vendredi 27 juin 2008 par Fraternité Matin

L'ancien Premier ministre Charles Konan Banny s'est prononcé sur les grands axes du processus de paix.

Etes-vous candidat à la présidentielle dans votre pays? A défaut, lequel des trois éléphants? du microcosme politique ivoirien que sont Bédié, Gbagbo et Ouattara aura votre soutien?

Celui qui aura mon soutien, c'est celui qui portera le plus les idéaux de Félix Houphouet-Boigny, celui qui a créé la Côte d'Ivoire moderne. Les idéaux, j'entends, qui referont de la Côte d'Ivoire, ce pays de liberté, de fraternité et de concorde; qui referont de la Côte d'Ivoire la terre des hommes, une terre de rencontres où la paix s'installera durablement, pour être le ferment d'un développement durable. C'est celui-là qui fera l'objet de mon soutien. M. le Premier ministre, permettez-moi, quand on écoute la plupart de ceux qui se portent candidats, de ceux qui font campagne en ce moment, ils disent tous la même chose. Concrètement, pour qui allez- vous voter, allez-vous battre campagne pour votre famille politique?
Alors, il a cité trois personnes. Il a cité trois éléphants. D'ailleurs, je ne sais pas qui sont ces éléphants . J'imagine qu'il veut parler d'Henri Konan Bédié, d'Alassane Ouattara et du Président actuel, Gbagbo Laurent. Henri Konan Bédié est l'héritier constitutionnel de Félix Houphouet-Boigny. C'est lui qui a succédé à Félix Houphouet-Boigny (à sa mort le 7 décembre 1993).
Donc c'est pour lui que vous allez voter?
Il est Houphouétiste. Je le suis moi-même. Je suis Houphouétiste de première heure, moi aussi. Alassane Ouattara a été le seul Premier ministre de Félix Houphouet-Boigny.
Il se réclame également d'Houphouet-Boigny
Il se réclame aussi d'Houphouet-Boigny. Il fait partie de l'héritage que le Président nous a laissé. Et j'espère qu'il l'assure. Vous voyez donc qu'il y a deux Houphouétistes. Il y a un troisième dont le titre de gloire jusqu'à présent, jusqu'à ce qu'il soit Président (de la République) - j'espère qu'il y en aura d'autres -, c'est d'avoir été le seul opposant à Houphouet-Boigny. Ça, c'était son titre de gloire. Donc il est opposé à Houphouet-Boigny. Non pas à sa personne mais j'imagine, à ses idées et à l'idéal qu'il défendait. La preuve, il n'a jamais appartenu au PDCI-RDA, le parti créé par Houphouet-Boigny. C'est Laurent Gbagbo. Il a été opposant, il a milité pour le multipartisme et aujourd'hui son parti est au pouvoir. Il n'est pas Houphouétiste. Si l'on exclut le Président Laurent Gbagbo, qui d'Alassane ou d'Henri Konan Bédié soutenez-vous donc? Vous retournez à la maison, au PDCI?
Tout à fait. J'ai repris mes activités au PDCI donc la question ne se pose pas.
Serez-vous candidat?
J'ai répondu à la question en disant qui j'allais soutenir. En disant qui vous allez soutenir, il ne vous est pas venu l'esprit à un moment donné de dire:Je suis parti avant la fin du processus de transition donc l'engagement pris avant ne m'engage plus?
Evidemment, dès lors que vous signez un contrat, quand il est dénoncé, vous renoncez aux obligations. Mais cela ne veut pas dire pour autant, a contrario, que je suis candidat. J'aurais pu l'être. Mais lorsque l'on sait que vous vous êtes fâché pendant un petit moment avec votre famille politique, avec ceux qui la représentent, on se demande ce qui s'est passé pour que vous reveniez à la maison?
Non, je n'ai jamais été fâché avec ma famille politique. Les choses sont simples. J'étais gouverneur de la Banque centrale de l'Afrique de l'Ouest. L'obligation de réserve, le respect des engagements pris, ça existe quand même ! Comment voulait-on que je sois un militant actif d'un parti politique alors que j'avais en charge le destin monétaire de huit pays? Donc, ça paraît tellement simple à comprendre. Je ne pouvais pas militer activement. Mais personne n'ignore que j'ai toujours été Houphouétiste et membre, dans mon c?ur, du PDCI-RDA. Et je n'ai jamais été critique à l'égard de qui que ce soit. Je ne considère pas le PDCI comme appartenant à un seul individu. Je pense que ce sont des choses qui ont la vie dure parce que ça arrange les uns et les autres. Et puis, je ne vais pas passer tout mon temps à démentir. Ce qui est important, c'est l'avenir. Quelle sera donc la contre-partie de votre soutien à votre porte- flambeau de l'Houphouétisme? Le poste de Premier ministre?
On n'en est pas encore là. Vous avez quand même négocié?
Non, on ne négocie rien. Négocier quoi, avec qui?
Vous avez été Premier ministre de transition, vous avez eu une certaine notoriété et quand vous vous mettez à faire campagne pour votre parti, pour quelqu'un... vous n'avez pas discuté avec lui?
Je ne négocie rien du tout. Je négocie pour que la Côte d'Ivoire retrouve la paix. Et chacun trouvera à y faire, là où le peuple le voudra, si l'on veut la politique, où là il pense pouvoir être plus utile. Donc, je ne négocie rien du tout. Je ne suis pas politicien. Je suis un homme politique. C'est différent.
C'est quoi la différence?
La différence, c'est que je ne fais pas la politique politicienne, je ne négocie pas les postes.
Depuis l'annonce de la date des élections, on remarque aisément que beaucoup s'alignent déjà derrière des ténors politiques, et vous-même d'ailleurs. Au-delà des idéaux, dites-nous concrètement, qu'est-ce qui vous séduit encore chez l'ancien Président Henri Konan Bédié?
Ecoutez, je crois qu'en Afrique, on a un problème. Au-delà de la Côte d'Ivoire, on a un problème: c'est de toujours ramener la lutte politique et les idéaux politiques à un individu.
Il n'y a pas qu'en Afrique, en France par exemple, on le voit avec Nicolas Sarkozy.
Non, il a développé d'abord des idées et les gens s'y sont reconnues. Pourquoi on ne me demanderait pas ce qui dans l'idéal des partis dont je supporte les candidats, vous séduit?
Alors, qu'est-ce qui peut vous séduire encore aujourd'hui chez Henri Konan Bédié?
On se met d'accord pour dire qu'un parti politique ne peut pas être réduit à un club de soutien. Un parti politique, ce sont des idéaux défendus à un moment donné par un homme. Ces conditions étant réunies, je veux qu'on me pose la question de savoir ce qui me séduit dans l'idéal qui est défendu par Henri Konan Bédié. C'est ça la question. Le PDCI, c'est le parti qui a fait la Côte d'Ivoire, le parti qui a fait que la Côte d'Ivoire est devenu le pays que nous aimions tous alors qu'il n'avait aucun atout de plus que les autres. Et c'est cela que je veux retrouver. Et en même temps lorsque la crise a commencé, c'est le même parti qui était au pouvoir. Non, le PDCI a été renversé par un coup d'Etat. Cela peut arriver à n'importe quel parti qui est au pouvoir malheureusement.
Mais les conditions dans lesquelles est arrivé ce coup d'Etat ne se comptaient pas dans une période de gloire époustouflante. J'imagine que ceux qui ont fait le coup d'Etat ont eu leurs raisons. Mais, il est derrière nous. Retrouvons le futur et la Côte d'Ivoire telle que nous l'avons aimée. M. Banny, je vous comprends, vous êtes vraiment accroché aux idéaux, c'est normal. Mais l'ancien Président Bédié, qu'est-ce qu'il a à proposer encore aux Ivoiriens aujourd'hui?
Il a à proposer le retour au progrès, à la paix, à une Côte d'Ivoire qui reprend sa croissance une Côte d'Ivoire apaisée. Il a à proposer de faire en sorte que ce pays redevienne fraternel, convivial; un pays où il n'y a pas la guerre. Donc on ne peut s'empêcher de penser: Pourquoi il n'a pas fait cela pendant qu'il était aux affaires??
Mais je crois qu'à la limite, je peux vous répondre qu'il n'y a que ceux qui ne sont pas intelligents qui ne changent pas. Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas
Voilà, je n'ai pas voulu dire le mot. On a évoqué tout à l'heure l'héritage du vieux Houphouet. Tout le monde sait, à travers l'Afrique qu'il est assez lourd à porter. Mais à y voir de plus près, n'est-ce pas cet héritage, du moins sa gestion, ajoutez à cela par ailleurs le fait que le vieux lui-même n'ait pas bien planifié ce leg, qui fait les maux dont souffre votre pays? Et finalement, ne faut-il pas arrêter de parler de cet héritage qui n'a pas fait que du bien à la Côte d'Ivoire?
Alors je ne suis pas d'accord avec vous. Il a laissé la Côte d'Ivoire telle que nous la connaissons, avec ses atouts, ses faiblesses, n'est-ce pas? Mais c'est tout ça, l'héritage. C'est un patrimoine. Et un patrimoine comporte un actif et un passif. Dans le passif, on peut dire ce que vous dites. Mais entre nous, la Côte d'Ivoire était bien le premier pays d'Afrique occidentale, d'Afrique noire, en termes de développement. Donc on ne peut pas dire que l'héritage n'a été que mauvais. Que les uns et les autres n'aient pas pu le gérer ou que certains aient pensé que la gestion n'était pas suffisamment satisfaisante et qu'ils aient pris la responsabilité de faire un coup d'Etat, je peux dire que ce sont les résultats de ce coup d'Etat, que nous observons aujourd'hui. Donc je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous. Il faut revenir à ses idéaux. Parlant de la classe politique ivoirienne, on a l'impression finalement que vos compatriotes sont blasés par le trio Bédié -Ouattara - Gbagbo. N'est-il pas venu le temps de faire émerger d'autres figures?
J'ai beaucoup entendu pareils propos. Mais il appartiendra au peuple de l'exprimer quand les élections auront lieu. On veut parler de votre passage à la Primature de la Côte d'Ivoire. Vous êtes arrivé comme un messie et finalement l'attelage avec Gbagbo n'a pas véritablement fonctionné. Avez-vous le sentiment d'avoir échoué ou été roulé dans la farine de Gbagbo?
Merci beaucoup. D'abord, franchement, je n'ai pas la prétention d'avoir été un messie. Je ne suis pas un messie. J'ai dit que j'étais un missionnaire. Donc acceptez ce terme à celui de messie qui me paraît prétentieux et présomptueux. Donc, je ne suis pas un messie ni un Zorro d'ailleurs. Moi, je n'étais pas venu comme un messie ni un redresseur de torts. J'étais venu pour être un catalyseur de la paix. Êtes-vous parvenu?
Ecoutez, je n'ai pas terminé ma mission. Mais je crois qu'elle a laissé quelque chose quand même. Il ne faut pas que les uns et les autres aient la mémoire courte. De toutes les façons, ce qui était important, c'est le futur. Et les deux belligérants, grâce d'ailleurs à la médiation du Président du Burkina que je salue au passage, sont face-à-face, il n' y a plus de joker. Il faut qu'ils nous permettent de sortir de là, c'est ça qui est le plus important. Je note tout simplement que lorsque je venais, il était très difficile pour ces deux-là de se mettre autour d'une table. Et s'ils y sont parvenus, même s'ils sont contre moi, c'est une excellente chose pour le pays. Parce que maintenant ils sont face aux responsabilités. Vous a-t-on roulé dans la farine?
Je n'utilise pas ces termes-là. Vous avez dit que j'ai été 15 mois Premier ministre et 15 ans gouverneur. Quand quelqu'un a assumé ces responsabilités-là, ces genres d'analyses ne sont pas les siennes. Mon pays était en situation difficile et je me suis mis à la disposition de mon pays, c'est tout. Pour le moment, ce qui est important, c'est que ceux qui sont en charge réussissent la mission et que la paix s'installe et que nous construisions la Côte d'Ivoire.
Permettez que je parle un peu de votre passage à la BCEAO. Vous y avez passé un bon temps, 15 ans. Peut-on parler de bilan, notamment ce que vous avez fait de positif et peut-être de non positif ? Je parlerai entre autres de cette initiative que vous avez prise de changer les billets et il semble que vous l'auriez pris sans vous concerter avec les chefs d'Etat. On a également vu cette histoire de cambriolages à Abidjan, Bouaké. Est-ce qu'aujourd'hui, vous êtes satisfait d'avoir accompli une mission? On sait que le Président sénégalais est personnellement de ceux qui demandent un audit de la BCEAO. Serez-vous prêt à répondre?
Ecoutez, si vous êtes un observateur objectif, j'ai failli dire sérieux, vous auriez conclu vous-même. La mission que j'ai accomplie à la Bceao a été une mission en tout point réussie. Je n'en ai aucune honte. Ça, c'est clair et les audits en question ont eu lieu et n'ont rien révélé. Vous devez pouvoir le dire aussi à vos auditeurs. Alors ce n'est pas la peine de chercher à faire la polémique là où il n'y en a pas. Les choses sont claires. Les dossiers sont là. Et puis les cambriolages, il n'y a jamais eu de cambriolage au Burkina ? En quoi je suis devenu un chef de cambriolage ? En quoi suis-je responsable des cambriolages qui ont eu lieu dans les zones où il y a eu la guerre? Avez-vous oublié qui sont les responsables de la rébellion ? Alors cher ami, je suis totalement à l'aise par rapport à la mission que j'ai accomplie à la Bceao. Je ne veux pas donner l'impression d'être quelqu'un qui cherche les poux sur un crâne rasé. Ce que j'ai dit va dans le sens du changement des billets de banque sans véritablement avoir l'aval des chefs d'Etat. Et puis, ce qui est dommage, c'est que ça fait partie des évènements malheureux au cours de votre mandat. Alors Wade, le Président sénégalais, a été l'un des virulents à avoir demandé l'audit.
Je crois que vous cherchez des raccourcis sur des questions extrêmement importantes. Je dis et j'affirme, les procès verbaux de réunions sont là, ces décisions là ne pouvaient pas être prises sans qu'on ait consulté ceux qui en ont le pouvoir. Donc les chefs d'Etat ont été consultés, le conseil des ministres a été consulté et les maquettes des billets ont été soumises aux instances. Donc ce n'est pas vrai, c'est de la contre-vérité. C'est sur mandat des chefs d'Etat que nous avons pris cette décision. Il fallait changer ces billets qui étaient attaqués, il y avait des faux billets partout. Cher ami, vous- même, vous avez fait allusion aux cas qui sont intervenus en Côte d'Ivoire. Il fallait prendre des mesures pour ne pas donner une prime aux casseurs. Moi, j'ai l'impression que nous avons très bien travaillé. Nous avons, dans les archives, un document du Président félicitant la Bceao, l'Agence de Dakar, pour la qualité de l'opération. En prenant la rue de plus tard, on arrive à la place de jamais, dit un proverbe ivoirien. Depuis qu'on parle d'élections, les Ivoiriens ne voient rien. Cette fois, on annonce les élections en novembre, alors que la condition sine qua non du désarmement n'a pas trouvé solution. Et comme dit l'adage:
la paix avec le gourdin en main, c'est la guerre. Alors M. Konan, est-ce que ces élections vont avoir lieu?
J'ai failli demander zéro plus infini, ça fait quoi, en mathématique? Vous voulez dire que la tâche n'est pas facile, nous en sommes conscients et notre volonté est là. La volonté de tout le monde parce que ce pays a trop souffert. Il nous faut retourner aux règles de la démocratie qui commencent par les élections. Donc je sais que la tâche est difficile pour l'avoir quand même prise en charge. Mais je crois que l'impossible aussi n'est pas ivoirien, vous connaissez cet adage. Et c'est parce que ce sera impossible que nous le ferons. Je sais que impossible n'est pas ivoirien, je sais aussi que impossible n'est pas Konan. Mais celui qui se présente en sauveur sera crucifié, disent les livres sacrés. Et quelle sera finalement la destinée de notre invité, Konan Banny. De Konan Banny le béni à Konan Banny le banni, la carte est jouée, le rideau est tiré. Quel est votre péché: Konan béni ou Banny banni?
Je ne suis ni béni ni banni. Et plus le Christ a été crucifié, il a sauvé le monde. Alors je suis prêt à aller jusque-là. L'essentiel est que mon pays soit sauvé. Avec le recul, ne pensez-vous pas avoir été piégé en acceptant le poste de Premier ministre de transition? Vous ne pourriez pas vous présenter à la présidentielle même si vous avez des ambitions, mais vous pensiez pouvoir retrouver votre poste à la Bceao. Mais à l'arrivée, vous n'avez ni l'un ni l'autre. Quand j'acceptais la mission, excusez-moi, je vais être un peu prétentieux. Est-ce qu'il peut avoir en Afrique, des hommes qui acceptent de se dévouer pour leur pays? Surtout que ce pays était dans une situation difficile depuis huit ans. Premièrement, en acceptant cette mission, je voulais faire ?uvre utile. En tout cas participer avec mes compatriotes, à faire ?uvre utile. Deuxièmement, les termes de la mission en ce qui concerne la possibilité pour moi d'être candidat étaient clairs. Je sais lire. Donc j'ai accepté ça en toute connaissance de cause. Troisièmement, ceux qui ne me connaissent pas ont pensé que j'ai l'ai accepté et qu'au bout du compte, je ne le respecterais pas. Non, je ne suis pas homme à faire cela. Je fais ce que je dis et je dis ce que je fais. Donc c'est une interprétation qui n'est pas la mienne. Ce n'est pas comme cela que je vois les choses. En ce qui concerne le poste de gouverneur que j'occupais à la Bceao, écoutez, j'ai dit aux chefs d'Etat que je n'étais pas candidat. Je n'envisage pas du tout de revenir à la banque centrale. Il faut que ça soit clair pour tout le monde. J'ai passé trop de temps de ma vie à l'extérieur. Et vous savez que 15 ans, c'est beaucoup pour une tâche aussi importante et ardue surtout si on veut travailler. Et je pense que nous avons fait du bon travail. Je profite pour dire à notre ami (journaliste) du Burkina que j'ai été secondé pendant tout ce temps par un de ses compatriotes. Mais je le rassure tout de suite que nous n'avons pas du tout l'impression d'avoir failli. On a très bien travaillé à la banque centrale. La banque est bien connue. Et tout le monde le dit, nous avons fait de la Bceao, une banque respectée dans le monde et je pense que c'est un acquis pour les Africains. Je vous ai entendu dire que vous donneriez votre faveur pour l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire à Bédié. N'est-ce pas par dépit que vous le faites? Puisque vous ne pouvez plus le faire vous-même et que vous avez été assez critique à son endroit. Peut-être, je n'en sais rien. Mais je vous assure, ce n'est pas cela l'essentiel. Je vais vous dire une chose. Aujourd'hui, il semble qu'il y ait trois candidats. Pourquoi vous ne dites pas aussi que je souhaite que la famille des Houphouétistes se mette ensemble pour désigner un seul candidat. Ou l'un ou l'autre.
RDR ou PDCI?
Je dis l'un ou l'autre. Ou bien pour quelqu'un d'autre, je n'en sais rien. Mais je veux un candidat, je souhaite un candidat. Vous n'avez pas encore arrêté le nom de votre candidat. Si demain, il y a une alliance,
qui soutiendrez-vous
Il y a une alliance, il y a le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix. Je souhaite que tous ceux qui se réclament de l'houphouétisme se mettent d'accord pour avoir un candidat unique. En 1994 vous veniez d'arriver, il y a quelques années seulement à la tête de la BCEAO quand fut produite la dévaluation du franc CFA. Et depuis quelque temps les rumeurs circulent à nouveau sur une éventuelle dévaluation du CFA .Le CFA pourrait-il subir aujourd'hui ou demain une nouvelle dévaluation?
Je ne sais pas. Je ne suis pas en charge de la question entre-nous. Et puis je trouve que c'est une question que les Africains aiment trop agiter. Essayons de nous replier sur la production, sur le développent réel et laissons la monnaie à ceux qui la gèrent. Et ils la gèrent bien.

propos recueillis sur RFI par Emmanuel Kouassi

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