jeudi 27 décembre 2007 par Nord-Sud

Le secrétaire général des Forces nouvelles vient de déjouer un complot visant à le mettre en difficulté au sein de son mouvement, voire à le faire disparaître. Il a pris des mesures pour mettre fin à la chienlit. Le Premier ministre est à la man?uvre. Avec promptitude et fermeté, il s'attèle à enrayer le début de chienlit qui, tendait à s'installer dans les zones sous contrôle de l'ex-rébellion. Après avoir endigué le soulèvement des soldats du camp d'Allangouassou, il a mis un coup d'arrêt aux troubles consécutifs à la montée de fièvre des dozos. Ainsi donc, pendant plusieurs heures, il a écouté la délégation de ces chasseurs traditionnels, membres des forces paramilitaires des FAFN. Au cours de cet entretien où des vérités musclées ont été dites, les langues se sont déliées et Guillaume Soro a saisi l'ampleur de la conspiration qui était en cours. Il a aussitôt mis en branle sa Direction du Renseignement Militaire et l'ensemble des services de renseignement des Forces nouvelles. Les notes blanches et rapports confidentiels se sont succédé. Suite à ces informations, il a donné des instructions au général de brigade Soumaïla Bakayoko, qui les a transformées en ordres opérationnels. Ainsi, depuis hier, toutes les forces militaires et paramilitaires de Bouaké ont été mises en état d'alerte maximum. Jusqu'à la fin de la période des fêtes, c'est-à-dire vers la fin du mois de janvier 2008, les patrouilles de sécurité se multiplieront, les camps seront étroitement surveillés et certains individus fichés feront l'objet d'une surveillance particulière. A l'origine de ces décisions exceptionnelles, la mise au jour d'un coup de force avorté. Selon des sources militaires au sein des Forces armées des forces nouvelles, les dozos qui ont tenté de prendre Bouaké en otage, venaient principalement de Dianra, de Sarhala et de Séguéla. Ils sont venus s'ajouter à ceux du chef dozo (dozoba) Bamba Mamourou qui, eux, sont basés à Bouaké. Et qui sont d'ordinaires bien tenus en main. Agissant selon un schéma préétabli, ils ont commencé à poser des revendications relatives à leur futur post-désarmement. Pendant que la hiérarchie militaire des FN discutaient avec ceux qu'ils reconnaissaient d'abord aux corridors puis au centre culturel Jacques Aka, pour apaiser les craintes et dissiper les malentendus, les déstabilisateurs, eux, jouaient une partition différente. Quand leurs émissaires sont venus leur dire que les dozos, en tant que forces paramilitaires, étaient pris en compte dans le DDR et qu'ils recevraient mensuellement chacun 90.000 F CFA tout le long du processus, les agitateurs ont rejeté du revers de la main ces propositions. Ils ont exigé 20 millions de francs CFA par tête de pipe, plus un bonus que les chefs de guerre devaient leur verser à raison d'un milliard de francs CFA pour chacun d'entre eux. Un complot civilo-militaire Ces revendications maximalistes, à l'évidence, visaient d'autres objectifs. Et l'on n'a pas tardé à s'en apercevoir quand ils ont commencé à appeler les soldats des FAFN au ralliement en vue d'un soulèvement militaire général. Des émissaires ont allés vers les hommes des commandants Hervé Touré, Chérif Ousmane, Docteur, Wattao Ils ont développé un discours exhalant la ranc?ur contre les chefs militaires et contre Guillaume Soro. Ils ont été accusés d'avoir vendu le combat contre Gbagbo pour des richesses et des honneurs. Ils ont demandé au militaire de les aider à mettre fin à la mission de Soro et des chefs militaires. Les militaires ne les ont pas suivis. Puis les services de renseignement ont commencé à se rendre compte qu'à côté du soulèvement des dozos, un autre soulèvement était censé se produire. Cette fois-là, ce serait les femmes du marché qui devaient prendre la rue pour protester contre la vie chère et l'inflation. La présidente des femmes du marché central, dit-on, aurait été contactée pour ce faire. Elle avait pour mission de visiter les femmes de toutes les tontines et de les sensibiliser à prendre part à cette manifestation. La crise serait ainsi devenue civilo-militaire. L'on aurait rapidement conclu à l'incapacité de Guillaume Soro à tenir sa zone. On aurait même conclu qu'il était vomi, rejeté et qu'il ne constituait plus un interlocuteur crédible pour parler au nom des Forces nouvelles. Face à Guillaume Soro à Abidjan, et face aux agents des services de renseignement des Forces nouvelles à Bouaké, des révélations ont été faites. Des dozos ont parlé. Et le brouillard s'est levé. Ainsi, derrière ce tumulte, se profile un homme. Il s'agissait du sergent-chef Ibrahim Coulibaly, l'ex-membre de la Brigade rouge sous la transition de Guéi Robert. Et qui a choisi de porter le nom de Major IB. Parce que cela fait officier. Cela sonne prestigieux. Il est apparu que des hommes de main d'IB, membres de son parti, l'UNIR, ont contacté environ 500 dozos dans le grand Abidjan (le district plus des communes environnantes). Ces derniers devaient organiser des manifestations de protestations contre le désarmement, crier haro sur Soro et réclamer le retour de IB. Selon nos sources, les manifestations étaient programmées pour se tenir sur plusieurs jours. Le point d'orgue attendu, le jour où tout devait basculer, le jour où Soro devait perdre le pouvoir, c'était aujourd'hui, jeudi 27 décembre. IB devait alors lancer un appel solennel au calme et se présenter comme étant désormais le chef unique des Forces nouvelles et seul interlocuteur des autorités publiques. Malheureusement, pour lui, tout est allé de travers. Les dozos d'Odienné, de Mankono, de Bouaké ont refusé de rallier le mouvement. Du moins, dans sa forme extrême. La majorité d'entre eux s'est tenue à l'écart. Les soldats des FAFN, qui ont déjà commencé à percevoir leurs primes de cantonnement, ont refusé également de suivre le mouvement. Ceux d'Abidjan n'ont pas bougé quand ils ont appris qu'une délégation de leurs confrères, conduits par le grand chef Bamba Mamourou, avait été reçue par le Premier ministre. Soro Guillaume a été ferme. Le mouvement s'est enlisé. Ibrahim Coulibaly n'a pas pu reprendre la main. Et aujourd'hui, Bouaké est sous haute surveillance. Touré Moussa

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