mardi 15 juillet 2008 par Le Temps

A retenir pour les générations futures : l'appel à la construction d'une Nation, à tout Ivoirien de quelque nature qu'il soit.

"Je vous appelle à un sursaut pour bâtir notre Nation Aucune Nation ne se bâtit sans épreuves Profitons de cet accident qui nous est arrivé, pour bâtir notre Nation" L'appel du Président de la République depuis les régions du Worodougou et du Haut-Sassandra où, hier, il était en " visite de soutien " à son Premier ministre en proie au doute, traverse le petit périmètre de Séguéla et Vavoua pour envelopper l'ensemble du territoire national. Ce n'est pas un slogan des campagnes à venir. C'est plus qu'un appel patriotique des moments de résistance. On pourrait l'assimiler à une ode. Ode à la Nation. La Nation, c'est un tout, c'est une diversité, c'est un creuset dans lequel les valeurs se meuvent en vue de son développement. Or, le développement ne peut se concevoir dans le désordre et la déchirure. Et pourtant, c'est cette Côte d'Ivoire divisée que Laurent Gbagbo appelle à recoller les deux morceaux. Ce Laurent Gbagbo-là avait déjà prévenu au plus profond de la crise militaro politique : " Mes prédécesseurs m'ont laissé 322.462 Km2, je léguerai à mon successeur l'entièreté des 322.462 Km2, c'est un devoir pour le Président de la République que je suis, je n'y renoncerai pas ". Pour les citoyens ivoiriens et pour l'ensemble des observateurs de ce pays, l'appel de Séguéla ne saurait être une gamme échappée d'une philharmonie improvisée. En définitive, tout est suite, tout est logique, ou les deux à la fois pour celui qui connaît le cheminement du numéro un ivoirien et l'existence des vents contraires que requiert la fonction qu'il exerce. Par expérience, M. Gbagbo sait qu'on ne sort pas d'une guerre comme on sortirait d'un dîner gala. C'est pourquoi, il a fait d'abord souffler un vent de confiance sur ceux qu'il était convenu d'appeler, " l'ennemi" des Forces nouvelles. Le Centre de Commandement intégré (CCI) l'Armée nouvelle en miniature qu'il met en place porte en lui-même les germes de l'éclosion de cette Côte d'Ivoire nouvelle dont il a toujours rêvée. C'est une armée où il n'y a pas de place pour l'ethno-tribalisme. Mettre ensemble des ennemis d'hier, pour des patrouilles diurnes et nocturnes en temps de tranquillité comme en temps de trouble est l'acte militaire le plus raffiné que l'actuel chef de l'Etat ivoirien ait réussi. Les deux forces FDS-CI et FAFN en mission de sécurité dans un même esprit de fraternité d'armes, n'était pas une action gagnée d'avance. C'est fait. " Provoquer " des visites en zones Centre-Nord et Ouest (CNO), sans que " le ciel ne tombe sur les têtes tant au Sud qu'au Nord, est un pari que Laurent Gbagbo a su relever sans encombre. Surtout pas au prix d'une quelconque envie de provocation. L'historien savait que seul lui, pouvait créer le déclic et enclencher ce flux vital du Sud vers le Nord et du Nord vers le Sud. Dès lors, toute autre considération perd son sens face à l'enjeu national. Autant le folklorique laisse entendre que " la guerre est vraiment finie ", autant le symbolisme qui se dégage de cette visite consolide l'idée qu'une Nation est en train de se dessiner. Pierre par pierre, jour après jour, année après année. Aux flots des sueurs et des larmes. A force d'y croire fermement. Vavoua et Séguéla, deux lopins de terres fractionnées des 322.462 Km2 suffisamment riches pour laisser naître une rébellion d'une autre race, ne pouvaient pas rester indéfiniment sourds à l'éloquence de l'unité nationale.

Simplice Allardal08062317@yahoo.fr


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