mardi 21 août 2007 par Notre Voie

Programmée pour le 18 août, puis reportée à une date qui reste à déterminer, la rentrée politique du FPI est remise au goût du jour. Samedi dernier, les cardes et militants du parti au pouvoir, ressortissants des six fédérations FPI de la Région de la Vallée du Bandama, se sont retrouvés à Bouaké pour réfléchir à son organisation. D'importantes décisions ont été prises. Fini la clandestinité infligée au Front populaire ivoirien à Bouaké du fait de la guerre. Désormais, responsables, cadres et militants du parti au pouvoir, ressortissants de la Région de la Vallée du Bandama, devront cesser de tenir leurs rencontres politiques à Abidjan et ailleurs en ex-zone gouvernementale. Ils l'ont fait ces cinq dernières années, au temps de la crise armée qui les a éloignés de leurs terres natales, du 19 septembre 2002 à la Flamme de la paix? du 30 juillet 2007 au Stade municipal de Bouaké. Et, pour marquer ce grand retour, ces responsables, cadres et militants locaux du parti d'Affi N'Guessan ont décidé de s'emparer de l'organisation de la rentrée politique de leur parti programmée pour le 18 août, mais reportée à une date ultérieure.
Pour ce faire, un appel a été lancé à Mme Marie-Odette Lorougnon, Secrétaire générale adjointe du FPI chargée des Fédérations du Grand Centre, pour convoquer lesdits responsables, cadres et militants afin de leur confier des tâches précises dans l'organisation de cette rentrée politique. C'est à la suite de leurs travaux doublés d'une campagne de mobilisation tous azimuts sur une période très brève que la nouvelle date de la rentrée politique sera fixée. Dans les prochains jours, les six fédérations FPI de la Vallée du Bandama (Bouaké Ouest, Bouaké Est, Botro, Béoumi, Dabakala et Sakassou) connaîtront, à coup sûr, une intense activité marquant le retour du parti au pouvoir en ex-zone assiégée. Elles devront, par exemple, abriter les cérémonies d'investiture des directeurs départementaux et locaux de campagne (DDC et DLC) du président Gbagbo et des tournées pour faire l'état des lieux et recueillir les doléances des populations traumatisées par cinq années de crise armée.
Telles sont les grandes décisions qui ont sanctionné la réunion préparatoire de cet évènement, le samedi 18 août dernier, à Bouaké. Car, pour le ministre Michel N'Guessan Amani, qui présidait cette rencontre, la première du genre pour le FPI à Bouaké depuis le 19 septembre 2002, cette réunion publique était le signe de ce que l'application de l'accord de Ouagadougou est une réalité : Nous voilà réunis à Bouaké, nous, militants du FPI et le ciel ne nous tombe pas sur la tête?, devrait ironiser le ministre de la Défense à la grande joie du public, avant de continuer : Si ce qui était impensable il y a quelque temps est devenu aujourd'hui une réalité, c'est que l'accord politique de Ouagadougou marche?.
Michel Amani N'Guessan a alors rendu un vibrant hommage au président Laurent Gbagbo pour sa clairvoyance politique qui a accouché du dialogue direct et salué la détermination de son Premier ministre Guillaume Soro qui, pour la paix, a accepté la main tendue du chef de l'Etat, donnant naissance à cette complicité positive qui a abouti à la Flamme de la paix?, le 30 juillet 2007.
Par la suite, le Secrétaire national du FPI chargé de la chefferie traditionnelle et des communautés s'est lancé dans un long plaidoyer pour le pardon et pour la paix des c?urs, condition sine qua non au désarmement et à la paix véritable et durable. Enfin, en tant que membre du gouvernement, il a laissé entendre que tout sera mis en ?uvre, peut-être pas remplacer ou restituer totalement tout ce qui a été perdu à cause de cette guerre, mais au moins pour soulager quelque peu les victimes qui ont vu partir, en une journée, tous leurs biens acquis durant toute une vie?.
La réunion préparatoire de la future rentrée politique du FPI présidée par le ministre de la Défense, Michel N'Guessan Amani, Secrétaire national FPI chargé de la chefferie et des communautés, a donc été l'occasion pour les dirigeants locaux du FPI de signer le retour officiel de leur parti sur la scène politique de Bouaké. Arrivés des quatre coins de Bouaké, des autres départements et d'Abidjan, les militants du FPI ne se sont pas fait prier pour prendre d'assaut la salle du cinéma Le Capitole? qui s'est avérée trop exiguë pour cette rencontre de retrouvailles tenue au rythme d'une fanfare. Aux côtés du ministre Amani, on notait la participation du député Jules Yao Yao, député de Koumassi, directeur de cabinet et représentant Mme Marie-Odette Lorougnon, de M. Voli Bi Goh, fédéral de Bouaké Ouest, M. Konan Ahoutou, directeur départemental de campagne du président Laurent Gbagbo à Bouaké, et de Mme Suzanne Hémos, présidente de la Conférence des coordinations du Grand Centre et présidente du comité d'organisation de la réunion. Dans la salle, se trouvaient de nombreux membres du Comité central du FPI, des fédéraux et secrétaires de section FPI, des DDC, des DLC et des collaborateurs du président de la République. Au nombre des invités, il y avait des chefs de village et des chefs de canton, avec à leur tête Nanan Kouakou N'Guessan, roi de Bouaké, qui a béni la cérémonie. En ouvrant la série des allocutions, M. Voli Bi Goh a souhaité la bienvenue aux militants et les a remerciés pour cette grande mobilisation qui témoigne une fois encore de leur ardeur militante jamais éteinte malgré les persécutions de tout genre subies à cause de la guerre. A sa suite, au nom de Mme Marie-Odette Lorougnon, le député Jules Yao Yao a réaffirmé sa joie de retrouver les militants de Bouaké toujours debout et prêts pour le combat. En terminant ses propos, le ministre Amani a d'abord exhorté les militants de Bouaké et ceux résidant à Abidjan à cause de la guerre de ne plus avoir peur d'investir le terrain et de prendre une part active à la grande tournée de charme du FPI dénommée Opération inondation dans la région de la Vallée du Bandama?, laquelle tournée devait servir à préparer la grande rentrée politique du Front populaire ivoirien que doit abriter la ville de Bouaké cette année : Nous ne devons plus avoir peur de tenir nos réunions ; nous pouvons tenir désormais nos réunions ici et la rentrée politique se fera à ciel ouvert au stade?, a-t-il lancé comme un défi pour la mobilisation. Mais il a ensuite conseillé la sagesse aux militants du FPI qu'il a invités de tendre la main aux éléments des Forces Nouvelles (ex-rebelles) et de vivre en bonne intelligence avec elles pour donner un sens au pardon et à la paix. Nous devons tolérer et pardonner ; nous devons passer l'éponge sur ce ce qui s'est passé?, a-t-il conclu. Le top départ est donc donné pour un retour en force du FPI dans les ex-zones assiégées. Bouaké, l'ex-capitale de la rébellion, servira de test à ce grand coup en préparation.




César Etou (Envoyé spécial à Bouaké) Coll. : V. Kouadio

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