lundi 17 décembre 2007 par Le Jour

Panne d'inspiration ?, le défenseur des droits humains n'a trouvé mieux que de qualifier ainsi les derniers développements de l'actualité politique nationale. Notamment en ce qui concerne le dialogue direct inspiré par le chef de l'Etat. Et c'est à juste titre. Voilà un conflit qui a mobilisé toute la communauté sous-régionale, régionale et internationale pendant cinq ans à l'effet d'en rechercher la solution. D'octobre 2002, date de la signature du premier cessez-le-feu entre les belligérants à Bouaké à Janvier 2007, au 8e sommet de l'UA, la crise ivoirienne aura provoqué une vingtaine de résolutions onusiennes. Parfois sous inspiration de la Cedeao et de l'UA, une multitude de sommets pour autant de médiateurs ou facilitateurs. Un seul constat est commun à tous. Tous les engagements pris par les uns et les autres se sont révélés inopérants et de nul effet. Avec l'adoption de la nouvelle résolution 1721 le 1er novembre dernier, l'impasse de la crise ivoirienne est totale. La situation semble sans issue favorable pour la Côte d'Ivoire et les Ivoiriens. La trouvaille pour relancer ce processus à maintes fois bloqué, c'est le dialogue direct proposé par le président Gbagbo. Pour demander au secrétaire général des Forces Nouvelles les raisons pour lesquelles lui et sa mouvance refusent de déposer les armes. Du coup, tous les partenaires à la résolution du conflit ivoirien y adhèrent, à s'en tenir au quitus donné par la Cedeao ; et avant elle, le GTI à travers le communiqué final sanctionnant sa 12e session ministérielle. Quoiqu'ayant circonscrit la discussion dans le cadre de la résolution 1721. A la vérité, la tournure des événements montre bien combien de fois, la léthargie dans la crise ivoirienne a entraîné tout le monde dans la lassitude. Au point que la communauté internationale visiblement essoufflée par ce conflit est obligée de s'accommoder d'une quelconque voie de sortie de crise, fut-elle d'origine ivoirienne. Sans même prendre le temps d'analyser sa faisabilité encore moins les effets attendus. Après cinq ans de crise, de tergiversation, on revient à la case départ pour donner la priorité à une solution ivoiro-ivoirienne alors que celle-ci aurait pu intervenir plus tôt. Pis, la nouvelle voie recommande une discussion entre le chef de l'Etat Laurent Gbagbo et le secrétaire général des Forces Nouvelles Guillaume Soro à l'exclusion des autres signataires de Marcoussis et des autres composantes de la société ivoirienne. En clair, ce que l'Onu de Kofi Annan, l'Union Africaine de Olusegun Obasanjo et de Denis Sassou N'Guesso, la Cedeao de Abdoulaye Wade, John Kufuor et Tanja Mamadou, les signataires de Marcoussis et les organisations de la société civile ivoirienne n'ont pas pu régler est confié aux deux ex-belligérants. Voilà comment on réduit le sort de 17 millions d'habitants à deux individus. Voilà également comment on manque plus prosaïquement d'inspiration. Est-ce la présence des autres partenaires à la résolution de la crise aux différents sommets qui ont eu lieu jusque-là, qui a entraîné leurs échecs successifs ? Doit-on désespérer de la Côte d'Ivoire ? Bien malin qui pourra apporter une réponse à cette interrogation.


alextannoh@yahoo.fr

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