lundi 7 janvier 2008 par Fraternité Matin

Victoire historique, a titré le Des Moines Register pour illustrer la dimension que revêt la victoire du sénateur noir Barack Obama aux primaires de l'élection présidentielle de 2008 dans l'Etat de l'Iowa, aux Etats-Unis d'Amérique. Ce quotidien qui, quelques jours auparavant, avait prédit cet événement, attribue les résultats de ce premier test à une participation massive d'électeurs qui prenaient part au Caucus pour la première fois, aux jeunes, aux indépendants et au consistant message du candidat Obama quant à sa capacité à créer une atmosphère politique plus propice à l'entente, à la gouvernance et à la sauvegarde des intérêts américains. Cependant, certains analystes pas trop convaincus de l'endurance du candidat victorieux de cette étape, y voient l'effet de la chance. Dans une analyse parue dans Atlanta Journal-Constitution, Dan Newman, stratège démocrate, annonce que le sénateur Obama a bénéficié d'une convergence d'habileté et de chance qui lui a permis d'éviter les attaques sérieuses de ses concurrents aux primaires. Maintenant qu'il s'est légitimement installé en tête du peloton, Barack Obama devra désormais faire face aux critiques les plus acerbes, à un minutieux examen des faits et gestes comme le suggère déjà l'ancienne Première dame, Hillary Rodham Clinton, principale perdante des primaires de l'Iowa. Les démocrates n'ont point besoin de se hâter dans le choix final sans prendre le temps d'y jeter un regard plus attentif sur le programme de chacun Il est difficile de savoir exactement quelle est sa position, et l'on doit le lui demander. Elle va plus loin dans son appréciation des résultats de ce premier scrutin de l'élection présidentielle américaine, pour demander aux électeurs de se méfier des faux espoirs. Dans un reportage du New York Times, la sénatrice, un peu ébranlée par la troisième place qu'elle a occupée, a demandé vendredi à ses supporters du New Hamphsire d'être prêts à choisir une personnalité comme elle, prête à être à la tâche dès le premier jour de son élection à la Maison Blanche. Un contraste d'avec Obama qui, à 46 ans, est en train de créer un événement sans précédent dans l'establishment politique américain. Le New York Times présente la victoire de ce sénateur comme une sorte de petite révolution qui pourrait prendre de l'allure dans les jours et semaines à venir. Revigoré par sa nouvelle place en tête des candidats démocrates, Barack Obama, déjà dans le New Hampshire, a demandé à la foule venue l'écouter de choisir l'espoir au lieu de la peur, l'union à la place de la division afin d'envoyer un message de changement au pays tout entier, comme le rapporte le Los Angeles Times dans son édition de vendredi. Sceptiques et optimistes, les analystes politiques américains s'accordent à reconnaître l'importance symbolique du choix des électeurs de l'Iowa, Etat dont la population est à près de 98 % blanche. Demain, une importante étape des primaires permettra de juger inéluctablement la vraie dimension de cette révolution dans l'histoire politique du nouveau continent.

Mike Diby
à San Francisco, USA
Correspondance particulière.

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