mardi 11 décembre 2007 par 24 Heures

Après la sortie pour le moins fracassant de Bouaké Bamba, président de l'Union nationale des jeunes Ivoiriens du renouveau, appelant entre autres à la démission de Guillaume Soro, nous avons rencontré le secrétaire national à la mobilisation et à l'organisation de l'UNIR, Boyar Bakayoko pour échanger avec lui sur les propos des jeunes de son parti. Le cadre du parti fondé par IB a tenu dans cet entretien à marquer son adhésion totale aux propositions émises par Bouaké Bamba pour sortir le pays de la crise.

? En tant que membre de la direction de l'UNIR, souscrivez-vous aux propos tenus par Bouaké Bamba dans le cadre de la rentrée politique du parti, demandant notamment la démission du Premier ministre Guillaume Soro?
Absolument ! Nous souscrivons aux propos du président Bamba Bouaké qui a demandé la démission du Premier ministre Guillaume Soro et son gouvernement. Nous y souscrivons parce que la déclaration faite par le président Bouaké Bamba a été très claire. Il n'a pas tourné autour du pot. Il a dit les choses comme elles sont. Il n'y a donc pas de raison que la direction du parti ne soit pas en phase avec ce que le président de la jeunesse a dit.

? Dans cette déclaration, il est dit que seul le leader de l'UNIR, en l'occurrence le Sergent-chef Ibrahim Coulibaly, pouvait désarmer les rebelles. Pouvez-vous nous dire de quelles recettes dispose IB pour pouvoir désarmer ceux qui ont pris les armes le 19 septembre 2002 ?
Ecoutez, on ne peut pas cacher le soleil avec la main. Ibrahim Coulibaly est le véritable père de la rébellion. C'est lui qui a éduqué ces éléments, c'est lui qui les a amenés sur le terrain. Seul donc lui peut parler à ces hommes-là pour qu'ils déposent les armes. Toute autre personne, qui dira qu'elle peut désarmer ces jeunes en armes, se trompe et ment à l'opinion. Seul IB peut réussir le désarmement.

? Qu'est-ce qui justifie la position affichée par les jeunes au cours du meeting mais surtout, pourquoi une telle déclaration demandant la démission du Premier ministre vient-elle des jeunes et non des responsables que vous êtes ?
Cette position des jeunes s'est faite dans le cadre des activités des jeunes. C'est donc normal qu'elle vienne du président des jeunes. Autrement dit, nous avions déjà fait une déclaration dans laquelle nous exigions entre autres, la démission du Premier ministre et de son gouvernement, la non-reconduction du mandat du chef de l'Etat Laurent Gbagbo qui était arrivé à son terme, la mise sur pied d'un dialogue national souverain dans lequel seraient impliquées toutes les forces vives de la nation, y compris Ibrahim Coulibaly, étant entendu que seul lui peut amener ses éléments à déposer les armes et à ramener la paix. Cette déclaration a d'ailleurs été publiée par voie de presse.

? Qu'est ce qui justifie toutes ces prises de positions que vous défendez aujourd'hui, en particulier celle relative à la démission du Premier ministre ?
Ce n'est pas parce que c'est le parti d'Ibrahim Coulibaly qui le dit qu'il faut en être surpris. En tant qu'acteur politique et au regard de l'exécution de plusieurs points du processus de sortie de crise que nous ne considérons pas comme allant dans le sens indiqué, il est de notre devoir de dénoncer et c'est ce que nous faisons. Si nous constatons que l'accord de Ouagadougou ne va pas, il est de notre obligation de le dire. Lorsque cet accord a été signé, on a dit que sa mise en application pouvait se faire dans un délai de dix mois. Or aujourd'hui, nous sommes dans le dixième mois sans qu'aucun résultat probant ne pointe à l'horizon. Nous devrions à ce jour être au stade de l'organisation des élections. Malheureusement, nous ne sommes qu'à la case départ. Et vous voulez qu'on ne dénonce pas cela ?
Nous allons forcément le dénoncer pour que les acteurs politiques de cette crise prennent leurs responsabilités et pensent à tout ce qu'endure le peuple. Voyez un peu la flambée des prix face à laquelle le gouvernement semble impuissant. Aujourd'hui, on dit que Soro a envoyé Gbagbo au Nord mais qu'est-ce que cela a résolu. Cela a-t-il ramené la paix tant désirée par les Ivoiriens ?
Nos parents continuent d'être affamés et de mourir dans les hôpitaux. Qu'est ce qu'on fait pour eux ?
Voilà ce que nous disons. Que demande l'accord de Ouaga ?
L'accord de Ouaga demande que tout soit mis en ?uvre pour que des élections transparentes, libres et démocratiques soient organisées et que si cela est fait, que le vaincu accepte la victoire du vainqueur.

? Maintes fois annoncé, le retour de votre leader, Ibrahim Coulibaly, a été maintes fois reporté. Pourquoi tarde-t-il à rentrer ?
Ibrahim Coulibaly ne tarde pas à rentrer. Il rentrera en temps opportun. Nous sommes en train de nous organiser, nous sommes dans les préparatifs du congrès de notre parti. C'est au cours de ce congrès que nous allons demander à Ibrahim Coulibaly d'accepter d'être notre candidat à la prochaine élection présidentielle. Une fois que ce sera fait et que la date des élections sera connue, Ibrahim Coulibaly rentrera pour se mettre à la disposition des Ivoiriens et compétir à ces élections.

Entretien réalisé par M.D.

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