vendredi 11 avril 2008 par Le Nouveau Réveil

La ville d`Adzopé était une ville morte le mercredi 9 avril dernier. Les quatre (4) unités de bois, les magasins, les boutiques, le marché central tous fermés ! Les populations ont répondu massivement à l`appel de l`Union des mouvements pour le bien-être des travailleurs du secteur privé de Côte d`Ivoire (UMOTRASEPCI), les invitant à une marche contre la cherté de la vie. Ils étaient plus de 5000 personnes à prendre d`assaut, dès 08 heures, les principales rues de cette ville, capitale du peuple Akyé. Ce peuple qui a accordé plus de 90% de ses suffrages au candidat Laurent Gbagbo, lors des dernières échéances électorales. Ce peuple qui, depuis l`avènement du multipartisme, a pris fait et cause pour le FPI de Laurent Gbagbo. "Nous sommes fatigués de la montée sans cesse des denrées alimentaires de base et de première nécessité" hurlaient ces hommes, ces femmes et ces enfants qui scandaient des propos hostiles au régime des refondateurs. "Voleurs, assassins on a voté pour vous vous mangez et vous voulez nous tuer !", criaient-ils. L`on pourrait aussi lire sur les pancartes : "Augmentation de prix : diminution de salaires". "Nos salaires souffrent pensez vite à nous !" ou encore "M. le président, ventre affamé n`a point d`oreilles". A la question de savoir, pourquoi elle marche, Mlle Ouattara Affoussata, nous dit que c`est parce que le marché est cher. "On ne peut plus rien payer au marché. Quand Gbagbo est arrivé au pouvoir, il a promis monts et merveilles. Il dit qu`il vient défendre les pauvres, et nous l`avons suivi, alors que c`est un menteur On ne veut plus de menteur à la tête de notre pays. Avant le sac de riz de 50 kg coûtait 9000F, aujourd`hui nous déboursons plus de 15000F pour le même sac où allons-nous ? Voilà pourquoi, moi, je suis dans la marche", dit-elle. M. Mohamed Traoré, un pensionnaire de l`Institut Raoul Follereau a effectué le déplacement très tôt le matin, avec d`autres malades pour participer à cette marche de protestation. "Sauvez-nous, sinon nous mourrons tous de faim" dira-t-il.
"Certains travailleurs sont payés à 29.000F, s`ils doivent payer le sac de riz à 16.000F, payer leur loyer, sans compter les problèmes de santé Ce n`est pas la mort, ça ?" dira pour sa part M. Koffi Apollinaire, travailleur dans une des sociétés de bois de la ville. Le porte-parole des consommateurs et des travailleurs ne passera pas par quatre chemins pour exprimer le ras-le-bol des populations à M. Méo Dérou, préfet du département. "Le combat que nous menons n`est pas un combat politique" a précisé M. Traoré Lanciné avant d`exprimer la galère des travailleurs, la souffrance du peuple qui meurt de faim. "Aujourd`hui, il est difficile de manger, il est impossible de construire, il est difficile de se soigner", a-t-il martelé sous les ovations des manifestants, qui scandaient "on a faim, on a faim". "Nous organisons cette marche, M. le préfet, pour exprimer notre ras-le-bol, face à la cherté de la vie qui touche durement le quotidien des Ivoiriens et l`inflation de plus en plus insupportable pour les travailleurs que nous sommes", a dit M. Ouattara soutenu par les nombreux travailleurs du secteur privé. "Nous supplions le président de la République de penser à nous" a-t-il plaidé. "Vous avez raison" dira pour sa part le préfet "un homme qui a faim n`est pas un homme libre, comme un sac vide ne peut se tenir debout !" ajoutera-t-il. Rassurant les uns et les autres, il dira que le président de la République n`est pas resté les bras croisés face aux souffrances du peuple.
"Désormais les prix seront affichés dans les boutiques", a ajouté le gouverneur Déo Merou Paul.

Aboue Tio

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