samedi 15 mars 2008 par Le Patriote

Le stade Inch'Allah de Koumassi est connu de tous les habitants de ladite commune et des autres habitants de la capitale économique de Côte d'Ivoire. Outre les matches de football qui s'y déroulent, l'on y célèbre d'autres événements aussi bien politiques que culturels. Mais ce mercredi 12 mars, lorsque nous foulons le sol de ce mythique -espace, notre attention est attirée par les silhouettes d'une trentaine de jeunes. Répartis en trois groupes de 10, ils s'adonnent à des exercices peu ordinaires. En face d'eux, celui qui se présente comme leur instructeur, donne de la voix : à gauche, à droite, levée les têtes et patati, patata ! . Ces gestes, ne sont en réalité que des civilités militaires. Mais qui sont ces militaires qui se forment loin des casernes et autres sites réservés à ces pratiques ? Renseignement pris, ces jeunes ne sont pas des militaires, mais plutôt des éléments des différentes milices qui ont poussé comme des champignons au plus fort de la crise et dont les activités, depuis un certain moment, étaient en veilleuse. Le constat est donc clair. Les miliciens ont repris du service, compromettant ainsi fortement le processus de sortie de crise. La signature de l'accord politique de Ouagadougou, avait pourtant suscité beaucoup d'espoir. Avec ce qui est donné de voir au stade Inch'Allah, les habitués de cet espace soutiennent que les hommes que nous avons vus, ne sont pas à leur première séance d'entraînement. Pourquoi cette brusque réapparition de ces miliciens ? Pour qui connaît les attitudes du pouvoir en place qui arme, soutient et entretient ces miliciens, quelque chose de louche se prépare contre la paix. Juste à côté de ce camp d'entraînement, se trouve l'un des nombreux parlements et agoras où l'on dit les éloges du Président de la République et où l'on diabolise la France à longueur de journée. Ce 12 mars là, la tradition, lors de notre passage, a été respectée. Les messages d'apaisements qui ont suivi les premiers jours de la signature de l'Accord de Ouagadougou sont de lointains souvenirs. Ils ont fait place à des messages de dénigrement de tous les adversaires. Les troubles ne sont certainement pas loin. C'est sûr des menaces réelles pèsent sur le processus de paix en cours.

TL

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