mardi 1 juillet 2008 par Le Temps

Les imams, chefs de cantons et les femmes de Séguéla réclament le Président de la république, Laurent Gbagbo, dans leur région. Ils l'ont signifié vendredi dernier, au cours d'une cérémonie qui s'est déroulée à la grande mosquée de la ville. En partance pour Sifié pour un meeting, des envoyés du Président Laurent Gbagbo ont fait une escale à Séguéla. Ils ont échangé vendredi dernier, avec les imams et les chefs de cantons. Les échanges se sont déroulés à la grande mosquée de la ville tout juste après la grande prière du vendredi. L'ambiance était festive. Les bâches dressées pour la circonstance sont devenues exiguës. Malgré la maladie, l'imam central, Ibrahim Bakayoko, a tenu à être présent. Selon lui, il ne pouvait pas rater cette rencontre. En plus, il ne voulait pas qu'on lui raconte l'évènement. Il voulait être un témoin oculaire et privilégié. Tous les chefs cantons ont répondu présent. Dans son intervention, l'imam, Ibrahim Bakayoko s'est dit heureux de la visite des envoyés du Président de la République dans le Worodougou. Il soutient que c'est Dieu qui établit les autorités d'un pays. En d'autres termes, c'est le Tout-puissant qui donne le pouvoir à travers le peuple. Tous ceux qui contestent cela ne croient pas en Dieu. " On ne peut pas dire que nous croyons en Dieu. Et en même temps, remettre en cause son choix", fait-il remarquer. Et que tous ceux qui ne se soumettront pas à la volonté de Dieu sont des hommes perdus. Avant d'implorer le seigneur à ramener sur le bon chemin, tous ceux qui contestent l'autorité qu'il établit. " Ce que Dieu a décidé personne ne peut le combattre par la force ", soutient-il. L'imam invite tous les croyants à prier pour que la paix revienne définitivement en Côte d'Ivoire. Parce que pendant cinq ans, les Ivoiriens en particulier, la région du Worodougou a souffert des affres de la guerre. La pauvreté et la misère sont devenues le lot quotidien des populations. Tous les projets de développement se sont arrêtés. Le taux de mortalité et le banditisme ont augmenté. Les populations sont dans une insécurité totale. Les Ivoiriens se regardaient en chiens de faïence. Des familles ont été disloquées. Face à ce tableau sombre, l'imam Ibrahim Bakayoko invite tous les musulmans à prier pour le retour définitif de la paix en Côte d'Ivoire. Et que tous les fils et filles de ce pays sans distinction religieuse, ethnique, régionaliste, politique se mettent au-dessus des intérêts personnels en privilégiant l'intérêt supérieur de la Nation. Mé Bema Diomandé, chef central de Séguéla ne dit pas le contraire. Il estime qu'"il y a un temps pour se battre". Et un autre pour se parler. C'est le temps de se parler qui est arrivé. Selon lui, " pendant cinq ans, les Ivoiriens se sont battus pour rien ". Les différents intervenants réclament la visite du Président de la République, Laurent Gbagbo comme il l'a fait dans la région des savanes. Afin de montrer que la guerre est finie. Et qu'il est en phase avec les populations du Worodougou que certaines personnes essaient de les opposer. Avant de dire qu'entre Laurent Gbagbo et Séguéla, c'est une vieille amitié qui date depuis qu'il était dans l'opposition. Puisque l'actuel Président connaît tous les petits villages du département. Il a parcouru les pistes afin d'expliquer à ces populations son programme pour gouverner autrement la Côte d'Ivoire. Pour joindre l'acte à la parole, les populations ont offert trois b?ufs au Président de la République. Le ministre des Affaires étrangères a offert un b?uf au chef de l'Etat et des béliers à quelques membres de la délégation. Le porte-parole de la délégation présidentielle Bambadjan Bamba a simplement invité les populations à ne pas se tromper de combat. Il leur demande de ne pas rester là où il n'y a pas leur bonheur. Les envoyés du Président de la République ne sont pas venus les mains vides. Ils ont fait des dons en espèce aux imams et aux chefs canton. La délégation présidentielle a rendu visite à deux grandes familles. Il s'agit des Timité et Binaté. Ces deux familles se sont dites heureuses de la marque de reconnaissance. Et que cela leur va droit au c?ur. Avant d'indiquer que le Président de la République peut leur faire confiance. Les femmes de la capitale du Worodougou n'ont pas voulu être en reste dans la chaîne de solidarité envers le numéro un ivoirien. Elles demandent au préfet, Ibrahim Fofana de convaincre le chef de l'Etat à venir à Séguéla. Le retour des deux doigts dans le Worodougou
Après la rencontre de Séguéla, La délégation présidentielle met le cap sur le village de Bohovo. La mobilisation est exemplaire. Les populations sont sorties nombreuses pour accueillir leurs hôtes d'un jour. Vieux, femmes et jeunes, les deux doigts en l'air (signe de ralliement du Front populaire ivoirien) sont aux anges. Et accompagnent la délégation sur le lieu de la manifestation. La communion est totale. Tout le monde veut toucher les envoyés du Président de la République. Danses et chants rivalisent. Les chansonniers apportent leur grain de sel à la fête. Les populations expriment leur soutien total au Président Laurent Gbagbo. Avant de dire qu'il peut leur faire confiance. " L'arrivée des émissaires du Président dans notre village nous soulage énormément. Nous ne sommes pas surpris. Dans la mesure où lorsqu'il était dans l'opposition, il est venu jusqu'à nous. C'est une marque de confiance. C'est vraiment un enfant du peuple", font-ils remarquer. Les populations présentent des doléances : L'érection de leur canton (composé de 12 cantons) en commune rurale, l'électrification, la construction d'infrastructures sanitaires et scolaires, dotation en pompe villageoise ainsi que la visite du Président de la République. Le porte-parole de la délégation, Bambadjan Bamba a indiqué qu'ils ont une rencontre à Sifié. Mais ils ne pouvaient pas traverser la région sans venir vers elles. Avant de leur demander de faire le bon choix. Ici, des présents sont distribués. Après Bohovo, la délégation prend la direction du village de Kourana. Ici aussi, la mobilisation est formidable. Le cortège a du mal à se frayer un chemin. L'accueil est chaleureux. Les deux doigts en l'air, les populations chantent et dansent. C'est l'hystérie. Les populations font les mêmes doléances que le premier village visité. Il s'agit de l'électrification, de la construction d'école et de centre de santé. Ainsi que la mise en route des pompes hydrauliques. Sans oublier la dotation de la coopérative des femmes de broyeuse de manioc. Ici également le porte-parole de la délégation livre le même message. Sifié réclame le retour des envoyés de Gbagbo
Le samedi 28 juin 2008, la délégation présidentielle arrive à Sifié, sous-préfecture située à une trentaine de kilomètres de Séguéla. Des motos escortent le cortège depuis l'entrée de la commune. Le lieu de la cérémonie accueillant le meeting d'hommage au Président Gbagbo est bondé de monde. C'est une ambiance électrique. On assiste à des prestations de danses. L'imam fait les bénédictions. Il implore le seigneur pour que la paix revienne définitivement en Côte d'Ivoire. Malheureusement, la manifestation ne va pas à son terme. Puisqu'on apprend qu'il y a des affrontements entre les ex-rebelles. Alors, le porte-parole de la délégation, Bambadjan Bamba présente des excuses auprès de la population pour le report de la manifestation. Et cela, pour une question de sécurité. C'est la mort dans l'âme que les uns et les autres quittent les lieux. Par ailleurs, les populations réclament le retour des envoyés du Président de la République. Elles tiennent à cette manifestation.

Yacouba Gbané
Yacou06336510@yahoo.fr
Envoyé spécial à Seguela
Photos : Yanez De Souza

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