jeudi 3 avril 2008 par Le Temps

L'opposition ivoirienne a voulu profiter des marches contre la cherté de la vie. Malheureusement, elle a été désillusionnée. Des manifestants, en majorité des femmes, ont, deux jours durant, bruyamment exprimé leur colère contre la hausse abusive des prix des denrées alimentaires. Ce qui a obligé le chef de l'Etat à prendre des mesures conservatoires : suspension temporaires des droits de taxes à l'importation pour le riz, l'huile de table, le lait, le sucre, etc. Résultat : les rues ont été calmes hier. Encore une fois, Laurent Gbagbo a usé de son flair politique pour se tirer du guêpier de son opposition. De sources généralement bien informées, des mots d'ordre clairs ont été donnés à des jeunes de l'opposition pour infiltrer les femmes afin d'amplifier le mouvement. Objectif : provoquer une déflagration sociale devant conduire à la chute du régime Gbagbo. Echec et mât ! En prenant rapidement des mesures énergiques dans le sens de l'apaisement, le chef de l'Etat s'est voulu pragmatique. Il a "désarmé" les manifestants, les vrais. Du coup, ceux-ci n'avaient plus de raison d'occuper la rue. Les manifestants "téléguidés", eux, n'ayant plus de voile, ont rejoint la tanière. La désillusion est, en ce moment, grande et totale dans le camp de l'opposition. Elle qui se sentait plus proche du but. Elle n'a pas compté avec l'habileté politique du natif de Mama. Qui vient, s'il en était besoin, d'administrer une autre leçon de politique à ses opposants. Par le passé, Bédié s'étant retrouvé dans une situation similaire, n'a eu d'autres mots que de demander aux Ivoiriens de planter des aubergines devant leurs portes. Quel mépris ! Laurent Gbagbo qui se plaît à dire qu'il sait d'où il vient, a montré par sa réaction prompte qu'il est proche de son peuple. Sûrement, mû par la célèbre formule, vox populi, vox dei c'est-à-dire voix du peuple, voix de Dieu. Le seul qui oint un chef d'Etat et qui lui retire son onction quand il remarque des déviations. Ce ne sont pas les élucubrations ou autres diatribes qui y feront quelque chose. Déplorons ensemble la mort de ces jeunes tombés sous des balles assassines. Peut-être de mains obscures. La fin (faire tomber Gbagbo) ne justifie-t-elle pas les moyens (le crime). L'enquête nous le dira. L'opposition ivoirienne, ne n'oublions pas, est sulfureuse.

Firmin K. Tché Bi Tché
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