vendredi 1 février 2008 par Le Matin d'Abidjan

Au moment où s'ouvrent les assises du RDR, un fait retient l'attention : la présence de Bédié parmi ceux qui lui en veulent toujours de les avoir humiliés. D'un autre côté, les responsables de la salle se font quelques soucis.

La grand'messe s'ouvre ce matin. Ouattara et ses partisans vont réfléchir, jusqu'à dimanche, sur les nouvelles orientations à imprimer au RDR. Des assises qui, l'on s'en doute, vont drainer du monde. Amon Tanoh Marcel, le président du comté d'organisation, ne s'en cache pas. Outre les militants, indique-t-il, nous avons invité tous les partis, bien sûr ceux du RHDP. Nous avons appris que le président Bédié serait lui-même présent et cela nous honore. Ainsi, le chef du PDCI va renforcer son idylle avec Ouattara. Une autre opération de charme qui irrite plus d'un dans le camp des républicains. Ici, les ressentiments sont encore vivaces. L'on n'oublie pas que les malheurs du mentor ont commencé à l'arrivée de Konan Bédié au pouvoir. Il sera donc aujourd'hui face aux victimes de l'ivoirité, le concept créé sur mesure pour Alassane Dramane Ouattara, pour lui denier la nationalité ivoirienne. Outre l'ancien DG adjoint du FMI, d'autres personnes ont subi les foudres du PDCI. Avec à la clé un livre, ''Les chemins de ma vie'', dans lequel ADO est présenté comme un Voltaïque qui n'a pas à se mêler de la politique ivoirienne. Quatorze années ont passé. Mais la ranc?ur demeure tenace au RDR. La dernière passe d'armes entre les deux locomotives du RHDP remonte à quatre mois. Le 24 septembre 2007 dans les colonnes de ''24 heures'', Fanny Ibrahima, maire de Bouaké, et proche collaborateur d'ADO, s'est souvenu avec agacement du temps où Bédié crachait du feu. On était tous au PDCI, mais à cause de l'entêtement de Bédié à vouloir coûte que coûte faire de notre frère Alassane Ouattara un étranger, nous avons quitté le PDCI. Il (Bédié) nous a ensuite divisés avec son concept d'ivoirité. Bédié, à mon sens, a bien payé pour ses turpitudes, a-t-il sermonné. Réponse du berger à la bergère. Le 27 septembre, le porte-parole de Konan Bédié sort ses griffes à travers ''Le Nouveau Réveil''. Les déclarations de M Fanny sont manifestement le signe d'un malaise déplorable et l'expression malhabile d'idées confuses provoquées par son incapacité à surmonter ses ressentiments et à oublier ce qui s'est passé il y a quatorze ans. A l'évidence, la plaie n'est pas cicatrisée au RDR qui se réunit à l'hôtel Ivoire. Justement, les responsables du complexe hôtelier se font des soucis. Face à la marée humaine annoncée, ils redoutent le remake des passages antérieurs du RDR au Palais des congrès. L'inquiétude des dirigeants de l'hôtel se justifie par le nombre des participants. Selon Amon Tanoh Marcel, ce sont 4500 personnes, congressistes et invités confondus, qui vont prendre d'assaut la salle de la réunion. Et pourtant, la capacité d'accueil du palais des congrès est de 1800 places, portée à 2000 lors des concerts, après aménagements. Même l'idée d'installer des écrans géants sur l'esplanade et dans le hall rassure peu. C'est que, révèle un employé, chaque passage du RDR ici laisse des traces : chaises endommagées, toilettes impraticables, disparition de divers objets sont autant de préjudices que subit le complexe. Le président du comité d'organisation en est conscient, qui exhorte à la discipline. C'est une affaire qui va tourner autour de 4500 personnes. C'est beaucoup pour le palais des congrès. Ce n'est pas facile à gérer. () Donc les maîtres mots pour moi, c'est la mobilisation certes, mais la discipline. Je les en supplie, qu'ils fassent en sorte que le RDR puisse donner l'image d'un parti discipliné, plaidait hier Amon Tanoh Marcel dans les colonnes d'un confrère. '

G. N'G

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