jeudi 17 janvier 2008 par Autre presse

Dakar, 17 jan (APS) - Mbaye Badji n'a pas remporté avec les Lions la CAN de 2000 co-organisée par le Ghana et le Nigeria mais l'arrière droit et/ou milieu de terrain de l'époque garde encore les stigmates de cette compétition.

Tout est parti d'un duel lors du quart de finale épique avec l'ex-grande star des Super Eagles, Jay Jay Okocha. Ce dernier lui donna un coup de coude sur la figure qui lui valut une dent de devant de moins. Aujourd'hui, quand il sourit ou parle on voit que l'incisive manquante a été remplacée par une autre de couleur différente qui déteint sur sa belle dentition.

Ce 2 février 2000, les Lions, sans grande prétention, avaient fait plus que jeu égal avec les Super Eagles qui auront recours aux prolongations et à un coup de pouce de l'arbitre de la partie pour s'en sortir. Constitué à l'époque de jeunes éléments, le Sénégal avait eu l'outrecuidance d'ouvrir le score et de préserver son avantage jusqu'aux derniers instants.

Quand Mbaye Badji s'en souvient, c'est comme un film qui se déroule. Les minutes s'égrenaient et malgré la fatigue, les Sénégalais qui baignaient ''dans une ambiance hostile où on ne s'entendait même pas'', avaient commencé à y croire.

''Nous avions décidé de prendre très haut cette équipe du Nigeria, de ne pas lui laisser le temps de poser son jeu'', explique l'ancien milieu de l'équipe de Salé et du Raja de Casablanca.

Après avoir qualifié ''d'anthologie'' le but de Khalilou Fadiga à la reprise d'un centre de Henri Camara dès le début du match, Mbaye Badji souligne : ?'nous avions eu avec Moussa et Assane Ndiaye, des ballons de 2 à 0 mais par précipitation ou manque de concentration, les occasions n'ont pas été converties''.

''Le Nigeria a réussi à revenir dans le match avec la rentrée de Julius Agahowa et à reprendre l'avantage'', indique-t-il rappelant que ''ça été une déception, mais avons rempli notre contrat en permettant au football sénégalais de revenir au devant de la scène''.

Qualifié au départ de petit poucet, le Sénégal n'était plus regardé de la même manière par les observateurs, indique Mbaye Badji selon qui ''c'est du Nigeria que tout est parti''.

''Actuellement, souligne-t-il, se qualifier à la CAN n'est plus une performance parce que nous avons réussi à hisser la barre très haut et les équipes nationales suivantes sont ainsi allées encore plus loin avec la qualification à la coupe du monde 2002''.

L'amour du maillot national n'était pas un vain mot à l'époque, indique Mbaye Badji qui se souvient que ?'les regroupements se faisaient dans le centre d'accueil du stade Léopold Sedar Senghor et c'est à deux jours des matches qu'on nous amenait à l'hôtel''.

''Les primes aussi sont une histoire récente'' et ?'nous avions eu la chance d'avoir un grand technicien (Peter Schnittger) qui savait tirer le meilleur parti de son groupe'', soutient-il.

Le Sénégal qui faisait son retour à la CAN après deux compétitions (1996 et 1998) suivies à la maison venait de réussir un parcours honorable : victoire au premier tour sur le Burkina Faso, 3-1, défaite 0-1 devant l'Egypte et match nul contre la Zambie, 2-2.

En quart de finale, les partenaires de Mbaye Badji devaient s'incliner (1-2) face au pays organisateur, le Nigeria. Avec le scénario que l'on sait : un coup de pouce de l'arbitre et une dent de moins pour Mbaye Badji.

SD/CTN

www.225.ci - A propos - Plan du site - Questions / Réponses © 2023