vendredi 4 janvier 2008 par Le Nouveau Réveil

Suite à l'annonce de candidature de Mamadou Koulibaly aux élections municipales à Koumassi, Guy Charles Waroro, directeur de la communication de la mairie de Koumassi réagit. Dans cette interview, il démontre que le député de Koumassi, Mamadou Koulibaly a agi maladroitement. Et qu'à sa volonté d'être maire sera opposé le bilan de l'actuel maire, M. N'dohi Raymond. Quelle réaction avez-vous à la déclaration de candidature du Président Mamadou Koulibaly aux postes de député et maire de Koumassi ?
C'est une légitime ambition. Mais pour nous, cette annonce est un non événement et ne mérite pas qu'on lui accorde un certain intérêt. L'événement, c'est que Monsieur Mamadou Koulibaly soit enfin revenu d'où il se planquait. Et nous ne ferons pas de commentaire sur ce que l'on dit qu'il a vécu pendant une période qualifiée par ses proches, de très difficile pour lui. Au-delà du discours politicien tendant à rassurer les troupes pour les batailles futures, il devait à ceux-là, au moins, une reconnaissance pour leur soutien. Les sociologues parlent de secrète conviction opposée aux obligations sociopolitiques d'un élu. Vous semblez intéressé par cette absence diversement expliquée ces jours-ci ?
Oui ; parce que nous admettons toujours, à Koumassi, que c'est un élu de la cité ; même s'il n'a jamais été présent à une cérémonie officielle organisée dans la commune ; là où la population voudrait voir son élu près d'elle. Surtout quand elle lui a permis d'avoir un budget de souveraineté de plusieurs milliards. Des personnalités avant lui, à ce poste, et avec les mêmes charges, ont, elles, su être reconnaissantes aux populations qui leur ont donné le mandat local en demeurant proches d'elles. Revenons à la déclaration de candidature. L'élégance politique et l'éducation démocratique qui enseignent que le peuple est le grand juge-mandant, voudrait qu'un élu qui respecte ses électeurs ne déclare pas sa candidature comme l'a fait le professeur Mamadou Koulibaly. Il aurait fallu rendre d'abord compte de ce qu'il a fait du mandat que la population lui a confié à son élection. Vous connaissez un élu qui l'a fait ?
Au terme des cinq années de sa mandature, c'est ce que le Maire Raymond N'DOHI a fait le samedi 13 mars 2006 face à 5000 personnes de toutes les composantes religieuses et socioculturelles de la commune ; c'était en présence du ministère de tutelle, ministère de l'Intérieur et de la décentralisation représenté par le Directeur du Cabinet du Ministre avant de recevoir les félicitations du Ministre DJA BLE Joseph une semaine après. A cette occasion, les femmes, les jeunes, la chefferie traditionnelle, la Coordination FESC1 des lycées et collèges de la commune, les organisations des retraités, les commerçants, les chefs de cultes musulmans et chrétiens, les organisations d'enseignants, etc, ont félicité et encouragé le Maire en lui réitérant leur soutien. Il n'y a pas meilleure investiture de candidature que celle faite ainsi publiquement par les populations sur la base du bilan de l'élu. Et ce n'est pas seulement un bilan fait en salle ; ce sont des réalisations au bénéfice des populations qui ont désormais adopté le slogan " Koumassi, la commune du bonheur partagé " C'est à cette épreuve de bilan qu'on attend plutôt le député Mamadou Koulibaly à Koumassi. Vous croyez qu'il y est donc allé trop vite ?
Disons maladroitement. Mais nous le comprenons. Certainement que sa situation au sein de son parti que nous savons très préoccupante, l'amène à s'inquiéter et à vouloir anticiper l'annonce de sa candidature avant qu'on ne lui préfère quelqu'un d'autre.
Voyez-vous, pour une candidature dans une commune, il embouche de grandes trompettes : d'abord l'occasion de la session de clôture de l'Assemblée Nationale avec la télévision Nationale ; puis en fin d'année, en négociant le soutien de la Première Dame à Koumassi. Mais il a le droit de compter sur les militants de son parti ?
Evidemment ; mais on ne se fait pas élire aujourd'hui par ses seuls militants. C'est une variable incertaine. Et là aussi, les militants du FPI sont partagés entre la loyauté au parti et le doute d'une erreur de cinq ans d'effet. Car ils ne savent plus toute la mesure des ambitions de leur vice-Président au sommet de l'Etat après ses boules de feu contre les Refondateurs dans la presse ; c'est la carte de la méfiance face à un imprévisible calculateur. Nous avons des confidences partagées avec certaines personnalités de son parti. Et vous, comment percevez-vous le candidat Mamadou Koulibaly aujourd'hui ?
Pour nous, Mamadou Koulibaly est un politicien fini qui a joué la mauvaise carte alors qu'il tenait toutes les chances et tous les moyens de réussir. A sa déclaration de candidature, nous opposerons, le moment venu, un bilan. Lui, n'en a pas un au bénéfice de la population de Koumassi. A l'Assemblée nationale, quelle proposition de loi a-t-il faite pour lutter contre le chômage des jeunes, la dépendance économique des femmes, la promotion et la facilitation de l'auto-emploi, la lutte contre la pauvreté, quand il sait que "au moins 70% des Ivoiriens prennent un seul repas"?
Un dernier mot ?
J'insiste pour dire que c'est fini le temps des candidats et élus saisonniers qui disparaissent pour ne réapparaître que le temps des élections. A Koumassi, plus personne ne veut d'un élu loin des réalités et du quotidien de la population. Les populations de Koumassi méritent qu'on les respecte désormais ; et elles sauront ne pas se tromper encore une fois de plus dans le choix de leurs élus.
Interview réalisée
par Paul Koudou

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