n'a pas échappé à la colère des commerçants. C'est pourquoi, en cette période de réconciliation dans notre cher pays, la Côte d'Ivoire, je vous présente les excuses des commerçants pour tous les désagréments que cela a pu vous causer?. Ces propos liminaires du président des commerçants de Yamoussou-kro, M. Ismaël, résument les objectifs du grand rassemblement organisé mercredi dernier par ceux-là mêmes qui, il y a quelques mois, étaient à couteaux tirés avec le maire de la commune, M. Gnrangbé Jean. Ce, au lendemain de l'incendie qui a dévasté dans la nuit du 24 au 25 décembre 2006, la quasi totalité du marché central.
En effet, venus de tous les marchés de la ville, commerçants et commerçantes de Yamoussoukro se sont regroupés au rond-point du château, au quartier Habitat, au terme d'un défilé. C'est en ces lieux que les commerçants ont décidé d'accueillir leur maire pour fumer, avec lui, le calumet de la paix. Emboîtant ainsi le pas au Président de la République et au Premier ministre qui ont eu le mérite de redonner espoir aux Ivoiriens, à travers la Flamme de la paix organisée à Bouaké le 30 juillet dernier. En organisant cette journée dite de la paix et de la réconciliation, les commerçants de Yamoussoukro entendaient tourner définitivement la page, afin que de façon concertée, les deux parties envisagent dans les plus brefs délais, ce qui peut être fait pour permettre une reprise totale des activités sur le site de l'ancien marché parti en fumée. En attendant qu'une solution définitive soit trouvée à cet épineux problème qui dure depuis 9 mois. Une situation qui n'arrange guère les deux parties. Le président Ismaël a, par ailleurs, expliqué au maire qu'ils n'ont aucunement la prétention de réclamer les 13 millions FCFA qui leur ont été offerts à l'occasion de ce sinistre, par le PDCI, le RDR et le Premier ministre. Mais les commerçants, a-t-il dit, attendent une augmentation de cette somme afin de servir de fonds de garantie. Au nom de la corporation, il a en outre demandé au maire de les aider à aménager l'espace qu'il leur a été octroyé et qui est situé derrière la sous-préfecture. Le président Ismaël a enfin souhaité la couverture du hangar du grand marché afin que les commerçants puissent exercer en ces lieux.
Quant à l'abattoir qui vient d'être rénové par la mairie et qui va être livré aux bouchers, le président des commerçants a souhaité que l'eau, l'électricité et la sécurité y soient prises en charge.
Pour sa part, le maire a salué cette initiative qui cadre parfaitement avec l'esprit de réconciliation qui a cours dans notre pays. Il a en outre félicité les femmes qui se battent au quotidien contre la pauvreté, en initiant des activités génératrices de revenus. Le maire Gnrangbé en a profité pour annoncer aux femmes le fonds de garantie de 5 millions FCFa qu'il a constitué auprès d'une structure financière de la ville pour les aider. Je vais augmenter progressivement ce fonds jusqu'à ce qu'il atteigne un jour 100 millions FCFA?, a-t-il indiqué, avant de donner rendez-vous aux commerçants dans les jours à venir pour arrêter une stratégie commune concernant le grand marché. Une occasion que le nouveau Préfet, M. Nassa Dakouri, a saisie pour se présenter à ses administrés.
N'Dri Célestin
Correspondant régional