lundi 17 septembre 2007 par Le Matin d'Abidjan

Fleuron du sport ivoirien aux heures de gloire de la Côte d'Ivoire, l'Abidjan Université Club (AUC) agonise depuis un peu plus de deux décennies. Mais depuis le renouvellement de l'instance dirigeante de cette structure estudiantine le 27 juillet dernier, les différentes équipes semblent reprendre vie et on assiste à un regain d'espoir chez les athlètes.

''Cette année, les choses iront mieux et nous irons loin dans les compétitions nationales. Nous avons créé l'équipe féminine de handball qui évoluera en division 2 dès cette saison. Elle a donc entamé un stage de perfectionnement en compagnie de l'équipe masculine et en partenariat avec Cocody handball club. Ce Stage S'étendra sur un mois au forum de l'Université'', confirme Sabin, président de la section handball. Koffi Koki Yoboué Bruno qui préside désormais aux destinées de l'AUC est tout aussi optimiste. Il affiche depuis son arrivée, une volonté manifeste de redynamiser ladite structure et de la propulser au devant de la scène sportive. " On a trouvé l'AUC en baisse de forme. Notre mission est de tout mettre en ?uvre pour la faire rebondir ". Pour y arriver, le tout nouveau président s'est entouré de jeunes étudiants dynamiques et a procédé au renouvellement des instances dirigeantes de toutes les disciplines. Il annonce également l'organisation des cérémonies d'investiture du bureau central et de la rentrée sportive pour le 22 septembre prochain. Cette double cérémonie placée sous le parrainage du président de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF), Jacques Bernard Anouma, sera l'occasion pour le président Koffi Koki de déballer les grands chantiers de son mandat. Avec en toile de fond, le projet de doter l'AUC d'un conseil d'administration. " Nous avons le soutien sans faille du DG du CROU-A (ndlr : centre régional des ?uvres universitaires d'Abidjan), Méité Adama, et de notre président d'honneur Damana Adia Pickas. Ce sera donc chose faite ", rassure-t-il. Ainsi comme le sphinx, l'AUC semble renaître de ses cendres après la descente aux enfers.

Un passé glorieux
En effet, le défunt centre national des ?uvres universitaires (CNOU) responsable de la vie sportive et culturelle en milieu universitaire était le véritable pourvoyeur de fonds de l'AUC. Dirigé en son temps par Vincent Zinsou et soutenu par le président Félix Houphouët Boigny, le CNOU ne lésinait pas sur les moyens pour promouvoir les disciplines constitutives de l'AUC. De gros moyens étaient dégagés pour soutenir, motiver et encourager les sportifs. Aussi l'AUC section football rivalisait-il d'ardeur avec les grands d'alors tels l'Asec, l'Africa, le Stella, le stade pour ne citer que ceux-là. Les autres sections telles le handball, le basket, le volley-ball, les arts martiaux et les disciplines associées n'étaient non plus en reste.

L'état actuel
Mais aujourd'hui, le tableau reluisant de l'AUC s'est considérablement assombri. A l'exception des sports de combat, le handisport et dans une moindre mesure le handball qui continuent de s'illustrer de fort belle manière dans les compétitions nationales, les autres à l'exemple du football qui louvoie en division d'honneur sont à la peine. Et cette situation léthargique dans laquelle gît le célèbre club estudiantin ne peut s'expliquer autrement que par une insuffisance cruciale de moyens. " Nos aînés avaient suffisamment de moyens pour mener à bien leur politique et glaner des lauriers. Ces dernières années, la subvention allouée par le CROU-A à l'AUC tourne autour de 8 millions contre 1oo millions en son temps. En plus, le nombre d'athlètes s'est considérablement accru (environ 3000) et le coût de la vie n'est plus le même. C'est pourquoi nous demandons au DG du CROU-A qui depuis notre avènement ne cesse de nous aider, d'augmenter la subvention. Et je pense qu'il nous a déjà compris. C'est un monsieur qui, à peine installé à la tête du CROU-A, fait du redécollage de notre structure une priorité. Et nous lui en sommes très reconnaissants. Car à dire vrai, textes régissant l'AUC indiquent clairement que nous sommes sous tutelle du rectorat et non du CROU-A. Mais c'est lui qui est et demeure notre véritable soutien ", justifie Koffi Koki.

Le mal de l'AUC
Ce qu'on peut donc retenir, si on s'en tient aux propos du nouveau locataire de la maison violet-blanc, c'est que le CROU-A reste la mamelle nourricière de l'AUC de façon exclusive. On comprend alors aisément la souffrance du club. L'AUC survit grâce à une structure étatique. Or, l'Etat lui-même est financièrement essoufflé. Et donc quelle que soit la magnanimité des responsables du CROU-A ou encore de ceux du rectorat, il leur sera quasiment impossible de faire face à tous les besoins de l'AUC.

La solution
Koffi Koki est conscient de cet état des choses. C'est pourquoi, en plus des partenariats qu'il compte tisser avec certaines entreprises de la place, il lance un vibrant appel à tous les anciens de l'AUC. " Je lance un appel pressant à tous les anciens de l' AUC qui sont pour la plupart des autorités du pays. Je pense à messieurs Coulibaly Gervais, Ahmed Bakayoko, Bohoun Bouabré, Diomandé Ali aujourd'hui inspecteur des impôts à la présidence de la République. Ils sont tous passés par ici et nous avons besoin de leurs conseils et de leurs soutiens. Je tiens ainsi à remercier Damana Pickas qui a accepté volontiers d'être notre président d'honneur. Et j'aimerais qu'il soit suivi par d'autres ". Cet appel de Koffi Koki tombera t-il dans des oreilles attentives afin que l'AUC retrouve son lustre d'antan et permet d'occuper sainement la frange estudiantine en perte de repère?

Kouamé St Pierre
(stagiaire)

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