vendredi 4 janvier 2008 par Soir Info

Rien ne va plus dans l'antre de la rébellion à Bouaké où des tueries ciblées contre des supposés partisans du sergent-chef Ibrahim Coulibaly sont en passe d'embraser la ville. Si l'on s'en tient aux confidences qu'un soldat révolté des Forces nouvelles, se disant prêt à mourir pour IB nous a faites hier, au téléphone, il est à craindre une explosion entre les différentes factions opposées. Une sourde riposte se préparerait, à Bouaké pour mettre un coup d'arrêt à la cascade meurtrière, selon notre interlocuteur qui a requis l'anonymat. Nous n'allons plus nous laisser canarder sans réagir. Nous préparons la riposte. Et je vous le dire, elle sera foudroyante. Elle sera tellement violente que vous n'allez même plus entendre parler de Forces nouvelles en Côte d'Ivoire. En tout cas, nous n'allons pas faire de quartier , a-t-il martelé avec une pointe de rage . Depuis quelques jours, une violence meurtrière s'est emparée de Bouaké, capitale de la rébellion. Celle que l'on nomme une épuration des combattants à odeur de chasse aux sorcières et de règlement de comptes dirigé contre les partisans du sergent-chef Ibrahim Coulibaly, aurait déjà fait, au bas mot, une soixantaine de morts . La situation qui fait état d'affrontements militaires, d'arrestations abusives et d'exécutions sommaires, de disparitions, est d'autant plus préoccupante que l'Onuci a décidé d'ouvrir une enquête, tout en condamnant ces violences attentatoires aux droits de l'Homme . Tout est parti d'allégations de tentative de coup d'Etat mise à l'actif de Ibrahim Coulibaly, l'un des maîtres à penser de la rébellion, aujourd'hui en délicatesse avec ses alliés d'hier, en particulier avec le secrétaire général des Forces nouvelles, Guillaume Soro. ... Les éléments faits prisonniers lors des derniers événements ayant conduit à la mort de certains de ses hommes prédisposés à Bouaké désignent bien le sergent-chef Ibrahim Coulibaly comme le principal instigateur des troubles survenus à Bouaké. Par ailleurs, selon des informations dignes de foi et celles recueillies auprès des éléments mis aux arrêts le 27 décembre 2007, le sergent-chef Ibrahim Coulibaly qui a quitté Cotonou, avant les déclarations des autorités béninoises, s'était rapproché de la frontière ivoiro-ghanéenne, d'où il devait rallier par voie routière Abidjan pour rejoindre ses complices afin de perpétrer, dans la nuit du jeudi 27 au vendredi 28 décembre 2007, un coup d'Etat visant à renverser les institutions . C'est sur la base de ce fameux communiqué, rendu public le dimanche 30 décembre 2007, qui, du reste, ne dit pas exactement quelle institution le coup d'Etat de IB visait, que le rouleau compresseur des assassinats ciblés s'est mis en marche. Aujourd'hui, ce qui nous bloque, c'est le mot d'ordre de notre chef. Dès qu'il donne le feu vert, vous allez comprendre que nous sommes décidés à nous faire justice. Nous en avons assez des tueries gratuites. Ils ont envoyé des chefs de guerre à Bouaké pour conduire l'épuration et neutraliser des gens qui ne leur inspirent plus confiance. Un chef de guerre, en particulier, dont je tais le nom, est dans leur ligne de mire. Mais s'ils font erreur, ils vont le regretter. Nous attendons le mot d'ordre , a-t-il insisté. Au cours d'une conférence de presse qu'il a animée avant-hier,. Timité Ben Rassoul, chef du cabinet privé d'Ibrahim Coulibaly n'a pas eu de mots assez durs pour brocarder les responsables des Forces nouvelles, soulignant que les chefs de guerre ont tout simplement procédé à une épuration des combattants qui ont manifesté le mardi 18 décembre parce que n'ayant aucune idée de leur sort . Selon Ben Rassoul, ils ont été enlevés à leurs domiciles et froidement abattus. Les plus chanceux sont embastillés dans les geôles des rebelles. Depuis le jeudi dernier, ce sont plus d'une soixantaine d'individus qui ont été abattus et plus d'une centaine faits prisonniers sous de fallacieux prétextes a souligné le représentant du sergent-chef IB. Au total, Bouaké est au bord d'un chaos généralisé, disons, d'une explosion dont les éruptions pourraient avoir un impact négatif sur l'évolution du processus de sortie de crise.
Armand B. DEPEYLA

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