mardi 24 juin 2008 par Le Temps

Ils ont été, depuis plus de cinq ans à la tête des structures de gestion des fonds des producteurs. Ces responsables qui sont aujourd'hui, sous la rampe de la justice ivoirienne. Qu'est-ce qu'ils ont pu faire de l'argent du contribuable producteur ? Ont-ils bien géré les fonds qui ont été mis à leur disposition ? Ce qui est à relever pour la compréhension des populations ivoiriennes et même de la communauté internationale, c'est qu'au plus fort de la crise, les producteurs, à travers leurs différentes structures, ont participé à l'effort de paix par l'octroi de dix milliards à l'Etat ivoirien pour faire face aux conséquences induises de la guerre. Dans ce vaste programme contre l'impunité et la moralisation de l'administration, certaines langues prennent le raccourci en incluant cette aide à l'Etat, à la gabegie qui a cours dans les différentes structures. Il faut donc éviter cet amalgame dans la justesse des actes qui sont reprochés aux mis en cause. Certains gestionnaires de la filière se sont servis de ce prétexte de guerre pour dilapider les fonds mis à leur disposition par les producteurs. On ne regarde pas dans la bouche du grilleur d'arachides?, révèle la maxime Houphouétiste. Mais au moins que le grilleur n'affame point le peuple. Ces différents acteurs se sont trop servis après avoir apporté un souffle à l'Etat. Dans cette audition, l'Etat est prêt à témoigner devant les juridictions. Ce qu'on leur demande, c'est, ce qu'ils ont pu réaliser avec l'argent des producteurs. Dans la filière Café-Cacao, le Fonds de Développement pour la Promotion des activités des producteurs de Café-Cacao (FDPCC) dirigé par le président Henri Amouzou Kassi constitue l'une des plus grandes et importances structures des producteurs. Ce fonds gère le plus gros lot des prélèvements effectués sur la production nationale des paysans. Il a pour véritable mission de financer les activités de la filière (coopératives, recherches etc.). En plus, les responsables de cette caisse des producteurs ont jugé utile, en vue d'aider le monde paysan, de racheter certaines structures notamment la Forexi et le Coco service. L'achat de Forexi qui a suscité beaucoup d'espoir au sein des producteurs, n'a pas apporté les résultats escomptés. A part quelques forages installés dans la région d'Oumé et de Soubré, rien n'a été fait pour améliorer les conditions de vie des producteurs. Pis, cette entreprise a abandonné les problèmes de ses membres pour s'exporter dans certains pays comme le Mali et le Niger. Pendant ce temps, les planteurs ont des difficultés d'accès à l'eau potable. Aucun bilan sur les activités de cette société. Il en est de même pour Coco service. Opacité dans la gestion de ces entreprises appartenant aux producteurs. Ensuite, on reproche aux responsables de ces structures d'avoir très souvent financé certaines coopératives fictives. Cette légèreté a poussé d'autres légalement constituées et connues sur le terrain à ne plus rembourser les prêts contractés. Dans cette grisaille, le Fonds de Régulation et de Contrôle (FRC) s'est médiocrement illustré dans le projet d'achat de l'usine de Fulton aux USA. On demande donc aux dirigeants de cette structure de faire le point sur cette affaire qui a engrangé plusieurs milliards de nos francs. L'opération d'assainissement de la filière lancée par le président de la République, loin des visées politiques (certains proches du président arrêtés déjà) comme le font croire certaines personnes, est un acte de bonne gouvernance dont le président Laurent Gbagbo a grandement inscrit dans son programme de gouvernement.

Zéré de Mahi

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